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Peut On Se Connaitre Soi Meme ?

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ujet avait cachés. On peut prendre pour exemple une peine soit- disant refoulée après un décès. Une personne qui vient de perdre quelqu'un qui lui était cher peut penser qu'il a maitrisé sa peine. Et pourtant son chagrin peut s'afficher sur son visage. Ou bien il peut se mettre à pleurer sans comprendre pourquoi. Les autres peuvent également nous comprendre (connaître) grâce à nos actions. Jean Paul Sartre a dit : "Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même". Certains gestes nous sont inconscients ou habituels. Nous n'en prenons conscience qu'avec le regard des autres. On imagine alors quel serait leur jugement sur notre geste. Et là encore Sartre définit cette situation : " je reconnais que je suis comme autrui me voit". Le jugement hypothétique a un effet catalyseur sur notre personne : cela accélère la compréhension et l'analyse de nos actions. Exemple : un geste maladroit ou vulgaire qui précède un sentiment de honte après avoir croisé le regard d'une personne. Et enfin les inconnus peuvent se montrer bien plus objectifs sur le comportement d'un sujet. En effet cette objectivité est due à la non-connaissance de la personne. Ils n'ont donc aucun préjugé ou a priori sur la personne tel un ingénu. On peut alors dire que le fait d'être inconnu à une personne permet la clairvoyance sur sa façon d'être, sa personnalité. Et pourtant malgré cette impartialité l'opinion des autres a sa limite. Car ils n'ont pas accès aux motivations de nos agissements.

Si les autres entrevoient certains aspects de nous-mêmes qui nous échappent, peut-on, en rassemblant notre connaissance et la leur, accéder à une vision complète de nous-mêmes ?

La vision subjective de soi est l’analyse de nos pensées, de notre caractère qui est influencé par notre éducation, notre entourage, notre environnement, nos amis. Tout ceci n’est pas forcément réaliste. Le problème de l’inconscience peut se rapporter à la connaissance de soi. La connaissance de soi est dite inconsciente. En effet, notre perception de nous-mêmes est difficilement exprimable par les mots, car décrire un état d’esprit qui nous est propre se révèle souvent impossible. Selon Bergson : « Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toute parce qu’il est à peu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. ». Cela signifie que le langage établit un sens commun aux sentiments. Mais en ce sens, il est réducteur puisqu’il limite la multitude de perceptions résonnant de façon particulière en chaque être humain par des termes impersonnels et généralisant. Il est donc insuffisant pour exprimer la complexité des ressentis personnels. C’est pour cela que l’idée que l’on se fait de nous est irréfléchie voire inconsciente : nous nous percevons plus que nous nous définissons. De plus, a contrario du langage, qui est codifié, figé, nous sommes en constante évolution, nous ne sommes pas fixés dans notre façon de penser : nous nous découvrons sans cesse au fil de notre vie. Cependant, malgré cette évolution, notre inconscient nous cache une partie de la connaissance de soi. En effet il tend à refouler certains aspects de notre personne pour nous en donner une image nous confortant dans nos certitudes. Il peut cacher les défauts gênants ou peut au contraire nous inciter à nous dévaloriser sans raison réelle. Mais, excepté cet aspect, les refoulements de l’inconscient existent peut-être pour nous préserver de nos impulsions ?

Les autres n'ont qu'une connaissance visuelle ou imaginaire de nous, il suffit d'un détail inhabituel et nous voilà avec un caractère, une façon de vivre, de se comporter étiqueté, opposé à ce que nous pensons être. le regard d'autrui est nécessaire pour la découverte de soi-même. Le problème demeure dans l'apparence, si quelqu'un nous voit en de mauvaise posture, en circonstances gênantes, inhabituelles, ce quelqu'un s'empressera (pas toujours volontairement ) de se faire une idée, la plupart du temps fausse et variant selon son milieu de vie, de nous coller une étiquette lui permettant de nous classer. Sartre dit lui dans un de ces textes:" j'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui " confirmant donc le fait que l'apparence est trop importante aux yeux des autres. Un simple regard et nous voila donc considéré comme un objet, sale ou propre, avec une utilité plus ou moins importante mais nous voilà sous forme d'objet. Lavelle défend lui ce qu'il est derrière son apparence :" il (l'autre) ne voit en moi que l'homme manifesté", il insiste aussi sur le fait que l'étranger ne verra pas plus loin que notre apparence, en oubliant l'homme que nous sommes derrière notre visage, avec nos états d'âme, nos valeurs, nos faiblesses, en oubliant l'essence de l'homme. Les limites de la connaissance de soi par le regard des autres sont donc évidentes, être considéré par notre apparence n'est pas toujours plaisant, voici donc une des principales raisons pour lesquelles l'homme effectue diverses modifications visuelles, voulant se donner une image représentant ce qu'il aimerait être au fond de lui. Les autres se fieront donc à cette image au lieu de voir le vrai visage de chacun.

La connaissance de soi rencontre donc des difficultés dans les moyens qu’elle utilise mais le problème ne se situe-t-il pas au-delà, dans le fait de chercher à connaitre un sujet ?

Afin d’expliquer le fonctionnement d’un objet, on l’étudie en respectant certains critères tels que l’objectivité. La connaissance de l’objet est alors totale, et son utilité n’évoluera pas, c’est-à-dire sa fonction, ce à quoi il sert, n’évoluera pas. D’après Sartre, « son essence précède son existence », ce qui signifie que l’objet a également une fonction préétablie. Au contraire, le sujet est un être pensant qui évolue sans cesse et dont « l’existence précède l’essence », c’est-à-dire qu’il est impossible de prévoir son futur. De plus, il serait impossible de rédiger clairement « la notice » d’une personne et d’expliquer son « mécanisme », ses réactions. Si on ne peut pas expliquer le fonctionnement d’un sujet on peut cependant le comprendre. Mais cette compréhension reste partielle et du domaine du subjectif et de l’intuition. En effet, à l’inverse de l’explication qui est unique et applicable à tous, la compréhension est différente pour chaque personne. Le verbe « comprendre »signifie : « pendre avec, saisir par l’esprit » ce qui veut dire que la compréhension dépend de l’esprit, elle est donc relative au sujet. De plus, la connaissance est une activité par laquelle l’homme prend acte des données de l’expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer. Par conséquent, on ne peut pas comparer la connaissance d’un objet et d’un sujet. D’après Schopenhauer, le sujet est « ce qui connait tout le reste, sans être soi-même connu ». On peut aussi se demander si, comme le pense Montaigne, au fur et à mesure de son introspection, le sujet n’est pas confronté à davantage de mystères, sans pour autant trouver les solutions à ses

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