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Fourberie De Scapin.

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qui devient son propre metteur en scène, aux lignes 1 (« En voici un autre qui a la mine d’un étranger ») et 25 (« voici une demi-douzaine de soldats tout ensemble »). Il se donne à la fois le rôle du serviteur dévoué et celui de malfaiteur. Géronte tient aussi son rôle avec docilité dans cette mascarade dont il est la victime : il obéit aux impératifs de Scapin présents en début de tirades, lorsque le valet veut s’assurer de sa crédulité. Le comique réside dans l’humiliation de Géronte (il est non seulement battu mais insulté l. 3 « Sti diable de Gironte ») sous le regard complice du spectateur. La mise en scène de l’illusionniste Scapin nous propose ainsi une scène de théâtre dans le théâtre, d’autant plus que Géronte observe à la fin de la scène, comme le spectateur, le manège du valet.

3. Le comique de répétition

Le ressort principal de la scène consiste dans la répétition et la variation de procédés identiques : les instructions de Scapin à son maître sont les mêmes d’une tirade à l’autre (« Prenez garde », l. 1 et l. 25 ; « Cachez-vous bien », l. 3 et l. 30). La progression des deux tirades est identique, faisant de ce passage un « exercice de style » avant l’heure : il s’agit pour Scapin de mimer d’abord l’arrivée des poursuivants (l. 2-3// l. 27-30), ensuite leur interrogatoire (l. 4- l. 7// l. 30-34) puis leurs menaces (l. 8-19//l. 35-39) et enfin leur mise à exécution (l. 19-21) qui ne se réalise que la première fois, la seconde, Scapin étant interrompu par Géronte, spectateur depuis quelques secondes de sa mascarade. Ce coup de théâtre met un point final à la fourberie de Scapin qui sans cela, aurait sans doute encore surenchéri. La virtuosité d’un comédien, si brillant soit-il, a ses limites : Molière sait qu’il doit rester dans le cadre du vraisemblable.

Une courte pause dialoguée assure la transition entre les deux épisodes : on notera d’une part le parallèle entre les deux répliques qui simule une solidarité du valet à l’égard de son maître, et d’autre part la façon habile dont Scapin coupe court aux questions de Géronte en lui replongeant brutalement la tête dans le sac.

À l’intérieur de chaque tirade, le rythme de l’échange fictif entre le valet et les ennemis de Géronte s’accélère : les réponses de Scapin, censé être sur la défensive, sont très courtes et placées sous le signe de la négation (on pourra en relever toutes les marques : « Non, monsieur, je ne sais point… » ; « je ne sais pas… » ; « Point du tout » ; « Vous n’avez que faire » ; « Je ne trahirai point… »). Stratégiquement, Scapin ne fait pas parlementer le Suisse et les soldats : il n’a pas de temps à perdre s’il veut ruer de coups Géronte avant qu’il ne déjoue le tour.

De plus, d’une tirade à l’autre, Molière accroît l’intensité dramatique : le prétendu Suisse vouvoie Scapin et s’adresse à lui poliment (l. 4-5), tandis que les soldats le tutoient et lui manquent de respect (l. 31-33). L’excitation du public tient également au fait qu’il s’attend à une bastonnade bien plus douloureuse de la part d’une demi-douzaine de personnes que de la part d’une seule. La pression morale et physique qui pèse sur Géronte doit être de plus en plus grande pour que la scène fonctionne.

4. Le trompeur trompé

Scapin apparaît d’abord comme un personnage tout-puissant. Son triomphe est néanmoins illusoire et de courte durée : le trompeur sera trompé à la fin de la scène. Le renversement de situation provoque un nouvel effet comique (on

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