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Accusation Lafayette

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é de la monarchie constitutionnelle et ne renonça pas à cette plate-forme politique jusqu'à sa détention en 1792 [...]. C'est pourquoi sa conduite ne fut approuvée ni par les démocrates ni par le parti royal. » Donc, on se place à ce point de vue, renforcé par Pogossian qui écrit ensuite : « La Fayette, à l'époque du Consulat et de l'Empire, penchait de plus en plus vers la forme du gouvernement républicain (?) mais il n'est devenu un républicain qu'après juillet 1830. » La dernière partie de cette phrase est incontestable, si on se réfère à l'attitude de La Fayette en juillet 1830 (5). La première partie de la phrase est, par contre, à mon avis bien plus problématique (6). J'ai, jadis, écrit une note sur « Une campagne en faveur de La Fayette en avril 1797 » (7) ; j'ai indiqué que, à cette date, la partie modérée des vainqueurs royalistes des élections de l'an V, c'est-à-dire les survivants des anciens Feuillants, avait lancé une campagne pour amener le gouvernement directorial à réclamer la libération de La Fayette comme une des conditions du traité que la France victorieuse pouvait imposer à l'Empereur ; c'était, cependant, un « rédacteur officieux », Louis Jullian, qui avait pris la plume dans Le Moniteur pour soutenir la campagne des Feuillants, la transformant ainsi en une sorte de facteur d'union nationale.

On en arriva à faire de La Fayette, un fois libéré, un candidat possible au poste de directeur qui devait se trouver vacant, en mai, par le premier tirage au sort à effectuer parmi les élus initiaux de l'an IV. La Fayette fut enfin libéré, mais trop tard, le 15 septembre 1797, après le 18 fructidor. Il n'était plus alors question de nommer un royaliste, même constitutionnel.

La Fayette resta d'ailleurs inscrit sur la liste des émigrés ; il ne rentra donc pas en France, séjourna en divers lieux, à Dresde, à Leipzig, à Hambourg, en Hanovre et enfin en Hollande. Il avait cependant remercié Bonaparte, dès le 6 octobre 1797, de sa « libération » ; et c'est Bonaparte, Premier consul, qui le fit rayer de la liste fatale, en mars 1800.

(5) Pour renvoyer à un « contemporain de droite », on peut citer ce que Chateaubriand écrit dans ses Mémoires d'outre-tombe (Éd. de la Pléiade, t. H, pp. 435-436 et 464) : « La République, des coups qui lui étaient portés, cherchait à se défendre, mais son véritable chef, le général La Fayette, l'avait presque abandonnée. Il se plaisait dans ce concert d'adorations qui lui arrivait de tous côtés. [...] M. de La Fayette était réduit à des désirs impuissants, tout heureux d'avoir fait revivre la garde nationale ; il se laissa jouer, comme un enfant, par Philippe dont il croyait être la nourrice ; il s'engourdissait dans cette félicité. Le vieux général n'était plus que la liberté endormie, comme la République de 1793 n'était plus qu'une bête de mort [...]. »

(6) II est certain que La Fayette, rayé de la liste des émigrés en mars 1800, refusa toute fonction officielle jusqu'en 1815, où, député de Seine-et-Marne à la Chambre des Cent-Jours, il réclama l'abdication de Napoléon, après Waterloo, avec cette belle phrase : « Depuis dix ans, trois millions de Français ont péri pour cet homme : nous avons assez fait pour lui » (cité par F. Gendron, Diet. Soboul, p. 626).

{1)A.H.R.F., n° 203, janvier-mars 1971, pp. 150-153.

Venons-en à la « trahison » de La Fayette en août 1792. Notons d'abord ce qu'écrit sobrement Gendron, dans le Dictionnaire Soboul : « Remplaçant Luckner à l'armée du Nord, La Fayette s'éleva contre la suspension de Louis XVI et, décrété d'accusation, il passa aux Autrichiens... » Pour préciser, citons deux illustres historiens, un peu oubliés, et revenons en arrière. Michelet écrit (8) : « Le 16 juin, du camp de Maubeuge, La Fayette, instruit du renvoi des ministres girondins, fit la démarche décisive d'écrire à l'assemblée une lettre sévère, violente et menaçante, celle que César eût pu écrire au sénat de Rome en revenant de Pharsale [...]. Et, de peur que cette lettre ne fût pas assez claire, il [La Fayette] envoyait au roi une lettre pour l'encourager à la résistance contre l'Assemblée : "Persistez, Sire, fort de l'autorité que la volonté nationale vous a déléguée [...]. Vous trouverez tous les Français rangés autour de votre trône [...]" » Jaurès écrit, de son côté (9) : « Après le renvoi des ministres girondins, le 13 juin, et la démission de Dumouriez, le 18, le roi eut quelques difficultés à trouver des Feuillants disposés à occuper des charges ministérielles. Les Lameth finirent par décider quelques doublures [...], mais c'est surtout l'intervention arrogante de La Fayette qui, un moment, refit l'union entre la Gironde et Robespierre. Du camp de Maubeuge, où il commandait, il écrivit à l'Assemblée une lettre, datée du 16 juin, et qui fut lue à la Législative par son président, à la séance du 18 [...]. Cette lettre est le manifeste du modérantisme agressif. C'est l'annonce d'un coup d'État modéré contre les forces populaires et ardemment révolutionnaires [...]. C'est le programme que, sous le nom modeste et légal de pétition, mais avec son autorité de commandant d'armée, La Fayette, défenseur factieux de la Constitution, dicte à l'Assemblée. Dans l'état de la France, c'était un signal de contre-révolution. » Jaurès montre ensuite que , par là, La Fayette souda les girondins à Robespierre (10).

Après la journée du 20 juin, nouvelle sommation de La Fayette. Michelet relate l'arrivée du général à Paris, le 27, et son admission à la barre de l'Assemblée, le lendemain. Le grand historien écrit que la sommation de La Fayette était « audacieusement ridicule » (1 1). La majorité rejeta une motion de Guadet tendant à mettre le général en accusation mais La Fayette ne réussit pas à ameuter assez de gardes nationaux pour aller de l'avant et il fit surtout l'objet de l'animadversion de la reine qui le détestait et ne voulait pas devoir son salut à La Fayette.

http://bakwaba.perso.neuf.fr/hermione.html

A son retour, il soutient l'envoi outre-atlantique d'un corps expéditionnaire commandé par Rochambeau. Il embarque à nouveau vers l'Amérique sur " L'HERMIONE " commandée par Latouche-Tréville, et participe à Ici bataille de Yorktown (octobre 1781) qui scelle la fin de la colonisation anglaise.

De retour à Lorient en janvier 1782, il repart pour un troisième voyage américain, en juin 1784, à bord du

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