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Les Questions Et Enjeux Autour De La Crise De La Dette Souveraine

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n « engagement sacré » et les Etats ont toujours veillé à rembourser leur dette. Tout au long du siècle, l'Angleterre s'astreint ainsi à rembourser l'immense dette accumulée au sortir des guerres napoléoniennes qui dépasse alors 250% du PIB. Et bien que la France, sous l'Ancien Régime, accumule les épisodes de banqueroutes et de défauts de paiement partiels, elle a toujours honoré ses engagements depuis la Révolution. La rente publique devient ainsi l’actif sans risque par excellence, c’est pourquoi les taux d’intérêts baissent à mesure que diminue la prime du risque.

A partir du XXème siècle, nous sommes parvenus à une situation d’endettement chronique des Etats. En effet, les Etats n’ont cessé de s’endetter. Tout d’abord, en augmentant les dépenses sociales dues au développement de l’Etat-providence. En 1929, une grande crise financière apparait et l’Etat a du s’endetter massivement pour secourir les banques. Après la seconde guerre mondiale, les Etats Européens ont fait des emprunts considérables auprès des Etats-Unis pour se reconstruire. Puis, depuis les années 1970, la plupart des Etats se sont trouvés en situation de récession économique. Il a donc fallut que l’Etat accroisse ses dépenses pour soutenir l’activité économique.

Mais c’est surtout à partir de 2007 que les Etats ont révélés leur incapacité à rembourser l’intégralité de leur dette.

En 2007 aux Etats-Unis , la bulle spéculative des biens immobiliers éclate : c’est la crise des subprimes. L’Etat, qui était déjà fortement endetté a dû emprunter de nouveau massivement pour restructurer les banques qui étaient menacées de faillites.

Ceci ne fut pas sans conséquences :

Le 6 Août 2011, La note attribuée à la dette publique américaine, le fameux triple A, a été abaissée à 2A+, par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's. Cette crise des subprimes ainsi que cette dégradation de la note Américaine ont eu des conséquences mondiales ( car les Etats-Unis ont beaucoup de débiteurs).

C’est pourquoi les Etats Européens ont dû également s’endetter pour soutenir les banques et relancer l’activité économique.

La crise de la dette souveraine en Europe a commencé en Grèce en octobre 2009, lorsque le Premier ministre Georges Papandreou découvre un déficit de 12,9% et une dette publique équivalente à 115% du PIB. Ces prédécesseurs ont triché durant de nombreuses années, déclarant un déficit bien en-deçà de la réalité. Ce décalage est le résultat d'une fraude fiscale massive, d'une économie souterraine qui représente un cinquième du PIB, de dépenses publiques bien supérieures aux moyens de l'Etat aggravé par la crise des subprimes en 2007. Pris à la gorge par les dettes, Athènes doit se tourner vers l'Union européenne pour espérer s'en sortir.

Lorsque la Grèce se tourne vers l’Europe pour l’aider, celle-ci hésite sur la réponse à donner à la crise grecque. Un premier plan de 30 milliards d’Euros est annoncé le 30 avril 2011, mais ce ne fut pas suffisant. Le 2 mai, le conseil Européen vote un second plan de 110 milliards d’Euros (par les membres de la zone euro et le FMI). Cependant, ce dispositif inflige un coût de financement très élevé de la Grèce, ce qui rend la mission impossible et dégrade davantage la situation en Grèce mais aussi dans toute l’Europe.

II. Les enjeux et conséquences

Cette crise de la dette grecque n’est pas sans conséquences sur l’économie Européenne voir mondiale.

En effet, une crise souveraine entraîne un doute sur la solvabilité des Etats de la part des investisseurs. C’est pourquoi les taux d’intérêts sur les marchés financiers montent en flèche car ces derniers prêtent au plus cher ce qui rend le financement encore plus difficile et risque d’étrangler le pays et de faire advenir une situation effroyable.

