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Judaisme Au 16 E Siecle

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eux, même si le motif principal de leur départ n’est pas initialement une volonté de retour au judaïsme. Aux siècles suivants, le durcissement du climat fait grossir les rangs des immigrés crypto-juifs de la Péninsule. Ces nouveaux venus sont longtemps désignés comme « marchands portugais », des « marranes ». Les premiers fugitifs s’établissent dans leur majorité à Saint-Esprit (Bayonne) ou Bordeaux. Ces villes deviennent les plaques tournantes du judaïsme pour les crypto-juifs de la Péninsule désireux d’entrer en contact avec la religion de leurs ancêtres. En 1550, malgré les rumeurs de crypto-judaïsme qui courent sur eux, « les marchands et autres Portugais appelés nouveaux chrétiens » obtiennent d’Henri II des Lettres patentes leur assurant reconnaissance et protection, liberté de circulation, de commerce, d’acquisition de biens immobiliers sans avoir à acquitter de droits. Leur utilité économique était une fois de plus au fondement de la tolérance manifestée à leur endroit.

Ainsi, de 1550 à 1656, une série de huit actes, hormis deux qui vont à contre-courant, autorisent les Portugais à élire domicile dans le royaume avec le statut de régnicoles (nés dans le pays). En 1656, confirmant les privilèges des Lettres patentes de 1550 et de 1574, Louis XIV limite le séjour des nouveaux chrétiens à la province de Guyenne, alors que les textes antérieurs leur ouvraient tout le royaume. En réalité, les nouveaux chrétiens bénéficient alors d’une situation privilégiée parce qu’ils mènent une vie de bons catholiques, baptisent leurs enfants, se marient et se font enterrer chrétiennement, sans laisser apparaitre au grand jour quelque tendance judaïsant que ce soit. Ils finissent néanmoins par être progressivement considérés comme Juifs. Le 20 novembre 1684, on demande à 93 familles juives pauvres de quitter le pays, toujours dans le délai d’un mois. Dans son souhait d’unité religieuse pour un Etat en voie de consolidation, Louis XIV projette l’expulsion des non-catholiques du pays. La révocation de l’édit de Nantes le 17 octobre 1685 aboutit à l’émigration de milliers de huguenots et à la conversion au catholicisme de ceux qui restent, même si cette abjuration ne s’accompagne par pour la majorité d’une réelle pratique de la nouvelle religion. La menace d’expulsion ne manque pas de peser aussi sur les nouveaux chrétiens pendant que les crises économiques se succèdent. Cependant, la conjoncture aidant, on opte pour la taxation des portugais qui ont démontré leur utilité économique plutôt que pour leur expulsion. B/ La production économique En cent ans, le judaïsme du Sud-ouest a presque doublé ces effectifs par rapport au début du XVIIe siècle. C’est le signe d’une évidente prospérité. Malgré l’existence d’une classe de gens pauvres, les juifs du Sud-Ouest participent à l’activité économique, quelque uns se sont lancés dans l’exploitation de domaine agricole d’une façon indirect (un juif ne peut pas posséder une terre chrétienne). L’industrie est représentée avec le chocolat à St Esprit. La soie est également de mise. Le commerce de gros et de détail est également approuvé par ces juifs du sud-ouest (Draps, étoffes, soie). Il est facilité par la présence de la diaspora marranes et il va être à l’origine de la situation prospère de quelques grands noms des juifs du sud-ouest comme les Raba, Furtado ou Gradis. Les juifs les plus aventureux vont à Paris ou dans les Amériques. A Paris, les installations dates de 1740 tel que Rodrigues Pereire (grand industriel), qui invente un langage pour les Sour-muets, il est présenté à Louis XV, obtint de nouvelles lettre patantes en 1776. En 1780, il obtient un terrain qui devient le premier cimetière juif officiel de Paris. Que va devenir le statut juridique ? C’est seulement en 1752 que les marchands portugais sont qualifiés de « Juif ». Ils reçoivent des lettres patentes en tant que juif. Ces lettres sanctionnent une situation de fait, acquise. Les autorités de Bordeaux dès 1711 déclarent avoir connaissance de la judéité de ces portugais. Ces juifs constituent une Nation. Non un état. Ce concept juridique de l’Ancien Régime renvoie à la province mais avec une identité ethnique. La nation juive portugaise a ses propres registres au niveau de l’état civil.

