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Le Procès De Jésus

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e inlassable, rien n'est négligé, et les moindres fragments de textes sont retournés dans tous les sens.

Les textes sont les meilleures et, de toute façon, les seules preuves dont nous disposons. Mais, comme souvent en matière judiciaire, elles sont évidemment contradictoires. En l'occurrence, il existe quatre récits de la comparution de Jésus - les Evangiles de Marc, de Matthieu, de Luc et de Jean - peu compatibles entre eux. Tous écrits au moins une génération après les événements, ils ne reposent sur aucun témoignage oculaire. L'apport de l'analyse critique permet cependant de contourner de mieux en mieux cet obstacle et de procéder à une reconstitution plausible. Ainsi, le déroulement dans les faits du procès de Jésus reste toujours sujet à caution.

De tels procès sont toujours à la fois politiques et religieux. Ou bien le religieux a besoin du politique comme pour Hallaj et Jésus, ou bien le politique a besoin du religieux comme pour Jeanne d’Arc par exemple et un nombre considérable d’innocents... Ainsi, nous allons nous pencher sur les aspects à la fois religieux et politiques de ce procès plutôt mythique.

I. Un procès religieux

Le procès de Jésus continue et il est toujours un procès de Dieu, au nom de Dieu. Comme par exemple celui de El Hallaj, condamné à Bagdad en 922 après un procès de 8 années : 500 coups de fouets, les mains et les pieds tranchés,… Un tel saint ne peut être oublié.

Jésus est condamné au nom de Dieu, parce qu’il a blasphémé. Il n’a pas été théologiquement correct dans son comportement à l’égard de la Loi, c’est-à-dire de la religion. Il est condamné par les notables religieux qui se sont faits propriétaires, gardiens d’un Dieu domestiqué, à leur image et ressemblance, défenseurs de valeurs qui exigent des sacrifices humains. Toujours est-il que les motifs d'en vouloir à Jésus ne manquent pas. Tant pour les Romains, chargés de maintenir l'ordre au-dessus des clivages religieux, que pour le grand prêtre du Temple de Jérusalem. Mais cela n’est pas suffisant pour faire tomber Jésus, bien qu'on l'ait longtemps cru. Il va en falloir davantage pour décider de sa perte.

Les faits se précipitent à partir de l'épisode que la tradition chrétienne rapporte sous le nom de dimanche des Rameaux. Six jours avant l'ouverture de la Pâque juive, qui débute le vendredi soir suivant pour durer sept jours, Jésus inaugure le cycle de sa Passion par son entrée triomphale à Jérusalem, au milieu d'une foule en liesse. En ce même jour des Rameaux, Jésus se rend en effet au Temple et, trouvant les marchands d'animaux (destinés aux sacrifices) et les changeurs de monnaie devant le portique, il entre dans une violente colère. Il se saisit de quelques cordes dont il fait un fouet et chasse tout ce monde. Ce geste prend une ampleur particulière en raison de l'imminence de la grande fête de Pâque, qui célèbre la sortie d'Egypte du peuple hébreu. D'où la grande nervosité des religieux.

Pour comprendre cette crispation sur le Temple, il faut imaginer tout ce que cet édifice, détruit par Nabuchodonosor et maintes fois reconstruit ou embelli, représente pour Israël. Du point de vue politique aussi bien que religieux, c'est le signe visible de la présence de Dieu au sein du peuple élu, le coeur sacré de la nation, le symbole même de la survie des juifs malgré les oppressions successives. De surcroît, la religion et la nation juives ne faisant qu'un, celui qui touche à l'ordre du Temple est assimilable à un terroriste et encourt la mort. Or voici que Jésus compare le Temple à une « caverne de bandits » (Evangile Marc). Dans ces conditions, il n'y a rien d'étonnant que les prêtres et les pharisiens concluent : « Si nous le laissons continuer ainsi, tous croiront en lui, les Romains interviendront et ils détruiront notre Lieu Saint et notre nation » (Evangile Jean).

C'est devant le tribunal religieux suprême d’Israël, en tout cas, que Jésus est accusé de « blasphème », car il ne nie pas qu'il puisse être « fils de Dieu ». Ce qui permet à ses juges de conclure : « Il (=Jésus) mérite la mort » (Evangile Matthieu). Puis on frappe l'innocent, on lui crache au visage et on l'humilie avant de le remettre à Pilate. En réalité, cette accusation de blasphème ne tient pas.

II. Un procès politique

Le type de châtiment infligé à Jésus, c'est-à-dire la crucifixion, ainsi que le titulus (est une inscription apposée sur tout type de support durant l'Antiquité) apposé sur la croix fournissent les motifs précis de sa condamnation à mort : Jésus fut crucifié par les autorités romaines en tant qu'insurgé politique pour prétention à la royauté.

Ainsi, le vrai motif de condamnation est que Jésus est considéré comme un criminel politique. En compromettant la paix avec les Romains, Jésus aurait engagé la responsabilité des autorités juives face à l'occupant. Jésus ne cesse de dénoncer sans ménagements les agissements et les actes obscurs des prêtres ou scribes. Il doit ainsi être arrêté d'urgence. A partir de là, la ligne de partage juridique entre juifs et Romains doit être clairement définie. Les autorités juives, qui ne sont plus souveraines dans leur pays, n'ont pas le droit de procéder à une exécution publique officielle. Tout au plus peuvent-elles encourager la foule à procéder à une lapidation dans le cadre d'une justice populaire sur laquelle les Romains ferment les yeux. Pour l'essentiel, « les jugements de vie et de mort ont été retirés aux juifs, plus de quarante ans avant la destruction du Temple ». Cela s'applique expressément à l'époque du procès de Jésus. La condamnation de Jésus ne peut donc qu'être romaine en vertu du jus gladii, qui revient au seul préfet de Judée, un certain Ponce

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