De plus, la vulnérabilité des Etats entraîne celle des banques, étant donné que celles-ci perdent des obligations publiques. Ceci accroit d’autant plus la dette de l’Etat étant donné que ce dernier doit, en plus de rembourser sa dette, recapitaliser ses banques pour assurer ses finances publiques. Une crise souveraine peut donc conduire à une crise bancaire, ce qui peut avoir des conséquences économiques effroyables.

En effet, une crise bancaire et souveraine oblige l’Etat à mener une politique d’austérité accrue (cas des pays Européens actuellement), ce qui freine l’activité et l’emploi. Cette crise économique ne fait donc qu’aggraver la crise souveraine étant donné que les recettes de l’Etat diminuent, ce qui augmente davantage le déficit.

On se trouve donc là face à un cercle vicieux entre une crise souveraine, une crise bancaire et une crise économiques qui chacune s’alimentent.

En effet, cette crise est contagieuse : la dette souveraine des uns est détenue par les banques des autres. Ainsi, le risque de contagion est extrême car si un Etat se révèle incapable de rembourser ses dettes, ses créanciers risqueront de faire faillite, ce qui augmenterait la dette des Etats à qui ce dernier a emprunté et ainsi de suite. C’est ce qui menace l’Europe actuellement, la crise grecque s’étant déjà propagée à l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et récemment l’Italie. C’est pourquoi l’Europe rentre dans une nouvelle phase de crise très dangereuse étant donné que les Etats sont à la base très endettés. Elle n’a donc pas d’autre choix que de venir en aide à la Grèce si elle veut éviter un « effet-domino » redoutable pour l’économie.

D’ailleurs, l’Euro est en danger. En effet, si on ne parvient pas à calmer cette contagion, même en augmentant la capacité du Fonds Européen de stabilité Financière mis en place au printemps 2010, il ne resterait plus suffisamment de pays capables de prêter de l’argent aux autres par ce biais sans que les risques qu’ils prennent ainsi n’affectent leur propre capacité à emprunter à des taux d’intérêts faibles.

Dans tous les cas, la solution la plus improbable car la plus risquée serait celle d’abandonner l’euro.

En effet, si l’Euro disparait, les cours des monnaies ne cesseraient d’évoluer ce qui bloquerait les échanges extérieures, créerait des crises de changes entre monnaies et des dévaluations compétitives. On arriverait donc à une situation monétaire balkanisée. Ce serait même toute une union entre pays, toute une construction Européenne qui se démantèlerait et ceci n’est pas sans conséquences économiques. C’est pourquoi la sortie de l’euro demeure le « scénario catastrophe » à éviter à tour prix. Les Etats tentent donc actuellement de trouver des solutions qui éviteraient un tel scénario.

III. Les remèdes envisageables voir envisagés

Face à cette situation très délicate, les gouvernements doivent prendre les bonnes décisions pour calmer la situation. Il faut, d’un côté, alléger une bonne fois pour toute les dettes des Etats qui ne sont pas solvables (notamment la Grèce) et de l’autre, ériger un véritable cordon sanitaire pour protéger les autres Etats contre la contagion, tout en renforçant les banques. Et tout ça, en remettant l’Europe sur la croissance.

Plusieurs solutions s’offrent aux Etats pour remédier à ces dettes, mais chacune à bien évidemment un coût. Ici les 3 solutions les plus discutées :

*Annuler les dettes. Les Etats ont déjà annulé une partie de la dette grecque depuis le 21 juillet dernier. Il est vrai que l’annulation de la dette grecque s’annoncerait comme un remède miracle. Mais il faut cependant rester prudent quant à ce genre de remède. En effet, les Etats sont considérés comme les débiteurs les plus sûrs (ce pourquoi ils bénéficient de faibles taux d’intérêt). Ainsi, annuler tout ou une partie de la dette grecque grèverait la crédibilité des Etats face aux investisseurs et ferait donc augmenter à coût sûr les taux d’intérêts.

*La BCE peut acheter des dettes publiques. C’est d’ailleurs ce qu’elle s’est engagée à faire depuis

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