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Fiche De Lecture "Pourquoi Les Crises Reviennent Toujours?"

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fficace de mettre en place un système d’aides publiques à l’innovation. Bref, Krugman est un théoricien qui dérange, car ses analyses s’appuient sur des faits, et pas seulement sur des raisonnements et des courbes.

Paul Krugman est, aujourd’hui, dans la grande presse américaine (il est éditorialiste au New York Times et dans un certain nombre d’autres journaux), l’un des critiques les plus incisifs et les plus sincères: il s’est opposé à la guerre en Irak, il a dénoncé les liens existant entre certains patrons de presse et les néo-conservateurs extrémistes, bref cette connexion entre les milieux politiques et idéologiques et la corruption des affaires… Il prend du plaisir à jouer les pédagogues, parfois les trouble-fêtes, en expliquant aux citoyens de base à quel point ils peuvent se faire manipuler ou rouler dans la farine (Ainsi écrit-il: «L’inégalité aux Etats-Unis a atteint un niveau tel qu’elle est devenue contre-productive»).

Paul Krugman est l’économiste vedette (le plus médiatique) des Etats-Unis, un petit surdoué de 50 ans dont chacun s’attend à ce qu’il figure un jour parmi les lauréats du Nobel.

Présentation:

Comment l’Asie du Sud-Est, dont les extraordinaires performances économiques des deux dernières décennies suscitaient une admiration unanime, a-t-elle pu sombrer en 1997 dans la plus grave crise financière de la fin du 20è siècle? Doit-on en déduire que nulle région du monde n’est à l’abri de ce type de crise et que les dépressions économiques sont inhérentes au fonctionnement du capitalisme à l’échelle mondiale? C’est à ces deux questions que Paul Krugman tente de répondre dans son essai d’histoire économique Pourquoi les crises reviennent toujours.

A la suite de la crise asiatique de 1997, Krugman nous expose sa théorie sur la récurrence des crises économiques, que l’on croyait révolues depuis celles des années 30. Selon lui, l’économie semble avoir la mémoire courte: les crises qu’elle subit ont souvent les mêmes causes et les mêmes effets, connus, analysés, disséqués, mais qui reviennent malgré tout régulièrement. Il souligne ainsi l’importance de la dérégulation financière internationale et des mouvements de capitaux des spéculateurs occidentaux, dans les crises économiques asiatiques, latino-américaine et russe de la fin des années 1990. Il montre également comment l’obsession de la libre circulation des capitaux et de la fixité des taux de change, comme conditions d’une insertion des pays émergents dans l’économie mondiale, a constitué une orthodoxie rigide qui porte aussi une part de responsabilité.

Cet ouvrage a été écrit en 1998, en pleine crise économique: «Les pays émergents d’Asie semblaient avoir retrouvé le chemin d’une stabilité précaire, alors que le Brésil restait sous l’épée de Damoclès et que chaque semaine qui passait apportait son lot de mauvaises nouvelles du Japon». The Return of Depression Economics est sorti début 1999 aux Etats-Unis, dans une période où l’économie mondiale était particulièrement chahutée. La traduction francaise, quant à elle, ne parait qu’en 2000, alors que la croissance mondiale bat son plein, ce qui explique le changement de titre de l’ouvrage qui est passé de «Le retour de l’économie de dépression» à «Pourquoi les crises reviennent toujours».

Résumé:

Dès les premières pages de Pourquoi les crises reviennent toujours, Paul Krugman fait un parallèle entre la crise asiatique de 1997-98 et la grande dépression de 1930. Il semble en effet que la récession économique de sept pays émergents en 1997-98 présente des ressemblances troublantes avec la Grande Dépression, puisque les économies asiatiques sont passées de la prospérité à la catastrophe du jour au lendemain. Si, jusque là, les économistes pensaient avoir trouvé des causes majeurs aux principales crises économiques, il parait pourtant que le récent malaise économique s’apparente précisément à ce qu’ils pensaient avoir appris à prévenir…

Le 1er juillet 1997, la veille de la crise, proclamait pourtant le triomphe du capitalisme avec le retour de Hong-Kong dans la République populaire de Chine. Depuis le début des années 90 et l’effondrement de l’Union soviétique, le socialisme s’était peu à peu effondré, confortant ainsi la domination politique et idéologique du capitalisme. En ce 1er juillet, un nouvel ordre mondial était né. Les perspectives pour l’économie mondiale en général, et pour le capitalisme en particulier, étaient, malgré quelques incertitudes, à leur apogée. Le jour suivant, le 2 juillet, la Thailande dévaluait le bath et la crise financière asiatique débutait…

Chap 1: On accuse souvent l’Asie d’avoir été puni pour le mauvais fonctionnement de son économie. C’est une erreur: La crise asiatique de 1997-98 est parallèle à la grande dépression de 1930.

