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Le Travail Rend Il Libre?

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e dont il a besoin pour vivre ne lui est donné. Abandonné au sein d’une nature indifférente oui hostile, l’homme est en quelque sorte condamné à transformer sans relâche son milieu pour subvenir à ses besoins les plus primaires. D’ailleurs dans la tradition judéo – chrétienne le travail est considéré comme un châtiment. Dieu punit le premier péché en chassant Adam et Eve du jardin d’Eden et en les obligeant à cultiver désormais la terre pour survivre « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front », dit Dieu à Adam (Genèse, III, 19). Ainsi, le travail à l'origine semble exprimer la servitude de l'homme, et l'on peut regretter un état où l'homme n'avait pas besoin de travailler, et donc apparaissait libre.

Les Grecs Antiques considèrent aussi que travailler c'était s'aliéner au service de la matière ou d'autrui. Cette idée a été reprise et approfondie par de grands penseurs comme Marx ou Nietzsche par la suite. Si le travail se définit comme la transformation de la nature par l’intelligence humaine, les conditions de cette transformation ont prodigieusement changé au cours de l’histoire. Ainsi la substitution progressive du travail par le capital a créé les conditions d’un nouvel asservissement. Sachant que le travail permet toujours de s’affranchir des contraintes naturelles encore faut-il que l’individu réussisse à assurer sa subsistance, ses besoins : nourriture, habillement, logement. On assiste alors dans notre société au passage de l’autonomie à l’hétéronomie c'est-à-dire qu’autrefois les individus étaient capables de réaliser eux même la quasi-totalité des produits qu’ils consommaient alors que de nos jours nous dépendons pour notre survie de la production des autres. Le machinisme a permi d’augmenté la puissance de l’Homme sur la nature et donc d’être indépendant en comblant ses besoins, mais au prix d’une séparation, d’une aliénation redoutable. C’est cet aspect du capitalisme et de la division du travail que Marx (1818/1883) condamne a de nombreuses reprises. Selon lui la division du travail (sociale et technique) entraîne l'aliénation du travailleur (abandon de son individualité au profit de quelque chose de transcendant), les individus deviennent étrangers à eux même et sont donc dessaisis de leur individualité et de leur liberté (de mouvement, de pensée…). La division du travail, soucieuse d'une grande efficacité semble donc réintroduire une certaine dépendance réciproque entre individus. De plus elle a de nombreux effets néfastes tant au niveau sociale qu’au niveau humains puisqu’elle engendre chez les salariés/prolétaires exploités par les patrons/bourgeois une répétition des tâches et une absence de responsabilité le tout engendrant une monotonie une pénibilité et une baisse d’autonomie du travail qui engendreront à leur tour chez le salarié une hausse du stress et des pathologies du travail le tout aboutissant à un abêtissement des travailleurs. Selon Marx cet aspect du capitalisme va provoquer un mécontentement prolétaire et la révolution pour entrer dans un régime communisme. Nietzsche (1844/1900) de son côté, pense également que le travail est une aliénation qui capte les forces créatrices de l'homme, en lui faisant produire uniquement ce qui est utile. Selon lui, il existe un consensus dans notre société qui valorise le travail. Dans l’Aurore (1881), livre III in Œuvre tome I : il démontre que le travail bride ce que le sujet a d’unique à savoir le désir, la raison (etc.) mais aussi la liberté : « […] ce dur labeur du matin au soir – que c’est là la meilleure police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. ». Il démontre que le travail entraîne la sécurité et un bonheur commun, sécurité qui est adorée religieusement par le plus grand nombre (par la société). Nietzsche critique le travail régulier qui ne demande pas de réflexion et qui empêche même de réfléchir et d’utiliser de sa liberté.

A première vue l’idée que le travail permettent à l’Homme de devenir libre semble donc totalement aberrante et contradictoire mais, si tel est le cas, alors comment comprendre que l'homme continue à travailler alors même qu'il est parvenu grâce au progrès technique à subvenir à ses besoins élémentaires ? Ainsi dans cette deuxième partie nous verrons en quoi le travail permet à l’Homme de devenir libre.

Le travail permet à l’Homme de devenir autonome, indépendant et à long terme de devenir libre. Dans un premier temps nous verrons que le travail permet de se libérer de la nature puis dans un second temps nous analyserons comment le travail est source d’épanouissement personnel en permettant à l’Homme d’acquérir une certaine autonomie.

Selon Spinoza et en suivant la théorie de Rousseau le travail permet de se libérer de la nature. Au premier abord, on pense que la liberté c’est faire ce qui nous plaît, c’est accomplir nos désirs sans obstacle ni contrainte ainsi le travail apparaît alors comme une contrainte dont il faut absolument s’émanciper. Cette idée provient de l’idée ancienne qu’un homme libre (en latin liber) est un homme qui n’obéit qu’a lui-même contrairement à l’esclave qui est entièrement soumis à l’autorité de son maître. Pourtant agir sans contrainte ne suffit pas pour définir une parfaite liberté. D’ailleurs dans son Traité théologico - politique (1670), Spinoza réfute cette idée ; selon lui : « l’esclave est celui qui agit par commandement, et l’homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est absolument pas vrai, car en réalité, être captif de son plaisir c’est le pire esclavage ».

Dans l'état de nature, l'homme ne transforme rien puisque tout lui est disponible directement. Les choses n'ont pas de valeur puisqu'elles sont offertes gratuitement sans autre effort que celui de se les procurer. En ce sens, l'homme primitif à l'état de nature n'est pas libre car il est dépendant de la prodigalité naturelle. Il est soumis aux aléas de son environnement. Le travail, tel qu'il apparaît notamment avec l'agriculture est quant à lui transformation car l'homme utilise ce qu'il a à disposition de manière à surmonter ces aléas. Ce n'est plus seulement la nature qui produit ses fruits, mais l'homme qui modifie lui-même cette production en la contrôlant. Travailler c'est mettre en œuvre un projet réfléchi de transformation du réel qui consiste à en nier l'apparence première conformément à des règles que la nature ne fournit pas, mais qui sont élaborées par l'intelligence. Le travail rend libre car il permet de se détacher de la tutelle naturelle. L'homme devient son propre maître. Selon Rousseau (1712/1718), dans Du contrat social (1762) le travail est né lorsque l’Homme est passé de l’état de nature à l’état de société car en se regroupant les hommes ont multiplié les besoins qui ne peuvent pas être naturellement comblés. Ce passage a forcé chaque individu de la société à renoncer à ses droits naturels pour obtenir la liberté que procure la société.

Le travail source d’épanouissement personnel car

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