Ainsi, jusqu’en 1724 – 1725 les enterrements se faisaient dans un cimetière d’Eglise. Le dernier mariage de juif célébré devant un curé avant de l’être clandestinement devant la loi juive date de 1755. Les juifs sont une petite minorité reconnue à Bordeaux alors qu’ils ont pu constituer la majorité de st Esprit. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces juifs ont eu une influence totalement disproportionné eu égard à leurs nombres. La mentalité des juifs Séfarades vivent avec le souvenir de la clandestinité jusqu’au début du XIXe siècle, cette conscience d’un secret partagé, cela renforcé par la cohésion d’un groupe. Et donc, l’on comprend par là la question lorsqu’il y a d’autres juifs voulant s’établir à Bordeaux, ils n’étaient pas les biens venues car ils peuvent éveiller le mode clandestin. Par toutes ces raisons, ils sont refoulés. Au fur et à mesure que l’intégration des juifs se fait, le traumatisme de l’Inquisition se dissipe, les juifs vont ouvrir la porte pour assurer le minimum du service religieux. Ce souci de clandestinité est renforcé par une légende et une prétention à être l’élite aristocratique du peuple juif. Cette légende s’enracine sur un texte de la Bible. Ce texte disant qu’avant la déportation des Juifs à Babylone, quelques décennies avant, un prince de Judah, Joachim et des membres de sa cour sont déportés par Nabuchodonosor en Espagne. Le Séfarades de Bordeaux se basent sur cela pour être les descendants de ceux exilés la bas. L’on appartient à la tribu royale de Judah (un des fils de Jacob), les autres appartenant à la tribu de Benjamin (pas royal). Donc il y a toujours un sentiment de sa priorité de ces juifs là par rapport aux autres. C/ L’organisation communautaire Il existe une réorganisation de la communauté. Le premier devoir de toute communauté est le pouvoir d’aider les pauvres et assuré la sépulture de ces membres. Il est significatif que la communauté juive de Bordeaux avait été appelé Sedaca (impôt pour aider les pauvres qui symbolise la justice). A Bordeaux comme à St Esprit, elles n’attirent pas l’élite intellectuelle du Portugal ou d’Espagne. Comme elles reviennent au judaïsme, elle doit trouver des modèles comme la communauté d’Amsterdam qui elle-même a pour modèle la communauté de Venise (puis plus tard Londres). L’organisation de cette communauté est aristocratique, on a à faire à une oligarchie comme toutes les communautés. Elle est divisée en quatre classes. Ce sont les riches, les moyens, les pauvres (tous participent au corps électoral) et les très pauvres ne participent pas au corps électoral. La classe riche détient tout. Dès 1716, l’on limite le corps électoral qui doit élire les chefs de la Nation. Qui peut élire les chefs de la Nation ? Ce sont les trésoriers de la Nations, les Gabbay. En fait, on assiste à un phénomène de cooptation, c'est-à-dire à l’intérieur d’un même groupe, on échange les fonctions. A Bordeaux, les anciens élisent trois responsables. Le Gabbay et ses deux adjoints que l’on appelle les Parnassin. Parnasse vient de l’hébreux subvenir au besoin de pour le corps électoral en 1780 qui compte 18 membres. En fait, une dizaine de familles détient tous les pouvoirs. Tout ça reste fidèle à une organisation qui existait avant l’époque des expulsions.

Ainsi, le Syndic est personnellement responsable des finances de la communauté et il est chargé d’avancer des sommes importantes avant de pouvoir récupérer son argent. Par exemple, pour la communauté, il faut faire un investissement, c’est lui qui avance l’argent. De ce fait, ces fonctions de Syndic sont considérés bien plus comme un devoir que comme un honneur. C’est pour cela que l’on instaure une taxe pour ceux qui sont élus syndic mais ont refusé le poste. L’on a ajouté des taxateurs qui n’appartiennent pas au corps des anciens et cela pour éviter des abus dans la répartition de l’impôt. Cependant, les contribuables supportaient de moins en moins ces pouvoirs des notables. Ils reconnaissaient que le pouvoir était justifié. Lorsque la grande majorité de la communauté vivait dans la pauvreté et qu’elle dépendait de l’aide financière des notables mais les choses avaient bien changés et il n’était plus normal qu’un petit groupe impose sa loi sur leurs égos. Il fallait donc limiter leurs pouvoirs et ils vont obtenir deux contribuables qui n’appartiennent pas aux groupes des anciens soient appelés en tant que membre externe pour siégeait désormais au bureau de réforme. Grace à cette légère modification, le règne des anciens se maintien jusqu’à la dissolution de la Nation sous la révolution française. Cette concentration des pouvoirs est accentuée dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Par exemple, le premier adjoint du Syndic qui va devenir le responsable du cimetière, c'est-à-dire que cela lui permet de refuser l’inhumation à tous ceux qui n’était pas en règle avec la Nation. Des lors, c’est un moyen de pression. Il faut souligner également l’importance des confréries. En hébreux, c’est Hessot. Notamment la confrérie du dernier devoir ou Hébra kadicha, existant jusqu’à nos jours. Cette confrérie s’occupe de tous ce qui concerne les rites funéraires. Cette confrérie fait les prières dans la maison de celui qui

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