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Jacquou Le Croquant Fiche De Lecture

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re le feu à la forêt du comte, afin de concrétiser la vengeance promise à sa mère. Puis Bonal, curé de Fanlac et ancien prêtre jureur, recueille l’orphelin. Toutefois, il est destitué en 1822 et décède, laissant Jacquou seul et sans argent.

Ce dernier expérimente de nombreuses aventures et péripéties (auxquelles on voit qu’il connaît parfaitement sa région et ses mœurs), avant d’être jeté dans les oubliettes du château de Nansac. Son amour d’enfance Lina, qui est devenue sa fiancée, est tellement désespérée par son emprisonnement qu’elle se jette du haut de l’abîme du Gour.

Mais Jacquou parvient à être libéré et il se réfugie dans la forêt avoisinante. A partir de cet instant, il passe le plus clair de son existence à se venger de ces hobereaux qui ont provoqué son malheur. Il s’organise si bien qu’il réussit à soulever un groupe de paysans et ils prennent ensemble le château de Nansac, que Jacquou incendie.

Il est sauvé en plein procès par la Révolution de 1830. Il échappe de justesse à une condamnation, car son procès était mal parti, malgré la défense passionnée de Vidal Fongrave, son avocat, un homme dévoué à la cause des pauvres gens.

Les soixante ans suivants de l’existence de Jacquou sont en fait une suite d’évènements plutôt communs, comme le résume d’ailleurs le roman.

Jacquou atteint le bonheur vers l’âge de quatre-vingt-dix ans, en tant que charbonnier. Dès lors, après une vie bien tumultueuse, Jacquou, « demeuré le dernier de tous ceux de [s]on temps, rassasié de jours », peut profiter de son vieil âge en attendant de mourir.

II- PRESENTATION DES PERSONNAGES

Jacquou

Il est le héros du roman. Son enfance est terrible, marquée par la misère et les maltraitances. Par la suite, il devient un jeune homme vigoureux, beau d’après ses descriptions et qui connaît parfaitement sa région, le Périgord, et ses hommes (les paysans). Ces éléments ajoutés à son charisme lui permettent d’organiser la révolte. Il incarne alors l’image du justicier, dépassant ainsi le niveau de la vengeance personnelle.

Martissou

De son vrai nom Martin Ferral, il est le père de Jacquou. Métayer de Nansac, il braconne pour survivre. Il meurt aux galères après avoir été accusé à tort du meurtre d’un homme de Nansac.

Le Comte de Nansac

Il est l’antagoniste du roman, et incarne les abus du système féodal. Lorsque les paysans se révoltent contre lui, Jacquou à leur tête, c’est l’ensemble de l’ordre qu’ils attaquent symboliquement.

Nansac est un homme libertin et arrogant, souvent oisif.

Le Comte est un homme odieux, aux comportements haineux et corrompu par l’argent. Il possède le château d’Herm et la forêt avoisinante.

Le Comte de Nansac symbolise l’ensemble de la noblesse réactionnaire renforcée suite au retour des Bourbons.

Vidal Fongrave

L’avocat est une figure presque humaniste du roman. En effet, il défend la cause des pauvres gens dès qu’il le peut et, bien qu’il ait perdu le procès de Martissou, Fongrave défend corps et âme la cause de Jacquou, avant que la révolution ne vienne mettre fin à son procès. Intellectuel, il appartient à un milieu bourgeois.

Bonal

Le curé est un homme bon et généreux, qui n’hésite pas à recueillir Jacquou. Il lui transmet une éducation et l’instruit. Ce n’est pas par hasard, d’ailleurs, que les villageois le respectent.

Lina

La jeune femme est l’amour d’enfance de Jacquou, et ils se fiancent par la suite. Sa mort dévaste le jeune homme, car il ressentait un amour pur et unique envers elle.

Laborie

Il fait office de régisseur pour le comte de Nansac. C’est un homme violent, impulsif et coureur de jupons invétéré. L’autorité qu’on lui a conférée lui monte facilement à la tête, et il abuse rapidement de son pouvoir.

III- AXES D’ANALYSE DU TEXTE

Le réalisme de l’œuvre

Le roman n’est pas réductible à ses intrigues, loin de là. Eugène Le Roy nous livre des descriptions détaillées et un portrait de l’époque qui confèrent à l’œuvre une dimension sociale et critique proche de la démarche de nombre d’écrivains réalistes.

Car le roman vise à plaider pour un ordre social plus juste. Il ne s’agit plus seulement du récit de vie d’un jeune paysan, mais bien d’une « peinture sociale » opérée par un militant de la cause républicaine.

On y suit donc une figure exemplaire d’un humble qui ne peut plus supporter les exactions d’un seigneur féodal et la misère dans laquelle lui et les siens doivent vivre. La fiction se rattache donc immédiatement à l’Histoire, ce qui est visible dès l’Incipit de l’œuvre : « Le plus loin dont il me souvienne, c’est 1815, l’année que les étrangers vinrent à Paris et où Napoléon, appelé par les messieurs du château de l’Herm « L’ogre de Corse », fut envoyé à Sainte-Hélène, par-delà les mers ». A cet égard, le roman rejoint aussi le rythme de la chronique.

Ensuite, il est intéressant d’observer l’évolution du processus de vengeance chez Jacquou. Son désir se transforme peu à peu en une prise conscience de classe beaucoup plus large, et qui s’affirme au cours du roman.

Que penser, de plus, des personnages qui interviennent dans le roman ? On peut en tout cas constater que Le Roy échappe au manichéisme en introduisant des contradictions au sein même des ordres sociaux. Car les contrastes sont souvent frappants. On peut citer l’opposition du chevalier de Galibert au Comte de Nansac (le héros contre le « méchant » noble), celle de Bonal face à dom Enjalbert.

Quant au Tiers-Etat, Le Roy s’attarde longuement sur les catégories qui le composent. S’y croisent ainsi les différentes parties de la paysannerie : métayers, journaliers, bordiers ou encore fermiers. Jacquou lui-même devient charbonnier. Ces catégories sont complétées par quelques personnages appartenant eux-aussi au Tiers-Etat : un gardien d’oie, ou encore des brigands.

Mais quel que soit leur statut dans la paysannerie, tous les membres du Tiers-Etat sont frappés par les mêmes fléaux que sont la famine, l’insalubrité et bien souvent l’errance. Nous sommes loin de l’abondance qui règne chez les seigneurs. C’est ainsi que Jacquou devient le symbole de la conscience de sa classe dans son ensemble. Il parle des « malheurs des miens », « la triste condition du peuple de France », « Je suis d’une race où l’on s’y connaît ».

Réalisme donc dans la dénonciation et le portrait social, mais aussi à travers les descriptions précises des lieux, des forces en présence, et des éléments historiques réels ; tant et si bien que le lecteur frôle parfois le misérabilisme.

Le Roy n’est donc pas un écrivain « de terroir » ou limité à une dimension régionaliste, comme on a pu souvent le lire. Une autre étiquette commune lui a d’ailleurs été attribuée, celle de « barde de la démocratie ».

L’ambigüité subsiste toutefois. Car si les personnages sont révoltés contre l’ordre établi, aucune solution n’est cependant mise en avant, ni par les protagonistes, ni par l’écrivain. On perçoit même souvent le caractère réfractaire du héros face aux progrès techniques et à la modernité.

Il en va de même des considérations rationalistes qui passent par plusieurs personnages. Le rejet des superstitions et d’une foi aveugle est souvent contrebalancée par l’impossibilité d’équilibrer, de renouveler la pensée. Derrière les considérations laïques pointe toujours la peur de l’ouverture, susceptible

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