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La Religion s'Oppose t'Elle a La Raison

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en déterminer. Il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu à l'extrémité de cette distance infinie, où il

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arrivera croix ou pile. Que gagerez-vous? par raison vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre, par raison vous ne pouvez défaire nul des deux. Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix, car vous n'en savez rien. I: Non, mais je les blâmerai d'avoir fait non ce choix mais un choix car encore que celui qui prend croix et l'autre soient en pareille faute ils sont tous deux en faute; le juste est de ne point parier. P: Oui, mais il faut parier. Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqués. Lequel prendrez-vous donc? Voyons; puisqu'il faut choisir voyons ce qui vous intéresse le moins. Vous avez deux choses à perdre: le vrai et le bien, et deux choses à engager: votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude, et votre nature deux choses à fuir: l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée puisqu'il faut nécessairement choisir, en choisissant l'un que l'autre. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas: si vous gagnez vous gagnez tout, et si vous perdez vous ne perdez rien: gagez donc qu'il est sans hésiter. ... Et ainsi quand on est forcé à jouer, il faut renoncer à la raison pour garder la vie plutôt que de la hasarder pour le gain infini aussi prêt à arriver que la perte du néant. Pascal Pensée 233 *** Autre tentative conciliaire : le déisme du XVIIIème siècle La première espèce de Déistes avance et soutient ces propositions : il faut admettre l'existence d'un être suprême, éternel, infini, intelligent, créateur, conservateur et souverain maître de l'univers qui préside à tous les mouvements et à tous les événements qui en résultent... La seconde espèce de Déistes raisonne tout autrement. L'être suprême, disentils, est un être éternel, infini, intelligent, qui gouverne le monde avec ordre et avec sagesse ; il suit dans sa conduite les règles immuables du vrai, de l'ordre et du bien moral, parce qu'elle est la sagesse, la vérité, et la sainteté par essence. Les règles éternelles du bon ordre sont obligatoires pour tous les êtres raisonnables... . Abbé Mallet l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 1737 *** Les conditions d'une réconciliation des énoncés scientifiques et religieux: le problème du relativisme Il y a traditionnellement quatre conceptions de la nature des énoncés religieux en relation à ceux de la science. On peu d'abord être littéraliste ou absolutiste: les énoncés religieux, tout comme les énoncés scientifiques, sont vrais ou faux au même sens, et peuvent se contredire mutuellement. En deuxième lieu, on peut être instrumentaliste: les énoncés scientifiques ne sont que des comptes rendus d'observation et des instruments de prédiction qui ne décrivent pas la réalité ultime, alors que les énoncés religieux portent sur une réalité transcendante, invisible à la science. En troisième lieu, on peut être expressiviste: les contenus de la croyance religieuse ne sont pas des vérités stricto sensu, mais expriment des sentiments, des émotions ou des attitudes pyschologiques des croyants qui ne relèvent pas d'une évaluation cognitive ou théorique. Au mieux, selon cette conception, le discours religieux est une forme de fiction utile. Enfin, on peut être relativiste: tout le monde a raison selon sa perspective, et en ce sens il n'y a pas de vrai conflit entre science et religion. ... On pacifie certes encore le domaine quand on admet une forme de relativisme. Mais les inconvénients du relativisme naïf sont bien illustrés par une anecdote qu'aime à raconter le philosophe britannique Simon Blackburn: Les représentants des principales religions mondiales sont réunis dans un débat télévisé. Le bouddhiste prend la parole et vante les mérites de la sérenité et de la sagesse. Les autres intervenants s'exclament en choeur: « Merveilleux, si cela marche pour toi, c'est génial! ». L'hindou parle de la métempsycose et des enseignements de Krishna. Les autres intervenants s'exclament en choeur: « Merveilleux, si cela marche pour toi, c'est génial! ». Le catholique prend la parole et expose le message du Christ et la promesse de la vie éternelle. Les autres s'exclament en choeur: « Merveilleux, si cela marche pour toi, c'est génial! ». Mais le catholique tape alors du poing sur la table et s'écrie: « Mais non, la question n'est pas que cela marche pour moi! C'est la vérité du Dieu vivant, et si vous n'y croyez pas vous serez damnés! ». Les autres intervenants s'exclament: « Merveilleux, si cela marche pour toi, c'est génial! ». Le relativisme rend inaudible la position absolutiste: si toutes les confessions religieuses sont vraies « selon leur perspective », si la perspective scientifique ... devient, elle aussi, une perspective parmi d'autres, toute prétention à l'autorité, à la certitude ou à la vérité disparaît. Pascal Engel, Ni intégrisme ni scientisme!, in La Bible contre Darwin

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Le Nouvel Observateur, hors série, 2005 *** Raison et religion, deux chemins de pensée différents Un credo religieux diffère d'une théorie scientifique en ce qu'il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s'attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d'arriver à une démonstration complète et définitive. Mais, dans une science évoluée, les changements nécessaires ne servent généralement qu'à obtenir une exactitude légèrement plus grande ; les vieilles théories restent utilisables quand il s'agit d'approximations grossières, mais ne suffisent plus quand une observation plus minutieuse devient possible. En outre, les inventions techniques issues des vieilles théories continuent à témoigner que celles-ci possédaient un certain degré de vérité pratique, si l'on peut dire. La science nous incite à abandonner la recherche de la vérité absolue, et à y substituer ce qu'on peut appeler la vérité la technique, qui est le propre de toute théorie permettant de faire des inventions ou de prévoir l'avenir. La vérité « technique » est une affaire de degré : une théorie est d'autant plus vraie qu‘elle donne naissance à un plus grand nombre d'inventions utiles et de prévisions exactes. La « connaissance » cesse d'être un miroir mental de l'univers, pour devenir un simple instrument à manipuler la matière. Mais ces implications de la méthode scientifique n'apparaissaient pas aux pionniers de la science : ceux-ci, tout en utilisant une méthode nouvelle pour rechercher la vérité, continuaient à se faire de la vérité elle-même une idée aussi absolue que leurs adversaires théologiens. Une différence importante entre le point de vue médiéval et celui de la science moderne concerne la question de l'autorité. Pour les scolastiques, la Bible, les dogmes de la foi chrétienne, et (presque au même degré) les doctrines d'Aristote, étaient indiscutables : la pensée originale, et même l'étude des faits, ne devaient pas franchir les limites fixées par ces frontières immuables de l'audace intellectuelle. Les antipodes sont-ils habités ? La planète Jupiter at-elle des satellites ? Les corps tombent-ils à une vitesse proportionnelle à leur masse ? Ces problèmes devaient être résolus, non par l'observation, mais par déduction à partir d'Aristote ou des Écritures. Le conflit entre la théologie et la science a été en même temps un conflit entre l'autorité et l'observation. Les hommes de science ne voulaient pas qu'on crût à une proposition parce que telle autorité importante avait affirmé qu'elle était vraie : au contraire, ils faisaient appel au témoignage des sens, et soutenaient uniquement les doctrines qui leur paraissaient reposer sur des faits évidents pour tous ceux qui voudraient bien faire les observations nécessaires. La nouvelle méthode obtint de tels succès, tant pratiques que théologiques que la théologie fut peu à peu forcée de s'adapter à la science. Les textes bibliques gênants furent interprétés d'une manière allégorique ou figurative ; les protestants transférèrent

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