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Les Influences Des Agences De Notation

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cle, les agences de notation ont rapidement évolué afin de s’adapter aux évolutions de la finance et des nouveaux marchés. Reflet des mentalités de chaque époque, ces agences ont vu nombres de modifications au cours des années : un recadrage après 1929, puis une forte dérèglementation dans les années 70 afin de s’adapter à l’internationalisation des échanges, et enfin la complexification des marchés financiers avec l’apparition et l’essor de la titrisation au tout début des années 2000. Les 3 agences historiques ont formé un oligopole difficilement contournable, et règnent toujours en maître. En produisant une information facile à interpréter par les investisseurs en fonction du type de risque qu’ils désirent prendre, les agences de notation assurent une meilleure allocation des capitaux, diminuent les coûts pour les préteurs et les emprunteurs, et augmentent l’efficience du marché. La place que représente aujourd’hui les agences de notation dans le monde financier est donc dû principalement à deux facteurs : d’une part les pouvoirs publics qui, dans les années 1930 puis dans les années 1970, accroissent le rôle des notations dans la réglementation, et d’autre part les innovations financières qui ont besoin de notes pour gagner la confiance des investisseurs. Plus l’activité de notation se complexifie, plus le background nécessaire, données, modèles, compétences, se renforce, assurant le caractère oligopolistique de cette activité. L’influence grandissante des 3 grandes agences de notation sur l’économie mondiale fait de plus en plus débat face à leur incapacité à prévoir les grandes crises économiques (crises asiatiques, éclatement de la bulle internet, crise des subprime et crise de la dette en Europe). La principale critique concerne leur système de facturation qui favorise l’émergence de conflits d’intérêts entre l’émetteur et les agences de notation. En effet ces dernières font payer l’évaluation à l’émetteur de titres. Elles peuvent donc être tentées de bien noter leurs clients afin de les « fidéliser » et de gagner des parts de marché. De plus, l’inélasticité de la demande et la structure oligopolistique du marché de la notation contribuent fortement au phénomène du shopping rating. Celui-ci consiste de la part de l’émetteur à mettre en concurrence les agences de notation et à sélectionner les plus conciliantes à donner un bon « rating ». Une deuxième grande critique faite aux agences de notation est, qu’elles sont toutes américaines ou sous influence américaine et sont donc soupçonnées de se laisser influencer par des conflits d’intérêts d’ordre politique et économique et d’influencer, en faveur des Etats-Unis, la politique européenne à travers leur « rating ». Ces conflits d’intérêts majeurs d’ordre économique et politique sont en partie la résultante d’un certain nombre de failles telles que le manque de transparence des critères de notation, l’utilisation de méthodes inappropriées, une dérégularisation poussée du secteur … La crise des subprime de 2008-2009, aussi dévastatrice aura-t-elle été et continue toujours de l’être, revêt tout de même un avantage ; celui de la prise de conscience des dérives du système bancaire et financier. Si elles avaient déjà été pointées du doigt lors de crises précédentes, notamment lors de la crise asiatique de 1997, c’est l’ampleur et les proportions de cette dernière qui a éveillé les consciences. Aussi, se pose aujourd’hui la question de reformes possibles pour éviter que de telles crises ne surgissent à nouveau dans les prochaines années.