Chap 2: La crise qu’avait connue l’Amérique Latine en 1995 était un signal d’alarme qui aurait du alerter les économistes et les dirigeants, mais il a été ignoré.

Chap 3: Le Japon des années 90 a vu alterner des périodes de croissance économiques brèves et médiocres et de récessions de plus en plus profondes, cette récession quasi-constante injustifiée peut elle aussi prendre valeur de présage.

Chap 4: Ainsi, durant toute l’année 1996 et le premier semestre 1997, la structure de crédit qui était à l’origine de la prospérité économique de la Thailande s’est mise à fonctionner à l’envers. Lorsque la bulle commenca à dégonfler, les pertes s’accumulèrent, la confiance se dégrada encore, entrainant une chute marquée des nouveaux prêts, ce qui a posé également des problèmes à la Banque Centrale, il existe une limite à sa capacité à maintenir un bath fort: tôt ou tard ses réserves seront épuisées. Le gouvernement ne voulait pas laisser le bath baisser, et il ne voulait pas non plus prendre des mesures drastiques qui auraient permis d’endiguer le fond des réserves, il choisit donc d’attendre. Attendre que ses réserves s’épuisent. Au début du mois de juillet, tout était perdu. Le 2 juillet, les Thailandais laissèrent le bath chuter. Dans tous les pays touchés par la crise, s’est déroulé un processus circulaire – une rétroaction en boucle dévastatrice – de dégradation financière et d’érosion de la confiance (manifestées par des ruées vers les banques).

Perte de confiance

Perte de confiance

Difficultés financières pour les entreprises, les banques et les ménages

Difficultés financières pour les entreprises, les banques et les ménages

Effondrement de la monnaie, hausse des taux d’intérêt, crise économique

Effondrement de la monnaie, hausse des taux d’intérêt, crise économique

Le cercle vicieux de la crise financière

En octobre 1997, en Malaisie, en Indonésie, en Corée et en Thailande, la perte de confiance du marché a enclenché un cercle vicieux de l’effondrement financier et économique. Peu importait que ces économies aient très peu de liens en termes de flux d’échanges, elles étaient liées dans l’esprit des investisseurs qui voyaient dans les difficultés d’une économie asiatique de mauvaises nouvelles pour les économies voisines. Pour Krugman, la crise n’était pas (principalement) la punition pour les péchés du capitalisme de connivence (corruption, copinage). Il existait de réelles failles dans ces économies, la principale étant la prédisposition à la panique autoentretenue (le seul fait de croire à la panique la crée). Les économies asiatiques se révélaient en partie plus vulnérables à cause de l’ouverture de leurs marchés financiers et parce que leur nouvelle popularité auprès des créanciers internationaux leur permettait de s’endetter de facon conséquente à l’étranger. Ces dettes ont amplifié l’effet rétroactif de la perte de confiance sur l’effondrement financier, intensifiant le cercle vicieux de la crise. Les nouvelles dettes étaient contractées en dollars, ce qui constitua la ruine de ces économies.

Chap 5: Lorsque le désastre financier a frappé l’Asie, les politiques économiques suivies par les pays concernés et dictées par Washington – c’est-à-dire par le Fonds Monétaire International et le Trésor américain, institutions qui défendaient des politiques pour les économies de marché émergentes par «crainte des spéculateurs», furent à peu près l’exact contraire du «pacte keynésien».

Chap 6: L’un des aspects les plus étranges de la crise économique de ces toutes dernières années a été la part prépondérante prise par les fonds de couverture (fonds spéculatifs).

Chap 7: A partir de l’été 1998, bien que le temps de la crise ne soit pas révolu (notamment au Brésil et à Hong-Kong), le tableau noir des économies asiatiques vira au gris (la vitesse du déclin économique était moindre) avec même quelques percées de bleu (les taux d’intérêt en Asie avaient baissé, les Bourses étaient remontées et – en Corée au moins – les signes d’un rétablissement crédible de l’économie devenaient tangibles).

Chap 8: Si la dépression n’est pas réapparue, l’économie de la

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