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Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux

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Par   •  21 Septembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 275 Mots (6 Pages)  •  2 007 Vues

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Au XXe siècle les premiers supermarchés apparaissent en France, les produits sont maintenant en libre-service et les prix diminuent. Annie Ernaux est une professeure de lettre et une autrice française contemporaine née le 1er septembre 1940. Ses œuvres littéraires sont souvent autobiographiques entretenant des liens étroits avec la sociologie. C’est le cas de Regarde les lumières mon amour, publié pour la première fois en 2014, puis réédité avec l’ajout d’une postface en 2016. Cet ouvrage est à mi-chemin entre l’essai et le journal intime. Elle y relate ses passages à l’hypermarché Auchan de Cergy-Pontoise elle y écrit ce qu’elle voit, entend, comprend ou pense sur le fonctionnement de la grande distribution de 2012 à 2013, le titre tiré du livre relate les paroles d’une mère à son fils lors des illuminations de Noël c’est une métaphore ironique de la part de l’autrice .Dans cette page datée du 8 novembre 2012, alors qu’elle commence tout juste son journal-essai, elle nous raconte l’arrivée de Noël dans ce magasin ainsi que ses enjeux. Dans qu’elle mesure cet extrait propose-t-il une vision critique relevant du féminisme ? Nous verrons qu’elle s’attache d’abord à dénoncer la vision une réalité très mercantile avant d’adopter un regard polémique.

Annie Ernaux dénonce une réalité extrêmement mercantile envers les consommateurs dans les hypermarchés bien loin de la pure magie de Noël

En effet, l’hypermarché insiste à la dépense. Les clients sont dirigés par une signalétique grossière. L’autrice insiste sur la continuité consumériste de l’hypermarché qui ne doit jamais s’arrêter: «Halloween étant passée, tout est en place pour Noël». Les fêtes de fin d’année sont l’occasion d’une augmentation de consommation que nous montre l’«énorme échafaudage de bouteilles décorées », le mot « échafaudage » suggérant une construction trop grande pouvant s’effondrer, là sur-dimension et le nombre imposant de jouet, «des poupées de haut en bas d’un rayon de dix mètres». Les éléments d’affichages orientant les clients sont précisément décrits par des prix en caractères gras et des annonces promotionnelles « A perte de vue des panneaux de couleur jaune avec PROMO en énormes lettres noires.», «DU CHAMPAGNE A 6,31 EUROS LA BOUTEILLE AVEC LA CARTE AUCHAN-20%» ou la répétition des déterminants possessifs «ma petite supérette», «mes accessoires de ménage», «ma mini-tefal», «mon fer à repasser» et «ma baby-nurse», ou bien encore les guillemets pour désigner les noms des rayons ou des jouets «garçons», «filles». L’hypermarché cherche à vendre malgré l’incapacité actuelle de ses acheteurs « Mais très peu de monde à ce niveau, comme si les gens résistaient au temps commercial, attendaient leur heure ou, plus probable, leur salaire à la fin du mois ». L’empilement mercantile des produits est ainsi mis en évidence. Les visiteurs du magasin sont clairement incités à la consommation.

Pour finir, l’acheteur est emmené vers les rayons attractifs du moment, divisé selon les consommateurs. Le rayon des jouets dont l’agencement est soigneusement étudié, comme le prouve l’adverbe «rigoureusement». On sépare les différents consommateurs en deux : « séparés en garçons et filles ». L’opposition entre les jouets destinés aux filles et ceux destinés aux garçons est perceptible, notamment avec deux longues phrase contenant des énumérations: «Aux uns … violents», «Aux autres... Ma baby-nurse», fondées sur une opposition des sexes à l’image de la société. Aux femmes la maison, les enfants: «l’intérieur, le ménage, la séduction, le pouponnage», aux hommes la guerre, l’extérieur et la violence en général, «l’espace,le bruit et la fureur-voiture avions,chars,robots,punching-ball».Les couleurs aussi renforcent cette opposition, aux garçons sont attribuées les couleurs vives, «des rouges, verts, jaunes violent», aux filles «les teintes sucrées».

Ce procédé de distinction, d’opposition entre les jouets destinés aux filles et aux garçons n’échappe pas à Annie Ernaux qui le dénonce ouvertement en sortant du ton neutre de la description. En effet, le texte va prendre une tournure plus polémique.

Le texte prend une allure polémique l’autrice sortant de la description s’impliquant en tant que femme engagée.

Effectivement, ce registre dénonciateur apparaît par le fait que l’écrivaine intervient dans le texte. L’anaphore du pronom « je » montre son agitation dans les trois dernières phrases du texte « je suis agitée de colère et d’impuissance. ». Elle nous présente ses sentiments et les actions qu’elle voudrait mener par la mention du groupe de militante des « Femen » les invitants à saccager le rayon « faire un beau saccage de tous ces jouets de transmission ». Elle expose également

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