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Summary

Mainly emerged with the advent of railways in the United Stated in the beginning of the 20th century, the rating agencies have rapidly evolved in order to adapt themselves to the evolutions of finance and new markets. Reflection of the mentalities of each period, these agencies have seen a number of modifications during the years: a shift after 1929, then a strong deregulation in the seventies in order to adapt to the internationalization of trade, and finally an increase of the complexity of the financial markets with the advent and continued growth of the securitization in the early 2000s. The three historical agencies have formed an oligopoly difficult to avoid, and still rule supreme. By producing information, easy to interpret by the investors, according to the type of risk they are willing to take, the rating agencies provide a better allocation of capital, reduce costs for the lenders and borrowers, and increase the efficiency of the market. The important place occupied today by the rating agencies in the financial world is thus mainly due to two factors: on the one hand the public authorities which, in the thirties and then in the seventies, increased the role of ratings in the regulations, and on the other hand the financial innovations that need ratings in order to gain investors’ trust. The more the rating activity becomes complex, the more background, data, models, skills are required, ensuring the oligopolistic of this activity. The growing influence of the big three rating agencies on the global economy are more and more subject to criticism in regard to their inability to anticipate major economic crisis (such as the Asian financial crisis, the dot-com bubble burst, the subprime mortgage and the European debt crisis) The main issue concerns the larger credit rating agency (CRA) charge system, plagued with conflicts of interest between the issuer and the CRAs. In particular, the CRAs charge the issuers rather than investors for their ratings. These agencies may be tempted to grade upward their clients in order to develop customer loyalty and gain market shares. Furthermore, the rigidity of the demand and the oligopolistic structure of rating agencies greatly contribute to shopping rating. It consists in issuers “shopping” around amongst the big three credit agencies until they found the best ratings. Credit rating agencies have been subject to another important criticism: while all American, they are suspected to face conflicts of interest between European and USA policy and regulations. Their ratings are suspected to be biased to influence the EC policy in favor of the USA. These major conflicts of interest about policy and regulations partly result from issues such as the lack of transparency of their rating criteria, the use of inappropriate methods, and a strong financial deregulation. The subprime mortgage crisis of 2008-2009, as devastating as it has been and still continues being, takes on at least one advantage: that of conscience awareness regarding the drifts of the banking and financial system. If the latest had already been aimed at on the occasion of previous crisis, in particular the 1997 Asian crisis, it is because of the extent and proportions of the 2008-2009 crisis that conscious have aroused. It is thus high time to start thinking about possible reforms so as to avoid that such crisis burst out again in the years to come.

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Problématique

Depuis avril 2011, il ne se passe pas un jour sans que les agences de notation ne soient citées dans la presse : entre la dégradation de la note de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal ; la bavure de Standard et Poor‘s qui annonce « par erreur » la dégradation de la note de la France ; et le risque probable pour cette dernière et pour l’Allemagne de perdre leur triple A (la meilleure note). Les agences de notation évaluent le risque de défaut d’un emprunteur (émetteur de titre) et ont pour fonction en théorie de réduire l’asymétrie d’information entre les investisseurs et les émetteurs de titres. A l’heure actuelle, trois agences américaines ou sous influence américaine dominent le marché de la notation : Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch Rating. Leur influence sur l’économie mondiale est de plus en plus critiquée. Cependant, une majorité des détracteurs eux-mêmes, reconnaissent leur utilité. Le problème majeur qui leur est reproché est leur manque d’objectivité dû à des conflits d’intérêts qui découlent principalement de leur mode de facturation. En effet, elles sont payées par les émetteurs de titres qu’elles notent. Si elles attribuent une mauvaise note, elles prennent le risque de perdre un client. Ainsi, parfois elles ont choisi de surnoter des entreprises, qui, quelques jours plus tard, faisaient faillite. Ces « erreurs de notation » ont provoqué des crises économiques mondiales majeures ; et pourtant il est quasiment impossible de les sanctionner car elles se protègent derrière le 1er amendement de la constitution américaine qui protège le droit d’expression. En effet, leurs notes ne sont que « des opinions ». Ce problème de conflit d’intérêt est dû à la forte concentration des agences de notation. La structure oligarchique du marché de la notation trouve son origine dans l’historique des agences de notation : Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch ont toutes un siècle d’expertise. Même si cela peut paraître paradoxal face aux critiques actuelles, elles ont la confiance du marché. C’est pourquoi même s’il y avait mille agences de notation, les émetteurs continueraient à se tourner vers ces trois grandes agences. Au final, ce n’est pas tant le rôle des agences de notation qui est critiqué mais leurs failles, notamment le manque d’objectivité dû aux conflits d’intérêts. Un moyen de contrer cette faille serait de faire payer les investisseurs et non les émetteurs de dette. Cependant, les petits investisseurs ou les PME n’ont

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