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r au standard, et qu’elle ne doit pas mentir lorsqu’elle dit qu’elle veut aller au bar. Les infirmières lui interdisent de ressortir dans l’après midi afin de lui faire comprendre que son acte ne se fait pas, et qu’elle ne doit recommencer.

L’après midi, les soignantes et moi sommes présentes lorsque Melle L entre dans le bureau des infirmières pour demander à sortir à l’extérieur du service. Celle-ci demande au médecin pédopsychiatre qui avec elle, une relation privilégiée a été établi depuis longtemps, le médecin connait Melle L depuis que celle-ci est très jeune. Elle lui demande alors, cependant le médecin pédopsychiatre refuse qu’elle sorte à l’extérieur au vue de son comportement du matin même. Melle L savait que sa demande serait refusée, on peut penser qu’elle est dans la provocation. La provocation est l’action de provoquer, qui celui-ci se définit par exciter quelqu’un par un comportement agressif, l’inciter à des réactions violentes, défier. C’est exactement ce que Melle L recherche envers les soignants, elle persévère sa demande de sortie alors qu’elle sait qu’elle est interdite de sortie pour la journée, elle nous provoque puis va devenir agressive. Elle est également assez impulsive, l’impulsivité se définit par l’action de répondre et de réagir vite, trop vite, sans envisager les possibles conséquences négatives, destructives ou dangereuses de sa réponse, qu’elle soit verbale ou physique. Pourquoi est-elle impulsive ? Melle L devient impulsive voir ensuite agressive face à cette frustration. Frustrer signifie priver quelqu’un d’un bien, affecté de frustration, d’un avantage sur lequel la personne comptait. La frustration se définit comme un état de tension émotionnelle privant l’individu de satisfaction ou de gratification. Elle nous provoque par son comportement agressif dû à cette frustration : menace de coups, insulte, fait des doigts d’honneur. L'agressivité est la tendance qui s’exprime par un comportement d’hostilité et d’attaque envers autrui ou soi même, c’est une manifestation de la tendance à nuire à autrui, que ce soit de façon réelle, imaginaire ou symbolique. En psychanalyse et en psychologie sociale, l’agressivité désigne toute tendance visant, par un moyen quelconque et sous n’importe quelle forme, à causer un tort à un individu, un groupe ou à ce qui les représente. Freud, est le premier psychiatre qui identifie ces moyens que nous développons pour nous prémunir contre la souffrance : les mécanismes de défenses. La définition qui leur est donnée les définit comme des « processus de défense élaborés par le Moi sous la pression du Surmoi et de la réalité extérieure qui permettent de lutter contre l'angoisse » qui, je rajouterai émergent des conflits psychiques et qui menace son intégrité. Les réactions agressives sont des mécanismes de défenses contre l’angoisse mais également contre la frustration, qui est ici le cas chez Melle L.

Melle L est alors amenée dans sa chambre étant située à coté de la salle des infirmières, l’injection de neuroleptiques est faite. Mais Melle L continue à manifester ses réactions agressives, de plus son agressivité s’amplifie, elle tape dans les murs, crie, tape dans la porte. Une infirmière appelle les renforts, pour l’amener en chambre d’isolement en toute sécurité, car Melle L est menaçante, elle peut nous frapper. Pourquoi elle t-elle amené en chambre d’isolement ?

La chambre d’isolement est prescrite par le médecin pédopsychiatre. C’est une petite chambre ayant pour fonction de la contenir avec un lit (draps, couverture) et WC. Car celle-ci a noté que Melle L semble avoir besoin de moments d’isolement, d’apaisement et de repos afin qu’elle se calme, qu’elle s’apaise. Ces moments lui permettent ensuite d’être dans le groupe ou dans la relation duelle. Cet isolement est seulement thérapeutique et non punitif. L’isolement a un effet protecteur pour Melle L et pour nous (l’équipe soignante), et baisse les stimulations liées à l’environnement et aux soignants. Melle L est ainsi amené en chambre afin qu’elle se calme et de traiter ses réactions agressives. La chambre d’isolement a une fonction contenante, c’est un espace qui contient et qui transforme les émotions, les angoisses, les conflits, autrement dit la souffrance psychique. Melle L sort par la fenêtre, celle-ci étant mal fermée, de la chambre d’isolement. Melle L nous provoque à nouveau, elle n’est pas calmée, elle y est ramenée de suite. Face à cela, je me suis questionnée, à savoir si c’était sécurisant pour elle de la ramener en chambre.

