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Gargantua De Rabelais, Chapitre 46 : Comment Grandgousier Traita Humainement Toucquedillon Prisonnier

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e la thèse suivante : les guerres de conquête ne servent plus à rien, de plus il faut arrêter d'imiter les grands généraux de l'Antiquité. A partir d' « Imiter de la sorte les anciens Hercule, Alexandre, Annibal, Scipion, César », il prouve cette thèse en s'appuyant d'abord sur l’Évangile. D'autre part, envahir des pays voisins n'est plus un exploit mais un acte de barbarie gratuit. De « Allez-vous-en, au nom de Dieu » à « s rende armes et cheval », il interrompt son discours pour demander à son interlocuteur de quitter ses terres. De « C'est ainsi qu'il faut agir entre voisins et anciens amis » à « en quoi que ce soit par moi-même our par les miens », on a une seconde partie de son argument qui consiste à plaider pour la paix. Tout d'abord il tient un raisonnement par analogie. Les peuples voisins sont assimilés à nos voisins alentours et à nos amis. La première partie de son raisonnement fonctionne sur le mode convaincre et la seconde sur le mode persuader puisqu'il apostrophe son interlocuteur. Il utilise « je » et « nous » ainsi que le champ lexical du sentiment. Il fait des reproches atténués en utilisant du conditionnel. De plus, il fait référence à Dieu pour conclure son entreprise de persuader.

C) Le point de vue humaniste sur la guerre

Dans le chapitre précédent Grandgousier s'est déjà exprimé sur le problème de la guerre. Selon lui il y a une guerre légitime s'il s'agit de libérer un peuple d'un mauvais prince ou bien s'il s'agit de reconquérir son indépendance par rapport à un envahisseur. Mais on ne doit pas se livrer à des guerres de conquête gratuites. Picrochole se prétexte fallacieux (mensonger). Dans le premier paragraphe du texte, il y a un discours rapporté dans lequel on apprend que Picrochole a envahi son royaume, sous prétexte qu'on l'a mal mené à des marchands du fouaces. Mais en fait, il n'y a aucune raison valable à cette guerre. Sauf que Grandgousier ne va pas tout de suite argumenter sur ce faux motif de guerre. Ce qui est tout de même un peu étonnant. En fait, il fait un discours théorique et humaniste sur les dangers de la guerre de conquête. Il a un ton sentencieux et didactique. Rabelais donne une leçon de morale politique car il veut délivrer un enseignement à son ennemi, chose que l'on ne faisait pas au Moyen-Age. C'est une nouveauté de l'humaniste qui a fois en l'Homme et en son amélioration. Il reproche même à Picrochole d'être un mauvais roi, à cause de ses erreurs d'affaires étrangères. Il adopte un ton prophétique en prédisant la ruine de Picrochole. Il sera anéantie par la suite.

II) Une leçon de morale politique tenue par un vrai orateur

A) Les notions de bon et mauvais prince

La notion de prince est importante dans le traité politique de la Renaissance puisque les notions d’État et de nation sont en train d’émerger : c'est une nouvelle organisation de l'Europe qui est en voie de naître. Dans cette optique, la fonction de chef politique d'un pays devient extrêmement important. Beaucoup d'auteurs de la Renaissance (ex : Montaigne, Rabelais, Érasme ou encore Thomas More) insistent pour que la morale et la compétence coexiste avec le pouvoir politique de l'éducation qu'on doit donner au futur prince, qui doit lui même même répondre à plusieurs critères. La culture général des connaissances artistiques et géographiques. Des principes moreaux comme l'intégrité, le sens de la justice et la modération dans tout les domaines. On est en train d'inventer la morale politique. Mais il y a quelqu'un qui prend le contre-pied de tout ça, qui est immorale, c'est Machiavel. Son prince est un être dénuer de scrupule qui manipule le monde et qui ne se gêne pas pour faire une guerre de conquête. Certains rois de la Renaissance ont suivi les enseignements des humanistes (François Ier) et beaucoup d'autres ont suivi ceux de Machiavel. Grandgousier donne une leçon de morale politique à Picrochole en lui rappelant que le premier devoir d'un prince est de gouverner dans ses terres. « Il aurait mieux fait de rester chez lui à gouverner en roi que de venir se déchaîner chez moi pour piller en ennemi. ». En gouvernant bien, il avait prospérer. En effet, un prince ou un empereur qui envahie les voisins risque d'être envahie lui même. On peut ajouter que c'est un argument de bon sens qui s'est affirmé dans l'histoire moderne.

B) Grandgousier en tant que figure d'orateur

Nous découvrons en Grandgousier un bon orateur qui sait mener un discours politique jusqu'au bout. Il révèle aussi des qualités de parole puisqu'il s'adresse de manière tout à fait humaine à son ennemi. Après avoir tenu un discours théorique sur la guerre et la morale politique, il passe à un type de conseil familier en tentant de faire comprendre à l'adversaire, qu'il faut savoir mieux s'entendre entre voisins. L'énonciation adopté est très personnel : « nous » et « vous ». Il propose un dédommagement pour arrêter les guerres stupide, comme s'il s'agissait d'un simple litige familial. Et s’appuie sur les Évangiles pour terminer son raisonnement.

C) Des références religieuses constantes

Grandgousier s'appuie constamment, dans son discours, sur la personnalité de Dieu. On peut trouver

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