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Harmonie Du Soir Presentation

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s fondées sur la couleur : « noir », « sang », antithèse « triste et beau »….

→ Noter enfin la progression : « l’air du soir » = impression de calme, de sérénité , « ciel triste et beau » = sentiment de tristesse, de mélancolie puis « le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige. » = image morbide.

L’évocation du paysage crépusculaire domine dans les deux premières strophes et progressivement le glissement s’opère. L’accent initial est déplacé : à partir du vers 10, c’est l’inquiétude du poète qui passe au 1e plan.

b) ….favorisant l’émergence d’un souvenir douloureux :

→ Une souffrance amoureuse provoquée par le temps et l’absence :

Vocabulaire affectif : l’émotion du poète naît de la confusion de deux époques et de deux lieux. B. met en surimpression la contemplation actuelle et solitaire du ciel nocturne et l’évocation d’un bal ayant eu lieu jadis. L’allusion à la « valse » (v.4), au « langoureux vertige » (v.4), à une femme aimée et disparue (désignée par un adjectif possessif de la 2ème personne : « ton souvenir », v.16), ressuscite tout un univers amoureux. Le cœur, siège de la sensibilité, est nommé à 4 reprises (v. 6, 9, 10, 13) et sa vulnérabilité est soulignée par l’épithète « tendre » (v.10 et 13).

→ Angoisse et spleen :

D’autre part, cette structure révèle une progression dans la souffrance éprouvée jusqu’à la 3ème strophe à travers la reprise des motifs de la valse et du violon.

- Dans la 1ère strophe, les motifs de la fleur et de la valse, évoquent l’atmosphère du soir faite d’ivresse sensuelle (« Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir », v.3) et de tristesse (« valse mélancolique, v.4 :cf lien sémantique entre « tourne » et « valse »).

- La 2nde strophe reprend les vers 2 et 4 aux vers 1 et 3 : mais cette reprise se teinte également d’une nouvelle résonance dans la mesure où les nouveaux vers (6 et 8) viennent prolonger et approfondir la tonalité mélancolique de la 1ère strophe par l’évocation du « violon [qui] frémit comme un cœur qu’on afflige » (v.6) et du « ciel triste et beau comme un grand reposoir »(v.8).

- Dans la 3ème strophe les motifs du « violon » et du « ciel triste » sont orchestrés de façon toute différente : la tristesse se transforme en véritable angoisse comme le montrent « la peur du néant vaste et noir » (v.10) et l’image dramatique voire morbide mais ô combien visuelle du « soleil [qui] s’est noyé dans son sang qui se fige ».

c) Poème à deux voix :

Le souvenir affleure à la conscience de la mémoire grâce à la contemplation du paysage, grâce aussi aux odeurs. On peut donc parler de spatialisation du souvenir. Celle-ci se fait par le biais d’un système d’échos visuels et sonores favorisés par la structure du pantoum.

→ Structure du pantoum : répétitions des vers qui créent le glissement d’un motif vers l’autre : cf croisement du motif crépusculaire avec le thème de la tristesse du poète.

Ce croisement est favorisé par la rime riche qui donne son unité harmonique au poème et renvoie au titre même du poème : « soir »

→ Echos visuels : L’analogie entre la souffrance du poète et le paysage crépusculaire (correspondance entre extérieur et intérieur) trouve sa pleine expression dans la double-métaphore du vers : « le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige » : cf spleen baudelairien avec la référence implicite à la mort et tableau du crépuscule.

→ Echos sonores : cette souffrance trouve également sa pleine expression dans l’utilisation répétée (liée au pantoum) de certaines sonorités en « i » ( = assonance) accentuée parfois par l’emploi de diérèses : « vi-olon »(v.6). Le « vibrant » du vers 1 et qui concerne le paysage crépusculaire rappelle au niveau sonore le « violon » associé au souvenir douloureux exprimé dans la comparaison : « comme un cœur qu’on afflige » (cf rappel de la sonorité « i » dans « afflige », « tige », « vertige « , « triste », « voici »….).

Le pantoum est une sorte de dialogue lyrique : de par la répétition de vers, il est amené à croiser et à faire se croiser deux thèmes parallèles et/ou complémentaires, deux sens doivent se développer parallèlement : ici le mélange entre la magie ensorceleuse du soir et la tristesse du poète va reparaître dans chaque strophe du pantoum. Ce dialogue lyrique et ce jeu d’échos et de miroirs entre les vers conduisent à une vision ambivalente et ambiguë de la souffrance du poète.

