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Lecture Et Plaisir

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recherchent le pouvoir, de l’autre, les bons qui défendent une cause humaniste. Il en ressort un idéal qui implique des choix et qui est peut-être la raison du succès dans un monde où les modèles se font rares. Là encore, la lecture distrait petits et grands à coup de bons sentiments et parfois aussi d’humour, ce dont manquent cruellement nos sociétés.

Cette littérature est souvent discréditée par les institutions. On lui oppose celle qui ''éduque'', inscrite en priorité dans les programmes scolaires. Que nous apprend la lecture des classiques ? Montaigne, déjà, se posait cette question et y répondait : dans sa ''librairie'', ce grand lecteur a appris que le savoir des autres doit ''se digérer'' si l’on veut qu’il nous fortifie. ''Quand bien nous pourrions être savants du savoir d’autrui, au moins sages ne pourrions-nous être que notre propre sagesse''. Ainsi, à condition de ne pas répéter simplement ce que d’autres ont écrit, la littérature affine notre jugement, nous apprend à réfléchir sur notre vie et sur nous même.

Les Essais de Montaigne, par exemple, nous enseignent un art de vivre, issu de sa propre expérience : la vraie sagesse pour cet humaniste réside dans la mesure, afin de ''jouir loyalement de son être''. Au siècle suivant, Molière, Racine ou La Fontaine veulent corriger les mœurs. La littérature alors devient un pédagogue moraliste: Molière fustige l’égoïsme de ceux qu’une manie obsède ; il fait rire des ridicules et des vices et nous apprend la modération en nous mettant en garde contre les Tartuffe, les Dom Juan, les profiteurs ou les médecins peu scrupuleux.

Par ses morales, La Fontaine donne des leçons de vie et critique les puissants. Ses Fables nous suivent toute notre vie : l’enfant entre dans un univers magique où les animaux parlent ; en grandissant, il en comprend ''l’âme'', la moralité qui enrichit sa connaissance de l’être humain. A partir du dix-huitième siècle, la littérature s’engage et dénonce. L’esprit philosophique imprègne les romans de Diderot, Marivaux ou le théâtre de Beaumarchais. Leurs œuvres qui préparent la Révolution nous montrent les dysfonctionnements de la société : la condition de la femme, les inégalités sociales, l’intolérance religieuse. Dans ses oeuvres, Voltaire milite pour une morale pratique qui améliore le sort de l’homme. Diderot, parallèlement à l’Encyclopédie, dénonce, dans le Supplément au voyage de Bougainville, le problème de la colonisation européenne. Cette fonction de la littérature trouve son épanouissement au siècle suivant où les écrivains, en général, jouent un rôle politique dans les régimes qui se succèdent. Ils veulent que leurs écrits remplissent une mission sociale : Flaubert lutte contre la bêtise de la petite-bourgeoisie ; dans Le Rouge et le Noir, Stendhal dévoilent les fausses promesses de la Déclaration des Droits de l’Homme ; Hugo prend le parti du progrès démocratique, jusqu’à Sand qui se penche sur la vie paysanne. C’est Zola pourtant qui approchera le mieux la condition réelle du peuple et de ce nouveau prolétariat encore dépourvu de droit. Véritable témoignage sur les conditions des paysans, des mineurs et des ouvriers, son œuvre naturaliste, malgré les excès, reste un tableau vivant de cette fin du dix-neuvième. A u siècle dernier, la littérature, marquée par les deux guerres mondiales, s’est davantage intéressée au sens de la vie, découvrant l’absurde, réfléchissant sur l’engagement et la mort.

La littérature éduque-t-elle ? Ce bref panorama le prouve : elle peut être un témoignage historique, une dénonciation sociale et politique ou une réflexion philosophique ; qu’elle soit moralisatrice ou engagée dans les problèmes de son époque, elle nous donne des leçons dont il faut, suivant le conseil de Montaigne, tirer le meilleur afin de forger notre propre jugement.

Au XVIIe siècle, Molière voulait corriger les mœurs en faisant rire. Il nous a laissé un catalogue des ''vices'' de son temps et si les ''faux dévots'' sont moins fréquents de nos jours, l’hypocrisie est toujours ''un vice à la mode''. En lisant son œuvre, en assistant aux mises en scène de ses pièces, nous rions du ridicule des avares, des maris naïfs,

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