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Industrie Du Textile

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u encore la Chine (respectivement 9,4 %, 8,6 % et 8,3 %). La mondialisation du textile s’inscrit dans un contexte de libéralisation du marché mondial et de développement des régionalismes Partiellement protégée des importations en provenance des pays à bas salaires par l’accord multifibres (AMF) qui régulait depuis 1973 le commerce du textile-habillement, la filière doit aujourd’hui faire face à la suppression des quotas. L’accord multifibres imposait aux pays en développement des quotas bilatéraux sur les quantités exportées. L’AMF a été prorogé à trois reprises. En 1995, à l’occasion des négociations du GATT de l’Uruguay Round, l’accord textile-vêtement (ATV) a été signé, fixant les étapes d’une entrée progressive du secteur textile dans les règles de non-discrimination du GATT. Dès le 1er janvier 1995, 16 % du volume total des importations soumises à quotas ont rejoint le régime commun. A partir du 1er janvier 1998, 17 % supplémentaires ont été placées dans le régime commun, puis encore 18 % le 1er janvier 2002 ; l’ultime étape a été franchie le 1er janvier 2005 avec la suppression de tous les quotas restants, soit 49 %.

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L’article qui suit se concentre sur le secteur textile, ne citant l’habillement qu’à titre de référence. Le secteur textile comprend la fabrication de fils et tissus, la fabrication d’articles textiles et la fabrication d’étoffes et d’articles en maille (voir annexe 1) En prenant en compte plusieurs indicateurs comme la sous-traitance étrangère, la part des importations en provenance de pays de délocalisation dans le total des achats (y compris sous-traitance étangère) ou dans le total de la production ou dans les importations totales du secteur, tous supérieurs à la moyenne de l’industrie. 3 Source Dares, septembre 2004 4 Source CEPII

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MONDIALISATION DANS LE TEXTILE LES ATOUTS FRANÇAIS : LES TEXTILES TECHNIQUES, LA CONCEPTION ET LE MARKETING

Bien que son poids dans l’économie française et sur le marché mondial s’amoindrisse, la filière textile-habillement française est un vecteur de « la marque française » à travers la mode et le savoir-faire, que les bouleversements dus à la mondialisation ne sauraient occulter. Parallèlement la Chine, acteur industriel incontournable dans le secteur textile, est entrée en décembre 2001 dans l’OMC. Le démantèlement partiel des accords multir I1 par nationalité fibres depuis 1995 sur plus de 100 catégories de produits textiles lui a largement bénéficié, surtout depuis 2002. La part de la Chine dans les exportations mondiales de textile est ainsi passée de 11,4 % à 13,5 % de 2001 à 20021. La pénétration des produits chinois en France devrait s’accentuer en 2005, suite à la suppression des quotas le 1er janvier 2005, car les derniers produits libéralisés sont ceux dont les quotas étaient le plus remplis. Compte tenu de sa capacité de production, la Chine pourrait rapidement évincer du commerce mondial de textile ses concurrents directs d’Asie du Sud. Pour les produits dont les quotas ont été supprimés en 2002, la part de la Chine dans les importations européennes s’est envolée de 13 % à 45 % en deux ans. L’OMC prévoit que la Chine représentera 29 % des importations européennes en 2010, contre 18 % actuellement. A la suite de la création de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain) en 1994, l’intégration régionale est apparue comme un moyen de contenir la concurrence des pays à bas salaires dans les secteurs nécessitant une main-d’œuvre abondante. L’Union européenne a signé de son côté un ensemble d’accords bilatéraux avec les pays du Maghreb et les pays d’Europe centrale et orientale (Peco). Le régime de perfectionnement passif permet aux produits de l’Union européenne transformés dans ces pays d’être exemptés de droits de douane et taxés sur la seule valeur ajoutée générée à l’étranger, lorsqu’ils sont réimportés par le pays d’origine. La mise en place d’une vaste zone de libre-échange euroméditerranéenne devrait aboutir d’ici à 2010 et remplacer les accords bilatéraux en vigueur actuellement avec les pays du pourtour méditerranéen : Tunisie, Maroc, Egypte, Turquie, Chypre, Liban, Malte, Israël, Algérie.

