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Contre Insurrection Theorie Et Pratique

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ctrine et la mentalité américaine et prédit que son ouvrage sera un jour considéré comme le plus important des écrits militaires français du siècle dernier. Généralités Les trois premiers chapitres forment le chapeau de l’ouvrage et définissent les caractères généraux de la guerre révolutionnaire, les conditions de la victoire des

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RIC : régiment d’infanterie colonial Le général Petraeus est commandeur des forces américaines en Irak

insurgés et la doctrine utilisée. L’auteur définit la guerre révolutionnaire comme le choc entre insurrection et contre insurrection. Pour lui, l’insurrection forme avec le complot et la révolution un des trois types de prise du pouvoir par la force. Elle est « la poursuite de la politique d’un parti dans un pays donné par tous les moyens possibles ». Elle peut naître avant que l’insurgé n’ait recours à la force et se caractérise par une lutte prolongée conduite de manière méthodique avec des objectifs intermédiaires dans le but de renverser le pouvoir en place. La caractéristique principale de la guerre révolutionnaire, dans laquelle l’insurgé possède l’initiative stratégique, est son asymétrie. Si les loyalistes bénéficient d’une supériorité considérable sur le plan des moyens matériels, la situation s’inverse dans le domaine des ressources immatérielles. Fort de la puissance idéologique d’une cause, le rebelle vise à convertir ses atouts immatériels en ressources matérielles. L’auteur distingue deux modèles de stratégie d’insurrection : le « modèle communiste » et le « modèle bourgeois nationaliste ». Le premier se caractérise par la création d’un parti, un front uni, un combat de guérilla, une guerre de mouvement puis une campagne d’annihilation. Le second se partage en une phase de terrorisme aveugle pour faire connaître le mouvement et une phase de terrorisme sélectif destinée à isoler les loyalistes des masses, et à obtenir la complicité passive de la population. Les conditions de la réussite d’une insurrection sont : une cause mobilisatrice, l’existence de failles dans la police et au sein de l’administration du régime loyaliste, un environnement géographique favorable (montagnes, jungles, marais, frontières) et un soutien extérieur. Le centre de gravité pour les insurgés comme pour les loyalistes est la population. Pour Galula, la bataille pour le gain du peuple est la caractéristique majeure de la guerre révolutionnaire. Pour cela, la politique devient une fonction opérationnelle et toute opération militaire doit être planifiée en prenant en compte ses effets politiques et vice versa. Galula définit 4 lois spécifiques de la contre insurrection : 1. Le soutien de la population est aussi vital pour les loyalistes que pour l’insurgé. 2. Ce soutien s’obtient par l’action d’une minorité active et impose aux loyalistes d’inventer une contre-cause. 3. Le soutien de la population ne s’obtient que si le loyaliste est en position de force, c'est-à-dire s’il peut s’appuyer sur une organisation politique solidement ancrée dans la population. 4. L’intensité des efforts et la quantité de moyens sont essentielles. Les efforts ne doivent donc pas être dilués dans tout le pays : ils doivent être appliqués successivement à chaque région. Du point de vue des loyalistes, une guerre révolutionnaire est qualifiée de « froide » quand les activités des insurgés restent dans la limite de la légalité et de « chaude » lorsqu’elles deviennent ouvertement illégales et violentes. Contre insurrection dans la guerre révolutionnaire froide Dans ce cas, le problème majeur pour les loyalistes est que le danger n’apparaît pas de manière suffisamment visible pour justifier auprès de l’opinion publique l’emploi des moyens adéquats. En effet, la réponse nécessaire pour éliminer l’insurrection serait perçue comme excessive par la majorité de la population. Cela laisse au loyaliste quatre modes d’action différents qui peuvent être combinés :

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il peut agir directement contre les dirigeants de l’insurrection, il peut agir indirectement sur les conditions propices à une insurrection, il peut infiltrer le mouvement d’insurrection et tenter de le rendre inopérant, il peut renforcer son appareil politique.

Agir directement sur les leaders insurgés est délicat dans nos démocraties occidentales et peut s’avérer contre-productif. Une telle action devra être tentée lorsque la cause du rebelle n’est pas populaire, si le loyaliste a les moyens légaux d’agir et s’il prive l’insurgé de publicité favorable. L’action indirecte consiste à agir sur les facteurs géographiques et sur le soutien extérieur. Priver l’insurgé d’une bonne cause implique de résoudre les problèmes du pays mais sans perdre son leadership ou son âme. Un objectif plus raisonnable serait de combler les failles sur lesquelles l’insurrection peut s’appuyer. En adaptant le système judiciaire à la menace, en renforçant la bureaucratie, la police et les forces armées, le gouvernement pourra décourager les tentatives d’insurrection. Contre-insurrection dans la guerre révolutionnaire chaude Dés que les insurgés basculent dans la lutte armée, les loyalistes retrouvent une certaine légitimité dans l’action. Néanmoins, le gouvernement, ne pouvant appliquer ni les tactiques conventionnelles, ni la doctrine de l’adversaire, doit élaborer ses propres tactiques. Gardant la priorité sur l’action politique tout en respectant les quatre grandes lois de la contre insurrection, l’auteur développe une stratégie en huit phases pour traiter l’insurrection : 1. Concentrer suffisamment de forces pour détruire ou pour expulser le gros des forces de guérilla. 2. Maillage : affecter dans la région un volume de troupes suffisant pour empêcher tout retour en force de l’insurgé ; Installer des unités dans chaque hameau, chaque village et chaque ville. 3. Nouer des liens avec la population et contrôler ses mouvements de façon à briser les liens entre elle et la guérilla. 4. Détruire l’organisation politique locale des insurgés, 5. Organiser des élections locales pour désigner de nouveaux dirigeants provisoires. 6. Tester la fiabilité de ses dirigeants en leur confiant des missions précises, remplacer les mous et les incompétents, distinguer les bons, créer des unités de défense passive. 7. Regrouper les dirigeants au sein d’un mouvement politique national et les former. 8. Rallier ou neutraliser le reliquat des insurgés. Cette stratégie respecte les principes d’économie des forces, d’irréversibilité, de simplicité, tout en maintenant l’initiative et en utilisant pleinement les moyens du loyaliste. De la stratégie à la tactique L’auteur met en exergue l’unicité de commandement, les opérations civilo-militaires, la primauté du pouvoir politique sur le pouvoir militaire, la coordination des efforts

(rôle des comités, des états major civilo-militaires et de la doctrine), la primauté du commandement local ainsi que l’adaptation des forces armées et des mentalités aux réalités de la contre insurrection. Galula décrit ensuite des principes destinés à résoudre les problèmes tactiques que pose la mise en œuvre des 8 phases de la stratégie de contre insurrection. Chaque phase doit être appuyée par le renseignement et par les opérations psychologiques de propagande dirigées vers l’insurgé, les forces loyalistes et vers la population. C’est l’unité élémentaire de contre insurrection (bataillon ou compagnie) qui livre le combat principal dans une zone limitée. La première zone est considérée comme une région test dans laquelle la stratégie est adaptée au fur et à mesure des réactions de la population. Le retour d’expérience et les leçons retenues des opérations dans cette région test sont ensuite adaptées aux autres régions.

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