2. Sublimation de cette souffrance par le poème, la poésie

a) Un souvenir ambivalent :

→ Cette ambivalence (cf étymologie du mot : ambi = 2) = déjà présente dans la structure du poème fondée sur le chiffre 2 et renvoie implicitement à la dualité de la thématique baudelairienne (cf Spleen et idéal) : cf régularité du rythme binaire qui semble mimer cette ambivalence au cœur du poème : très souvent coupe au milieu du vers (=la césure à l’hémistiche) : « Voici venir les temps/où vibrant sur sa tige » (v.1).

( Le souvenir n’engendre pas seulement la mélancolie : c’est aussi une lumière d’où son ambivalence : cf dernière strophe qui vient opposer aux éléments tragiques de la strophe précédente un contrepoint rassurant et lumineux : le souvenir (« ton souvenir luit en moi…. » : + noter la déclinaison sémantique de la lumière : « luit », « lumineux »), l’attachement au souvenir se lit dans le mot « vestige » (v.14) qui désigne une trace du passé d’autant plus précieuse qu’elle est souvent infime (penser aux « vestiges romains »). D’autre part dans le même vers, le mot « vestige » eet associé au souvenir qui est cette fois-ci connoté méliorativement : « Du passé lumineux » (v.14).

( Le dialogue entre la souffrance du poète et le paysage crépusculaire est source de beauté : « les sons et les parfums tournent dans l’air du soir/Valse mélancolique et langoureux vertige » (v.3-4) : noter ici le chiasme du dernier vers + la fluidité musicale de la valse = rendue par l’allitération des liquides (« l » et « r »).

(Souffrance et volupté = indissociables : souvenir ambivalent parce que contradictoire.

• l’émotion suscitée par l’atmosphère du soir est complexe : souffrance et volupté sont étroitement mêlées : cf oxymore : « langoureux vertige » (v.4).

• Les diverses émotions esthétiques (musique du violon, contemplation du ciel) sont toujours étroitement liées à un sentiment de tristesse. L’antithèse de l’expression « le ciel est triste et beau » (v.8)…. Rappelle d’ailleurs la définition que B. donne de sa conception du beau dans « Fusées » : « C’est quelque chose d’ardent et de triste […] qui fait rêver à la fois de volupté et de tristesse. ». On retrouve cette ambivalence dans l’antithèse suivante : « Un cœur tendre, qui hait…. » (v.10)

• On retrouve la même ambivalence au niveau sonore : les assonances en « i » (son aigu) traduisent l’acuité de la souffrance (« afflige », fige ») ╪ la fluidité du v.4 étudiée plus haut.

b) Métamorphose par le sentiment religieux, la dimension mystique qui baigne tout le poème et qui renvoie à la fonction de déchiffreur (des choses sacrées, mystères…) du poète :

(champ lexical : « l’encensoir » (v.2 et 5), « le reposoir » (v.8, 11), « l’ostensoir » (v.16).

(ouverture du poème sur un tour fréquent dans la Bible : « Voici venir les temps…. » : caractère incantatoire ce cette poésie.

(connotation religieuse du verbe « recueillir » (cf poème « Recueillement »)

(les comparaisons : cf similitude des 3 comparants (« encensoir, reposoir, ostensoir » = des termes empruntés à la liturgie + mêmes sonorités(ont pour but de nous faire accéder à un autre plan (mystique…).

(Effet incantatoire lié au pantoum : la répétition des mêmes vers parvient par la reprise de formules quasi magiques, à rendre sensible l’ivresse envoûtante du soir.

Le souvenir au dernier vers s’apparente à une révélation qui vient éclairer l’âme du poète.

( l’élévation établit un lien avec la théorie des correspondances.

c) Métamorphose par la poésie :

La souffrance se change en beauté, la mélancolie devient émotion esthétique :

(Harmonie du poème et théories des correspondances : la réussite de ce poème repose pour une grande part sur l’impression d’unité essentiellement fondée sur la poétique des correspondances. Il en existe de trois sortes :

- Une correspondance entre les diverses sensations (= correspondances horizontales) : « les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ». Le tourbillon de la valse provoque un jeu d’échanges entre les diverses sensations olfactives (« s’évapore dans l’air du soir », « parfums »), visuelles (« triste et beau »), auditives (« sons », « violon »). La vibration (tactile) de la « tige » (v.1) annonce la vibration sonore du

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