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Cours Sur l'Art Et La Technique Philosophie

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une ou plusieurs finalités externes : la polyvalence au niveau de la fonction pratique). Dans le cas du galet ,l’homme taille la pierre pour dépecer les animaux, taper les cuirs, l’utiliser comme projectile, c’est-à-dire, ici, comme une arme. Les premières formes esthétiques datent de 35'000 ans : peintures rupestres, gravures, et création d’artifices particuliers (cf.I.A), en constituent les témoignages.

Toutes deux manifestent le même pouvoir de création et de transformation. En effet, la main et l’esprit de l’homme modifient le monde naturel, immédiat, en un monde artificiel et spirituel.

Ces deux activités témoignent du besoin inévitable qu’éprouve l’homme de se heurter, physiquement et intellectuellement, à la matière, à la nature pour l’adapter à ses attentes, à ses espérances ou encore à son goût.

Remarque 1: Art, comme technique, supposent une connaissance intellectuelle des composants ou de la nature du matériau qui est travaillé et d’une méthode d’élaboration permettant d’arriver immanquablement au résultat attendu (cf. Remarque 3).

On définit alors la technique comme l’ensemble des moyens transmissibles, permettant d’atteindre méthodiquement un résultat intentionnellement posé, résultat qui n’est pas donné directement dans la nature. Ce résultat (l’objet technique) a pour fonction de satisfaire des urgences vitales alors que, progressivement, ce résultat a pour fonction d’assurer davantage de confort à l’homme. (Cf. cours « Désir » : « les besoins culturels »).

Remarque 2: la technique satisfait les besoins élémentaires et par la suite, répond aux besoins sociaux culturels : c’est dire que l’homme la maîtrise puisqu’il l’utilise/l’adapte à ses fins déterminées.

L’art, désignerait la production, par un être conscient, d’une forme plaisante à regarder (ou à écouter (1)), forme qui exprimerait un idéal subjectif visé ou désiré. (Définition à retenir)

Dès ces deux définitions, nous saisissons une divergence ou une opposition entre ces deux activités humaines :

La technique vise des fins utilitaires, pragmatiques, alors que l’obtention de ces fins suppose un savoir-faire et une méthode rationnelle. Dans toute production technique, interviennent des règles déterminantes, conceptuelles précises ; règles de conception et de production de l’objet technique que suit l’artisan, et règles qui reposent sur la base de connaissances mathématique et scientifique de la nature.

Remarque 3:.La technique n’est que le prolongement/la matérialisation de la science, en tant que celle-ci est la connaissances, par la raison des lois nécessaires de la nature (Cf. cours « La liberté »+ « Vérité ...expérience »). Un exemple : la sonde spatiale, un objet technique essentiellement mathématique et physique. La technique n’est que le prolongement ou l’incarnation concret de la science.

De cette analyse, menée à partir des définitions, retenons que la technique vise l’utile, à l’inverse de l’art, activité distraite de l’utile, du nécessaire et du performant, puisqu’elle s’épuise dans le superflu, la « production et la contemplation d’une œuvre belle » ( ici, définition commune, traditionnelle de l'art, sur laquelle nous reviendrons, dans ce cours). S’orientant vers un idéal désintéressé, qui est la contemplation ou la création de la beauté, la valeur et le sens de l’objet esthétique restent immanents à sa réalisation : l’œuvre réalisée contente une attente spirituelle (=la satisfaction esthétique de l’artiste ou du spectateur). Au contraire, la valeur et le sens d’un objet technique sont extérieurs à sa production : ceux-ci résident dans son utilité materielle, autrement dit, sa fonction, puisque l’objet technique est essentiellement ce moyen pour réaliser/permettre quelque chose d’autre.

Nous pouvons alors avancer vers le problème philosophique : l’homme est capable de s’adonner à deux activités différentes voire même, contradictoires, dont il a essentiellement besoin :technique et art, sont tous deux à l’époque moderne, comme ancienne, co-présents .Comment expliquer le besoin d’art (chez le créateur et le spectateur) et en même temps, ce besoin du nécessaire, du sérieux et du vital de la technique, ou encore, comment expliquer et comprendre (voir AZ) ces deux aspirations différentes et divergentes chez l’homme ? En les rapportant à la nature humaine : art et technique ne nous renseignent-ils pas, d’une part, sur ce que nous sommes et, d’autre part, sur ce à quoi nous tendons pour davantage être ? Tel est le problème philosophique que nous aurons à argumenter et à résoudre.

