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La Philosophie De l'Éducation

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tendues par la société malgré le risque de nier totalement la personnalité de chacun ; d'autre part, les naturalistes qui sont partisans d'une éducation à l'écoute de la nature propre de chacun et cela en dépit des risques de marginalisation et de rejet que subirait l'enfant privé de vie sociale.

A la suite de la confrontation de ces deux thèses l'auteur propose plutôt d'envisager l'éducation comme un ensemble des processus et des procédés qui permettent à tout enfant d'accéder progressivement à la culture. .

L'auteur s'attache ensuite à définir en quoi la famille, l'école et l'université sont des institutions éducatives. Il nous propose à partir de nombreux exemples de comprendre une institution éducative telles une réalité sociale, relativement autonome et stable ou régulière mais contraignante selon des règles et qui se spécifierait par sa fonction sociale. . L'auteur, à l'instar d'Emile Durkheim , affirme que c'est effectivement par sa fonction que l'institution joue un rôle effectif dans la société et par la confiance présumée en la capacité de ses membres qu'une vie sociale est possible.

1 - La famille moderne a pris des formes nouvelles et multiples mais reste une des trois institutions principales par lesquelles transitent l'éducation et a, selon Reboul, pour fonction essentielle de former les sentiments en transformant les pulsions les plus primitives. Elle serait la seule capable d'y parvenir grâce à une permanente affection de la part des parents pour leurs enfants qui se découvrent dans ce cadre irremplaçables.

2 - L'école en tant qu'institution a pour finalité la transmission de savoirs à long terme qui, pour qu'ils soient utiles, doivent, selon l'auteur, être organisés de manière logique, adaptés aux différents niveaux, argumentés donc susceptibles d'être critiqués et surtout désintéressés. Seulement l'école ne peut être la seule à instruire et elle doit être au centre d'un réseau éducatif complet et diversifié pour parvenir à ses fins.

3 - L'université n'a cessé de croître mais elle doit, selon Olivier Reboul, assumer les mêmes fonctions qu'auparavant : l'enseignement, la recherche fondamentale donc désintéressée et ainsi participer à la réflexion indispensable à la juste application du savoir. Cependant l'université a aussi une fonction sociale puisqu'elle est notamment chargée depuis la loi de 1968 de la formation des adultes. Le passage pour celui qui est éduqué d'une institution à une autre provoque la plupart du temps des ruptures et des questionnements et la pédagogie a pour mission d'y remédier. (" Comprendre, telle est la raison pour laquelle il existe des universités " (p.48) ).

L'auteur semble penser que la pédagogie en tant qu'art d'enseigner et d'éduquer et un terrain d'étude empreint de conflits entre ses différentes approches idéologiques.

La pédagogie semble être en effet un art difficile puisqu'il faut accepter qu'elle soit plurielle afin d'éviter tout dogmatisme qui en négligeant le contenu ne travaillerait que la forme. L'auteur dégage ainsi trois courants, le courant classique attaché à ce qui doit être transmis, le courant novateur qui cherche à adapter aux enseignés ce qu'on leur enseigne et le courant fonctionnel qui tend à faire de la pédagogie une science exacte (Le courant classique où l'important est ce qu'il faut transmettre. Le courant novateur qui " demande d'adapter ce que l'on enseigne aux enseignés " (p.53). Le courant fonctionnel " qui tend à faire de la pédagogie une science exacte, ou du moins une technique efficace et garantie "(p. 53). )

Pour qu'un enseignement soit efficace il est nécessaire que l'élève désire apprendre ce qu'il doit apprendre. Pour cela John Dewey affirme que tout enseignement doit être une réponse aux questions aussi bien intellectuelles qu'affectives que se pose l'enseigné . Cependant, Olivier Reboul juge cette proposition utopique car elle risquerait d'aggraver les écarts entre les plus doués et les autres. Il plaide plutôt pour une pédagogie de la compétence, qui, au-delà de la découverte spontanée, au-delà de la transmission des savoirs, laisse l'éduqué en position de récepteur inactif. Reboul pense également que même si l'éducation comporte toujours un part de gestes mécaniques induits par des techniques pédagogiques, c'est sur cette base que se greffe, au fil du temps, la compétence. Alors le bon éducateur sera celui qui saura se servir des techniques pédagogiques et cherchera à les perfectionner tout en gardant présent à l'esprit que l'essentiel du travail restera dans le travail de l'éduqué sur lui-même, ce qui ne se fera pas sans effort et rupture. Mais un rapport d'autorité doit-il forcément s'installer pour y parvenir ?

L'obéissance n'est jamais réellement contrainte mais se fonde sur une légitimité plus ou moins rationnelle, telle celle d'un contrat passé entre l'éducateur et l'éduqué, celle de la compétence reconnue dans un domaine précis, celle de l'impartialité d'un arbitre, celle du modèle au prestige attesté, celle du meneur ou du personnage charismatique.

Pour l'auteur la contrainte n'est pas forcément un mal si elle n'est pas imposée par la force. En effet, il faut parfois contraindre l'enfant à faire ce qu'il ne veut pas faire pour l'inciter à apprendre ce qu'il n'apprendrait par lui-même et qu'il se félicitera d'avoir appris par la suite. L'autorité, c'est : " le pouvoir (…) qu'a quelqu'un de faire faire à d'autres ce qu'il veut sans avoir à recourir à la violence, pouvoir dû soit à sa position sociale, soit à sa compétence, soit à son ascendant. " (p.69) " La fin de l'éducation est d'apprendre à s'en passer " (de l'autorité). (p.77) " Le but de l'éducation (…) est de permettre à chacun d'apprendre par lui même en se passant de maître, d'aller de la contrainte à l'auto-contrainte, d'être majeur. " (p.77)

Ces questions pédagogiques ont une dimension politique et Reboul se pose alors la question de savoir ce que doit être un enseignement dans une société qui se veut démocratique. Ainsi, il définit comme répondant aux valeurs démocratiques un enseignement fondé sur l'autorité de contrat ; un enseignement fondamental mais adapté aux difficultés de chacun et qui dure assez longtemps pour que tous aient pu en bénéficier ; un enseignement objectif qui préserve de tout endoctrinement.

L'exercice de l'autorité fait appel à la rigueur en tant que valeur qui peut à la fois impliquer la cohérence logique d'un discours ou d'un comportement et la sévérité qui peut être douloureuse ; rigueur réglée par la discipline. L'auteur fait ici référence aux théories de l'éducation de Jean-Jacques Rousseau comme premier exemple de pédagogie anti-rigueur ; l'enfant ne devant pas être corrigé mais protégé contre les institutions dites éducatives, la famille, l'Eglise ou même l'école. Il prône pour autant une rigueur éducatrice qui réside simplement dans la nécessité des choses. Des auteurs comme Piaget ou Alain rajouteront à la rigueur des choses la rigueur des autres.

Pour terminer Olivier Reboul propose de définir ce concept en acceptant la rigueur comme une valeur qui apprendra à chaque enfant de manière adaptée à grandir sans violence.

La dernière question que se pose Reboul est celle de la place des valeurs dans l'éducation. En effet les sciences de l'éducation ne sont-elles pas condamnées à déborder de leurs champs d'exercice en apposant des jugements de valeur ? Refuser l'évaluation semble pourtant être une dérobade face aux fonctions sociales et pédagogiques qui sont celles d'un éducateur. Selon l'auteur il faudra qu'il trouve à quel niveau de rigueur son évaluation doit se situer.

De même à la question Qu'est-ce qui vaut la peine d'être enseigné ? L'auteur propose cette double réponse : ce qui unit, et ce qui libère.

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