La Déchéance De Gervaise

davantage à leur chose plutôt qu’à une personne à part entière. Elle est prête à tout pour gagner quelques pièces : « on avait parié qu’elle ne mangerait pas quelque chose de dégoûtant ; et elle l’avait mangé ». On se joue d’elle et Gervaise l’accepte allègrement. Ecrit de telle sorte, on n’y voit une femme sans sentiments et sans états d’âmes. Elle ne refuse rien dans le seul but de pouvoir « survivre » quelques instants, tout comme un animal ne réagit que par son instinct.

Toute cette déchéance est marquée par un processus lent : « Gervaise dura ainsi des mois », puis, quelques mots plus tard : « mourait un peu de faim tous les jours ». Cette gradation descendante appuie la lenteur de sa misère et donne l’impression au lecteur de voir Gervaise dépérir à petit feu. Cette sensation de réalité se rapporte au mouvement de Zola ; le naturalisme. Plus loin dans l’extrait, une autre gradation descendante apparait : « la mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau ». Là aussi, la gradation descendante cherche à nous faire ressentir l’indolence.

Cette apathie est d’ailleurs marquée par plusieurs procédés comme le temps des verbes se trouvant à l’imparfait : « acceptait, mourait, avait, venait (…) ».