(1) :cf. les neuf arts que l’on dénombre officiellement.

Apparition de l’art et activité esthétique : « Que nous enseigne cette activité -superflue- ? »

Objectif de démonstration : rechercher et comprendre les raisons qui justifient la présence de l’art et ceci nécessairement en vue de comprendre pourquoi l’homme s’est adonné à la production d’objets esthétiques.

Préambule : les justifications logiques de ce jugement : « l’art = une activité superflue ».

Analyse du sens littéral de l’opinion commune:

Le qualificatif « superflu » indique clairement un jugement critique et négatif vis-à-vis de l’Art, car il est ici dévalué comme une technique qui produirait un objet qui ne sert strictement à rien. (« superflu »=inutile, contingent, ludique).

L’art est une activité inutile, donc ! Rangeons nous du côté de cette opinion, et cherchons, comme dans la première partie d’une dissertation, à l’étayer, à la prouver par des arguments rationnels.

Trois preuves :

Si l’on cherche l’utilité de l’art du côté des services qu’il rendrait à l’homme, il est évident que cette recherche est rapidement conclue. La construction d’un barrage hydroélectrique sur le Rhône est beaucoup plus utile qu’une Joconde, car il répond à des besoins vitaux avec lesquels tous les musées ne sauraient rivaliser.

L’activité technique répond à un besoin utilitaire, à des nécessités matérielles qui seules suffisent à en légitimer la présence.

Regardons alors si la raison de cette activité ne serait pas du côté du gain économique donc du gain pécuniaire que l’art occasionnerait. (cf. spéculation boursière, vente de l’art, etc.).

Or nous comprenons très rapidement que le but de l’art, pour l’artiste vise à épanouir ses aptitudes personnelles, et par conséquent, est étranger à toute motivation financière..

En effet, nombreux sont les artistes qui refusent de monnayer leur œuvre. Ils ne les réservent pour un plaisir strictement privé, ou partagé entre amis. Cette perspective est aussi vaine que la première. L’art est une activité de loisir qui est en dehors de tout circuit marchand. C’est une activité gratuite, par essence, au sens de non fondamentalement intéressée par le calcul matériel (cf. Van Gogh) La technique est, elle, une activité mercantile.

En ultime recours, essayons de trouver la véritable raison de la production esthétique du côté de sa « performance formelle » c’est-à-dire, comme production d’une belle forme, d’une belle œuvre. (C’est ainsi que l’art est traditionnellement définit). Or, cette définition de l’art est trop partiale (incomplète ou fausse).

Là encore, notre recherche est vaine : en effet, la perfection formelle de l’objet, c’est-à-dire la « beauté » n’est pas la véritable raison de la production esthétique, car il y a bien longtemps que la « laideur » (les « ready made » - Marcel Duchamps) a cessé de nous paraître inesthétique et que nous n’identifions plus la qualité d’une œuvre au charme qu’elle exerce sur nous, au charme dont elle nous séduirait.

Aujourd’hui, et depuis la fin du XIXème siècle, la finalité de l’art n’est plus le beau (au sens où ce n’est plus la beauté définie ; normeé selon des canons esthétiques officiels qui font l’art). Celui-ci a une finalité politique / intellectuelle. L’art est émotif car l’artiste veut provoquer en l’autre « un sentiment esthétique » : cf. Kant III.

Conclusion

Ainsi, l’art est une activité aussi luxueusement que laborieusement inutile. Il relève du superflu, c’est-à-dire du non nécessaire, du futile ; or, c’est une activité strictement universellement humaine qui annonce l’homme dans ses origines les plus reculées mais dont la présence ne se justifie par aucun critère matériel et matérialiste.

C’est donc sur les témoignages de l’archéologie qu’il faut nous arrêter et réfléchir, puisque cette science humaine remonte à un art archaïque (un « comportement esthétique ») des plus simples. C’est un art du corps humain.

Si nous ne trouvions aucune justification de l’art du côté de sa fonction utilitaire, c’est qu’il faut se tourner vers son intention, sa signification, donc choisir un tout autre angle d’analyse. Nous laissons la démarche explicative pour aborder la démarche interprétative.

Art et humanité naissante

L’art du corps

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