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L'autre : Source D'interference Dans L'experience De Soi

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nous ne l’avons dit ; elle est organique. J’ai vu plus d’un philosophe dont le monde n’est assez large que pour une personne. Il affecte d’être un compagnon agréable ; mais nous surprenons constamment son secret, à savoir qu’il entend et qu’il lui faut imposer son système à tout le reste. L’impulsion de chacun est de s’écarter de tous les autres, comme celle des arbres de tendre au libre espace. Quand chacun n’en fait qu’à sa tête, il n’est pas étonnant que les cercles sociaux soient si restreints. (Ralph Waldo Emerson -Société et solitude, Traduit par Marie Dugard, 1911)

L'autre a toujours été une interférence dans le sens que l'on ne reconnait plus la voix propre, le soi est submisse aux voix perçantes de ce monde entouré des règles, qui fait semblant de donner place au subjectif. La modernité empire ce mélange de voix, et semble effacer la ligne qui désigne les désirs de soi. Une personne qui travaille, qui fait ses études, et en même temps regarde la télé, lit un livre, parle avec ses amis, n'a pas en fait la moindre idée de ce qui sont ses propres idées de vie, d’une vie à soi, sans avoir eu l’occasion de se connaître lors d’une expérience de soi. Tout a été imposé de petit à petit, dès sa naissance. Les livres qu'elle lit et les films qu'elle regarde lui donnent l'impression de savoir le type de vie qu'elle vise, ou qu’elle a. Elle a l’impression de pouvoir choisir. Tout est contaminé par l'expérience d’autrui, par l'existence infinie d'un courant de pensées extensivement nourries par encore d’autres autres, qui sont plus le soi, mais toujours un deuxième ou troisième autre.

Le subjectif n'apparaît pas dans un milieu où tout est cristallisé, déterminé, pré-choisi. Il est moins probable qu’une personne se rend compte de ce qui manque dans sa vie, et comment l’améliorer si elle reste complétement enfermée dans la tradition, sous autorité de la société, de ses parents, de ses amies ou de ses principes, dont l’origine elle ne connait plu. Ceux qui s’en aperçoivent subit des jugements et des conflits incompréhensibles en raison de la manque de solitude, ou de l’excès de la présence de l’autre. Ce qui est caché sort et ne trouve plus de terre à germer.

Le type de vie qu'une famille vit ne doit pas pour la plupart sortir de ce qui est déjà préconçu. Le fait de vouloir se marier, par exemple, ne dit rien sur le soi, mais sur la construction de "l'inconscient publique", des recettes de bonheur de la société qui crée les structures vues comme idéales. Les pères et les mères les suivent plus ou moins strictement, et leur avis interfèrent sans cesse dès la naissance de ses fils dans leurs vies. Soit leurs vies adultes dépendront des principes des parents, soit elles vont suivre l’autre extrême. Tout se construit par rapport à ce qui a été dit. Tout semble être préconçu, préjugé et planifié.

Un appel du bureau interrompre le dimanche après-midi d’un jeune homme. Il sait ce qu’il faut dire, comment le dire, il essaie de répondre à ce que son chef s’attend qu’il dise. Ce n’est plus une conversation, il n’y a pas de spontanéité. Il s’en sert des formules de politesse, qui constituent plus la politesse en soi-même, mais c’est un justificatif de bon sens, et de la bonne utilisation des méthodes de la société. Cela veut dire qu’il en fait partie et qu’il mérite respect.

Répondre aux besoins des autres sans savoir pourquoi correspond à la massification d’attitude: l’autre ferait cela, je le ferai aussi. L’occasion de changer de route ou d’attitude ne nous parvient jamais : personne veut risquer, et il semble pointless de le faire. Penser au passé, et aux expériences des autres annule la propre vie dans l’immédiat et cause des conflits en plus. On se base sur des films ainsi que sur des histoires des amis ou du passé, et on se permet qu’à s’attendre à ce que ce nous y arrivera un jour, à ce qui devrait être, et pas à ce qui est, étant donné que la vague d’occurrence de la réalité est moins douce que celle désignée par la société ou la presse. Si pour vivre une vie passible d’acceptation il faut avoir un modèle, donc c’est bien clair que la maque d’originalité de choix est toujours présente, puisqu’ un modèle a pour conséquence l’imitation.

