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Anthologie Poème Foret

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vous m'avez vu souvent,

Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.

Vous le savez, la pierre où court un scarabée,

Une humble goutte d'eau de fleur en fleur tombée,

Un nuage, un oiseau, m'occupent tout un jour.

La contemplation m'emplit le cœur d'amour.

Vous m'avez vu cent fois, dans la vallée obscure,

Avec ces mots que dit l'esprit à la nature,

Questionner tout bas vos rameaux palpitants,

Et du même regard poursuivre en même temps,

Pensif, le front baissé, l'œil dans l'herbe profonde,

L'étude d'un atome et l'étude du monde.

Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,

Arbres, vous m'avez vu fuir l'homme et chercher Dieu!

Feuilles qui tressaillent à la pointe des branches,

Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,

Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,

Vous savez que je suis calme et pur comme vous.

Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s'élance,

Et je suis plein d'oubli comme vous de silence!

La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;

Toujours, - je vous atteste, ô bois aimés du ciel! -

J'ai chassé loin de moi toute pensée amère,

Et mon cœur est encor tel que le fit ma mère!

Arbres de ces grands bois qui frissonnent toujours,

Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,

Ravins où l'on entend filtrer les sources vives,

Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!

Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,

Dans tout ce qui m'entoure et me cache à la fois,

Dans votre solitude où je rentre en moi-même,

Je sens quelqu'un de grand qui m'écoute et qui m'aime!

Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,

Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,

Forêt! C’est dans votre ombre et dans votre mystère,

C'est sous votre branchage auguste et solitaire,

Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,

Et que je veux dormir quand je m'endormirai.

J'étais un arbre en fleur où chantait ma jeunesse,

Jeunesse, oiseau charmant, mais trop vite envolé,

Et même, avant de fuir du bel arbre effeuillé,

Il m'avait tant chanté qu'il se plaignait sans cesse.

Mas sa plainte était douce, et telle en sa tristesse

Qu'à défaut de témoins et de groupe assemblé,

Le buisson attentif avec l'écho troublé

Et le cœur du vieux chêne en pleurait de tendresse.

Tout se tait, tout est mort! L'arbre, veuf de chansons,

Etend ses rameaux nus sous les mornes saisons;

Quelque craquement sourd s'entend par intervalle;

Debout, il se dévore, il se ride, il attend,

Jusqu'à l'heure où viendra la corneille fatale

Pour le suprême hiver chanter le dernier chant.

Charles-Augustin SAINTE-BEUVE

19ème siècle

A MON PETIT BOIS

Jean-François DUCIS

18ème siècle

...Bois pur, où rien ne m'importune,

Où des cours et de la fortune

J'ignore et la pompe et les fers,

Où je me plais, où je m'égare,

Où d'abord ma muse s'empare

De la liberté des déserts;

Où je vis avec l'innocence,

Le sommeil et la douce aisance,

Et l'oubli de cet univers,

Loin de moi jetant dans les airs

Tous les orgueils de l'importance,

Tous les songes de l'espérance

Et l'ennui de tous les travers;

Où pour moi, ma seule opulence,

Ce que je sens, ce que je pense,

Devient du plaisir et des vers.

O le plus charmant bois de France!

Que de douceurs dans tes concerts!

Quel entretien dans ton silence!

Quel secret dans ta confidence!

Que de fraîcheur sous tes couverts!

CHANT TRIOMPHAL DE L'ARBRE

Arbre couleur d'oiseau, je n'ai plus peur des plaines

Je pourrai m'envoler par delà le ciel noir

Mon printemps, ton printemps dansent à perdre haleine

L'enfant, le liseron grimperont jusqu'au soir

Grimperont jusqu'à Dieu plus haut que la montagne

Arbre couleur d'oiseau je resterai quand même

Porteur de chevelure, arbre parmi les arbres.

Arbre couleur de l'eau, je coule d'un poème

Dans tous les corps d'ici, dans les cœurs et les ailes.

Hommes, je vous habite un instant, puis je pars

Je reviens à mon cri. La fleur souffle une abeille

Pour lui donner le vol, le vrai suc du voyage

Mes chants et mes parfums jaillissent de mes branches

Et pour toucher le ciel, j'agite mon feuillage

Comme un grand pavillon habité de mésanges...

Robert SABATIER

21ème siècle

CHANT DE LA PLUS HAUTE FEUILLE

Sur la plus haute branche

Langue vibrante au vent

La feuille la plus haute

Chante l'arbre vivant.

L'avide ver, la taupe

Savent-ils mieux que moi

S'enfoncer dans l'épaule

Maternelle où je bois?

O volupté de n'être

Jamais séparé du

Ventre qui me fit naître

Tel un enfant perdu.

Le martinet, la grive

Mieux que moi goûtent-ils

Cette ivresse de vivre

Dans l'air, de l'air subtil?

Par tant de bouches vertes

...

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