Un moment plus tard, lorsque nous retournons voir Melle L en chambre d’isolement, elle avait cassé le plateau en deux, crie et dit qu’elle ne veut pas dormir dans cette chambre, et dit qu’elle a peur. La peur se définit par un sentiment de forte inquiétude, d’alarme, en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace. Cette peur peut être liée à de l’angoisse, étant un état caractérisé par un sentiment d’insécurité, de troubles diffus. C’est une inquiétude profonde, entrainant un sentiment de malaise physique et psychique. Cette angoisse, je dirai d’insécurité, Melle L, ne peut la contenir, et nous nous rendons compte que la chambre d’isolement ne la met pas en sécurité. Ainsi, son angoisse se manifeste par l’agressivité, elle tape dans la porte, dans les murs, casse son plateau repas en deux. Ses peurs et son angoisse d’insécurité font parties des émotions. L’émotion est définit comme une réaction psychique intense, agréable ou douloureuse, de durée variable, c’est un trouble subit, agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, de colère…

Nous nous demandons à Melle L de quoi a-t-elle peur, elle nous répond qu’elle ne veut pas dormir ici. Elle veut sortir de la chambre d’isolement et dormir dans sa chambre personnelle. Nous lui rappelons le cadre, pourquoi elle a été amenée en chambre d’isolement. La chambre d’isolement a été utilisée afin de calmer Melle L, qu’elle diminue ses réactions agressives. Enfin, les infirmières acceptent qu’elle sorte de la chambre.

Cette situation nous montre que Melle L est en décompensation. La décompensation survient brutalement ou progressivement, favorisée ou non par un facteur déclenchant, ici la frustration, Melle L est vexée de ne pas pouvoir sortir à l’extérieur du service. La décompensation prend la forme d’un état d’agitation, avec ou sans agressivité, agitation parfois clastique. Dans ces moments de décompensation, Melle L a besoin d’être contenue, d’où une chambre individuelle avec un espace pauvre en stimulation.

Le fait d’accepter Melle L à sortir de la chambre d’isolement me permet de dire que nous l’avons écouté. Je parlerai du 3ème niveau d’écoute concernant les émotions. Nous avons été disponibles en l’écoutant, en lui demandant ce qui lui fait peur, en écoutant ses émotions afin de les accepter. Nous nous sommes intéressés aux affects (cris, agressivité) accompagnant l’évocation par le patient de sa propre situation. Notre écoute a été verbale, nous écoutons ses dires, mais aussi non verbale, nous écoutons ses émotions (lorsqu’elle frappe contre la porte, les murs…). L’écoute permet d’entendre le patient et sa souffrance éventuelle, je ne parlerai pas ici de souffrance mais plutôt d’angoisse, Melle L exprime son mal-être se faisant ressortir dans la chambre d’isolement. Je lui exprime que je l’écoute, « j’entends votre demande ». Il ne suffit pas d’écouter pour être en relation, encore faut-il manifester son écoute par le biais de signaux verbaux et non verbaux qui incitent l’interlocuteur à développer son discours, à préciser sa pensée. J’utilise également le toucher afin de montrer à Melle L que j’entends et prends en considération ce qu’elle nous dit.

L’écoute implique que je sois dans l’empathie ainsi que les infirmières m’accompagnant, afin de ressentir l’angoisse de Melle L sans s’investir affectivement. L’empathie est la faculté du soignant à percevoir les émotions du patient : sentir ses colères, ses peurs, ses indécisions, comme si elles étaient partagées. Ainsi, quand le monde intérieur du patient est plus clair pour le soignant, ce dernier peut partager sa compréhension des éléments. Enfin, la personne est en grande souffrance, une souffrance liée chez Melle L à la frustration et aux angoisses, ainsi il est nécessaire pour le professionnel de santé d’être dans une relation empathique avec elle. Elle a besoin d’une écoute attentive pour exprimer ses angoisses et inquiétudes.

En faisant preuve d’empathie à l’égard de Melle L, ceci permet de la considérer, l’accepter comme un être humain, une patiente souffrant d’angoisse. L’acceptation inconditionnelle, j’accepte le patient tel qu’il est, sans jugement sur ce qu’il

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