Le soi a en théorie le choix, la liberté, mais rien n’est libre, même si on le dit. Même les textes académiques qui en parlent comptent toujours avec au moins un argument d’autorité, comme dans la rhétorique d’Aristote, justement parce qu’il ne vaut rien si on le dit sans prouver ce qui a déjà été dit ou ce qu’on contredit. La provenance de tout n’est pas de soi puisque rien n’est jamais nouveau en vérité: l’impression est d’avoir tout vu, tout entendu. Si il y a donc l’existence du nouveau, se confond-t-il avec le soi ? L’originalité est donc la subjectivité ? Mais peut-elle être constante et équilibrée ? Peut-elle exister? C’est principalement une question de savoir identifier quelle idée provient d’une expérience de soi.

L’expérience de soi est quand l’on observe, on est neutre, on oublie les principes, les racines, les traditions. On est en solitude quand on regarde les étoiles :

But if a man would be alone, let him look at the stars. The rays that come from those heavenly worlds, will separate between him and what he touches. One might think the atmosphere was made transparent with this design, to give man, in the heavenly bodies, the perpetual presence of the sublime. Seen in the streets of cities, how great they are! If the stars should appear one night in a thousand years, how would men believe and adore; and preserve for many generations the remembrance of the city of God which had been shown! But every night come out these envoys of beauty, and light the universe with their admonishing smile. The stars awaken a certain reverence, because though always present, they are inaccessible; but all natural objects make a kindred impression, when the mind is open to their influence. Nature never wears a mean appearance. Neither does the wisest man extort her secret, and lose his curiosity by finding out all her perfection. Nature never became a toy to a wise spirit. The flowers, the animals, the mountains, reflected the wisdom of his best hour, as much as they had delighted the simplicity of his childhood. (Ralph Wald Emerson - Nature Chapter I)

La nature est ici vue comme la possibilité d’être dans un état où il est possible de rencontrer soi-même. La nature n’évoque rien d’autre que soi-même, la nature est la beauté concrétisée qui ouvre une dimension en plus pour avancer vers l’inconnu : le soi. Tout ce qui concerne l’art, aussi, rend possible d’être distant de la société, d’avoir une approximation de sa propre existence. Les rêves également, sont la plupart indépendants de ce qui concerne l’autre. Lorsqu’on dort les pensées se distordent et s’effacent, des nouvelles images sont créés, peut-être, il faut l’admettre, provenantes d’une société symbolique, mais elles sont uniques, caractéristiques de soi, et plus fidèles.

Les états d’intense émotivité, suite à une catastrophe, par exemple, amènent aussi à une expérience véritable, où les attitudes qui vont suivre ne vont pas se baser forcement à ce qui est déjà prévisible ou attendu. Une catastrophe dans une famille riche peut sûrement déconstruire la plupart de ses principes. Le fait qu’on soit face à sa propre mort, face à la mort de quelqu’un, réunit des forces de vie, d’esprit, de non-conditionalisme. Les personnes de cette famille auront donc l’opportunité de savoir dans cette occasion ce qui elles feront si elles étaient elles-mêmes ! Les attitudes biasées, ; conditionnées, constituent plus au moins le caractère de certains types sociaux. Les riches doivent agir comme des riches, priorisant la qualité de vie, nourriture, vêtements, maisons, etc. pour prouver leur richesse, ou apporter un label de leur catégorie.

Le conditionalisme et l’automatisme dominent, puisque la « zone de confort » et celle de la société. Le soi-même se voit comme prisonnier des interférences déjà cristallisées et inaperçues. Le soi est l’autre et l’autre domine. La famille riche qui va voir la mort imminente changerait, oublierait ses principes, laisserait tomber tout ce qu’elle croyait être important. Les paroles, les attitudes ne seront plus jugées. Et soudain, le « château de traditionalisme » n’a plus de place dans leur vie. Au moins pour un peu de temps cette famille se connecterait à ce que chaque soi est en vérité.

Le besoin de se déconnecter de tout ce qui est courant, de tout ce qui est habitude, est nécessaire pour apporter un équilibre, une qualité de vie. Le changement de contexte peut aussi ouvrir les portes pour la rencontre de soi, un changement de vie, de pays, de culture, malgré les adaptations soient apparemment faussées, le soi achèvera une autre dimension, des autres attitudes découleront, et peut-être la propre existence deviendra moins foncée, même si elle l’était déjà apparemment, ce qui prouve l’illusion précédente de bien-être.

Un changement de pays change la conception de ce que l’on mérite, ce qu’on doit faire, ou être, et les acceptations deviennent plus faciles de notre part, puisque on n’est pas la majorité. On ne se connecte pas tout de suite au soi-même, mais au moins, on sait qu’on est en train de changer, et si on

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