La mondialisation du textile

De la sous-traitance à la cotraitance

Le recours massif à la sous-traitance dans l’industrie textile-habillement et la fragmentation du processus de production ont favorisé la mondialisation . Deux décennies après l’habillement, le secteur textile utilise à son tour pleinement les avantages de la division internationale du travail et de l’essor économique des pays en développement. Si les échanges de produits textiles ont progressé en moyenne de 3,5 % par an au cours de la période 1967-1999, leur part relative dans le commerce mondial de produits manufacturés a reculé de 2,8 points (données Cepii2). En fait, l’internationalisation du secteur textile se traduit davantage par une réorganisation de

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Source : OMC Mondialisation et régionalisation, le cas des industries du textile et de l’habillement – document de travail n° 2002-08

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ÉCLAIRAGES SECTORIELS

la production au niveau mondial que par un accroissement des échanges de produits finis. Les échanges correspondent davantage à des flux au sein de la filière qu’à des ventes ayant pour objet d’accéder à de nouveaux marchés. La faible croissance de la demande mondiale de textile, à l’opposé de la forte progression des échanges, confirme que la mondialisation du textile correspond à une réorganisation de la production et non à l’émergence de nouveaux besoins, même si le marché chinois crée actuellement une forte demande. La multiplicité des étapes de fabrication d’un tissu se prête bien à la division internationale du travail, permettant d’utiliser au mieux les avantages comparatifs des pays. L’intégration du secteur est faible par nature et la sous-traitance y est particulièrement développée. Dans le cas français, au cours des années quatre-vingt, période de délocalisation de l’habillement, les donneurs d’ordres ont continué de s’approvisionner en tissu en France et fait appel à des confectionneurs implantés dans des pays proches pour abaisser les coûts de production. Sous l’effet conjugué des politiques préférentielles mises en place dans les pays d’Europe de l’Ouest (régime de perfectionnement passif) et du rôle croissant des délais dans les secteurs de grande consommation, les pays du Maghreb, la Turquie et les Peco sont devenus des zones de confection privilégiées pour les donneurs d’ordres occidentaux. L’industrie textile des pays développés, dont la France, a pu être relativement préservée, les soustraitants textiles de ces pays ayant la préférence des donneurs d’ordres. Au niveau mondial, les pays développés d’Europe, d’Asie et d’Amérique exportaient ainsi leurs tissus vers les pays en développement les plus proches et réimportaient les vêtements fabriqués à partir de ces tissus. Depuis quelques années, une nouvelle répartition des responsabilités au sein de la filière apparaît. La sous-traitance cède progressivement la place à la cotraitance, qui confère au façonnier, outre la fabrication du produit, la responsabilité de l’achat du tissu (pour l’habillement) ou de la matière première. Le donneur d’ordres écarte ainsi le risque lié au tissu (qualité, retard de livraison). Si cette nouvelle organisation tend à se généraliser en Europe, certains pays l’ont davantage intégrée que d’autres. En France, la cotraitance est moins utilisée que dans d’autres pays européens, notamment l’Allemagne et les pays du Nord de l’Europe. Dans ces pays, la cotraitance est devenue le principal mode d’approvisionnement des distributeurs, représentant 74 % de leurs approvisionnements en valeur, toutes provenances confondues1. En France, la cotraitance représente en moyenne 58 % des approvisionnements des distributeurs et se pratique surtout avec les confectionneurs asiatiques : la part de la cotraitance atteint 74 % avec l’Asie, contre 40 % en Europe et en zone pan-euromed2. La généralisation de la cotraitance a modifié les rapports entre les acteurs de la filière. Dorénavant responsables de l’achat du tissu, les cotraitants situés hors d’Europe ont progressivement privilégié les tisseurs locaux. Les producteurs de textile doivent de ce fait travailler davantage en relation avec les confectionneurs qu’avec les donneurs d’ordres.

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Europe de l’Ouest, zone Pan-euromed, Asie Etude IFM sur la base de sondages « Qui pilote le textile en Europe ? »

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MONDIALISATION DANS LE TEXTILE LES ATOUTS FRANÇAIS : LES TEXTILES TECHNIQUES, LA CONCEPTION ET LE MARKETING

Avec l’éloignement progressif des sites de confection et le développement de la cotraitance, les tisseurs extra-européens se trouvent de plus en plus sollicités par rapport aux tisseurs français ou même européens. Au début du processus de délocalisation de l’habillement, la quasi-totalité des confectionneurs asiatiques importaient leurs tissus d’Europe.

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