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Le Mal De Rimbaud

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d’opposition donc elle a valeur d’opposition. Aux vers 1 et 2 il y a une proposition introduite par « tandis que » et aux vers 3 et 4 il y a une proposition subordonnée circonstancielle de temps avec une subordonnée relative à l’intérieur : « qui les raille ».

Dans le deuxième quatrain on remarque l’anaphore de « tandis que » et on observe une troisième proposition subordonnée circonstancielle de temps aux vers 5 et 6, qui est coordonné à la précédente. Au vers 6, il y a une quatrième proposition subordonnée circonstancielle de temps où le mot subordonnant n’est pas exprimé.

« Il est un Dieu » correspond à la proposition principale, elle introduit une relative aux vers 9 et 10. Au vers 11, deuxième proposition subordonnée relative et une troisième au vers 12, coordonnée à la précédente.

On remarque qu’il y a une opposition syntaxique nette entre les deux quatrains et les deux tercets.

2) L’unité thématique

L’anaphore « tandis que » marque la simultanéité pendant que la guerre a lieu, Dieu reste indifférent. La double thématique du poème s’installe à travers la syntaxe. RIMBAUD montre que les deux thèmes sont opposés mais en même temps liés. De plus, il y a une équivalence : six vers pour la guerre et six vers pour la religion, donc il y a une condamnation égale de la folie des hommes et de l’indifférence de Dieu.

Dans ce poème, deux vers constituent une parenthèse, les vers 7 et 8, indiqués par des tirets, où le thème de la nature est présent. Ces deux vers ont une fonction de transition ; la nature accueille les morts de la guerre, elle devient leur linceul comme dans Le Dormeur du val.

La nature est présentée comme une mère qui a créé les hommes contrairement à Dieu, ainsi, la nature se substitue à Dieu.

Quant au titre Le Mal il contribue à unifier la thématique, ce mot a trois sens :

- ce qui est contraire au bien

- ce qui cause des dommages, de la peine

- ce qui provoque des douleurs physiques

C’est un terme polysémique qui recouvre tous les mots engendrés par la guerre : « les blessures physiques », « une douleur morale ». Dans ce poème, le mal est incarné par Dieu puisqu’il se détourne des hommes. Dieu préfère le luxe à la protection des hommes.

On peut donc dire que la structure du sonnet est au service de sa double thématique ; un face à face entre la guerre et la religion puis les hommes et Dieu.

II La dénonciation de la guerre

Cette dénonciation est présente dans les six premiers vers.

1) Son évocation

La guerre est montrée comme un fléau, RIMBAUD a vu et traversé cette guerre. Dans son poème, il veut inspirer l’horreur, le dégoût au lecteur. On remarque la présence du champ lexical de la violence et de la destruction. De plus, il y a insistance sur les armes à feu utilisées : les canons à l’origine de la mitraille. Au vers 1, « la mitraille » renvoie à un singulier collectif qui renvoie à la violence des coups de feu, rapidité, continuité des tirs en rafale. Présence aussi d’un enjambement entre les vers 1 et 2 et le complément circonstanciel de temps « tout le jour » renvoie à l’idée de permanence.

La violence est aussi présente à travers la gradation des verbes employés « sifflent », « croulent », « broie ». On passe du bruit des canons aux blessures infligées pour finir sur la mort atroce.

On observe que les hommes sont évoqués en deuxième position. Ici, les pluriels employés, dénoncent le massacre : les batailles (vers 4), cent milliers d’hommes (vers 6) ce qui est une hyperbole du chiffre. Dernier pluriel « pauvres morts » avec une allitération en [r] qui souligne la pitié. Dans ce poème, la couleur dominante est le rouge, c’est un tableau apocalyptique de la guerre.

2) Une condamnation sans appel

Le poète exprime son jugement par des termes dépréciatifs : « les crachats rouges » (vers 1), personnification des canons soulignée par l’assonance en [a]. De la part de RIMBAUD, il y a une rénovation de l’expression « cracher le feu ». Au vers 5, il est question d’une « folie épouvantable », folie qui est un mot hyperbolique placé à l’hémistiche donc mis en évidence. De plus, il est suivi par un adjectif très long. On sent la désapprobation forte du poète.

La condamnation s’exprime par la déshumanisation des hommes. Tout aspect humain est enlevé aux soldats qui incarnent ni le courage, ni l’héroïsme, la guerre déshumanise.

Les hommes sont réduits à leurs fonctions dans l’armée et transformés en objets « masse » et « tas ». Aussi, les hommes sont réduits à leur uniforme « écarlates » renvoie aux uniforme des français qui étaient rouges, opposé à vert par la conjonction de coordination « ou ». Aux yeux de leur chef, les hommes ne sont rien : »qui les raille » (vers 3). Le roi les englobe dans le même mépris souverain et désigne Napoléon III et Guillaume de Prusse. De plus, la majuscule à une valeur ironique qui grandit faussement le chef, faisant plutôt ressortir son sadisme. RIMBAUD condamne l’idéologie politique de la guerre. Pour cela, il utilise des effets de contraste propres à la caricature : contraste des couleurs, d’un côté des couleurs pures qui renvoient à la paix, au bonheur « ciel bleu », « l’herbe », le vert qui symbolise l’espoir mais aussi l’uniforme des prussiens (ici, le vert a une double connotation). « Le rouge », couleur de la mort et du sang. Enfin, « le noir » qui renvoie au deuil des mères.

Autre contraste, « la tas fumant des morts » au milieu d’une nature verdoyante puis Dieu assis au milieu des mères. On a donc une opposition mort-vie.

Dernier contraste, la guerre opposée à la nature, la guerre représentée par la destruction et la nature représentée au moment de sa plus belle saison : l’été, saison de la chaleur, des amours. On observe une personnification de la nature par le tutoiement : « O toi ». De plus, il y a une double image de la nature : elle donne la vie et reçoit les morts.

Le regard du poète sur la guerre est donc critique, il va mettre en accusation Dieu qui reste indifférent au malheur des hommes.

III La condamnation de Dieu

1) Dieu face à la guerre

On observe l’attitude indifférente de Dieu, soulignée par un triple effet de rupture de la ponctuation : une virgule après la proposition subordonnée de temps (vers 6), une parenthèse marquée par les deux tirets (vers 7-8) et un nouveau tiret qui ouvre le vers 9. On a donc une mise en relief de l’attitude de Dieu. De plus, RIMBAUD donne une triple image de Dieu qui souligne le scandale de l’indifférence de Dieu.

Il y a trois propositions subordonnées relatives correspondant aux trois images de Dieu :

- Image d’un Dieu cupide, le contraire du Dieu des catholiques de pauvreté. Dieu apparaît comme blasphémateur. L’expression « rire à » exprime un plaisir naïf, infantilisation de Dieu. On a un Dieu qui s’amuse des richesses. De plus, on observe le champ

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