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Le Pin Des Landes

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i s'établit entre le monde désertique et inerte qui ouvre le poème, et la végétation, composante vivante qui clos cette première strophe.

La vie rejaillit en un instant avec la substance liquide de "l'eau" dont l'allitération en "L" en suggère la légèreté. Cette eau prend un caractère pluriel hyperbolique "flaques d'eaux" et annonce la personnification du pin par l'attribution d'une partie du corps humain qu'est le "flanc". Mais il s'agit d'un flanc blessé qui porte une "plaie". Cette personnification tend à confondre l'homme et l'arbre.

Et plus précisement rappelle la condition du poète. En effet, ce dernier se sent en marge de la société et du monde, seul face à lui, identique au pin des Landes qualifié de "désertique".

Le poète est à l'image de cette nature à la fois solitaire, replié sur lui-même mais en même temps faisant partie du monde. Il répond à la représentation de l'artiste au XIXème siècle romantique, c'est-à-dire le poète enfermé dans sa tour d'ivoire, isolé du monde de la foule afin de pouvoir donner libre cours à sa créativité.

Du reste, la métaphore de la création est suggèrée par l'image d'un accouchement qui laisserait une plaie au flanc. On peut y voir ici une allusion biblique de la création de la première femme Eve qui naquit du flanc d'Adam, premier homme sur terre selon les textes sacrés. De plus, le terme "création" relève du genre féminin tout comme le personnage féminin Eve de la Bible.

Dès lors, le poète solitaire accoucherait son oeuvre dans la douleur ce que atteste le mot "plaie". Le pluriel de la source naturelle "l'eau" peut renvoyer ainsi à la locution familière "perdre les eaux" qui annonce l'imminence de la délivrance, de la naissance. Un enfantement se déroulant dans la douleur.

Il est bon de rappeller aussi que dans cette région des Landes, il existe une majorité de pin appelé "maritime" utilisé par ailleurs pour la fabrication de la pâte à papier, support indispensable d'un écrivain.

Deuxième strophe

La déforestation de la nature se traduit par le champ lexical de la destruction de celle-ci par l'homme : "bourreau, assassine, ouvre".

La forêt est personnifiée par le biais du ressenti humain qu'est la douleur d'où la présence du réseau lexical de la souffrance : "larmes, douloureux, ouvre".

La culpabilité de l'être humain est mis en avant par le rejet du vocable (mot) "l'homme". Il est désigné par un vocabulaire dévalorisant "bourreau" "avare" "assassine".

L'homme s'apparente à un destructeur de la création divine.

Mais cette notion de destruction se reflète aussi dans le moi profond du poète. C'est un être en souffrance d'où la polysémie du tronc qui désigne à la fois le tronc de l'arbre ainsi que la partie supérieure de l'homme appelé également "le tronc" et où se loge l'organe vital de l'humain, le coeur.

Tout comme pour le pin ou le poète, toute création se fait dans la douleur.

Et le terme "création" justifie ce travail poétique de l'aède (autre nom pour désigné le poète) car il est associé par la rime au mot "sillon", qui évoque étymologiquement le vers, en latin versus qui signifie le sillon, la ligne d'écriture.

Troisième strophe

Le verbe "regretter" accompagné de l'adverbe privatif "sans" prolonge la personnification et indique une attitude héroïque par ce manque de remords de la part du pin. L'arbre s'inscrit dans un renoncement volontaire de l'ordre donc du sacrifice. Ce que vient renforcer le champ lexical du saignement : "sang, coule, goutte à goutte, verse" et l'homonymie sans/sang. L'enjambement au vers 11 vient mimer l'écoulement du sang.

La nature apparaît ici comme une figure christique (du Christ) prêt à se sacrifier dans le but ultime de sauver l'humanité.

Cette posture volontariste du pin s'exprime à travers des verbes d'action tels que " verse, bout, tient, veut".

L'arbre paye au prix fort ( de sa vie) ce sacrifice mais tout ceci n'est que pour le bien de la race humaine noté par la présence du "baume"(préparation qui calme la douleur).

La position verticale du pin lui confère (lui donne) cet aspect de majesté, de grandeur et par conséquent, il affiche sa dignité ce que suggère l'adjectif "droit" et l'adverbe "debout". L'adverbe de temps "toujours" insiste sur la constance (quelque chose qui dure) de la dignité dont fait preuve ce simple conifère.

La comparaison du pin à un soldat blessé introduit la notion du devoir accompli envers la patrie et réaffirme ici l'idée du sacrifice à la fois de la nature ( pour subvenir aux besoins de l'homme) mais aussi de l'homme qui meurt pour la nation (pour instaurer la paix).

On retrouve donc le champ lexical de la mort : "mourir, blessé, sang, goutte à goutte".

Il y a bien évidemment toujours ce jeu de miroir entre le pin et le poète, qui engendre son oeuvre dans la douleur, faisant ainsi preuve d'abnégation (sacrifice) pour en faire partager le fruit de ses expériences et ses connaissances de la vie aux autres mortels.

Quatrième strophe

La comparaison entre l'arbre et le poète est explicite (dit clairement) pour la première fois. Mais le poète se situe dans un macrocosme géographique (idée d'un agrandissement) donc à l'échelle mondiale "Landes du monde"qui rentre en opposition avec le microcosme (idée d'un rétrécirssement) du début du poème "Les Landes" françaises.

Il est immergé dans un monde repeuplé par la masse de la foule d'où la périphrase "Landes du monde". Ici, les Landes de la région française deviennent un nom commun pour désigner une étendue plus vaste (grande), à savoir "le monde".

Les tourments du poète sont évoqués par l'emploi d'un vocabulaire hyperbolique et métaphorisés en éléments précieux "trésor" et "or". La rime vient appuyer l'aspect inestimable de la souffrance.

La douleur s'impose même comme composante indispensable dans le processus de la création littéraire que traduit l'utilisation du mode impératif "Il faut".

Et cette affliction, cette peine vient se loger dans le siège des sentiments que représente le "coeur", métonymie désignant toute la personne du poète-créateur.

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