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Le Mixage Musique Multicanal

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pularité. Pourtant, à donnée comparable, une écoute surround est beaucoup plus réaliste q’une écoute stéréo. Elle serait également plus vivante et plus créative pour les artistes qui l’utilisent. Le marché du disque est peut-être en crise mais on écoute toujours autant de musique qu’avant et pourquoi celle-ci n’est-elle pas encore en multicanal ? C’est une des questions que nous allons nous poser et pour se faire, nous explorerons le passé en décortiquant l’arrivée du multicanal. Puis, nous irons voir du côté des techniques de prise de son surround pour évaluer la complexité à retranscrire une ambiance multicanal. Ensuite, les techniques de mixage surround seront passées en revue tout en les comparant avec un mixage stéréo traditionnel. Et enfin, nous énumérerons les différents formats et supports disponibles pour le son multicanal. D’un point de vue purement pratique, nous tenterons de réaliser notre propre mixage en 5.1 en mettant à l’épreuve les différents aspects théoriques appris jusqu’ici. Ce mémoire a deux buts bien distincts. D’une part, démystifier la musique multicanal et montrer que celle-ci existe même si elle n’est encore que peu courante. D’autre part, comprendre comment celle-ci fonctionne par rapport à un mixage en stéréo traditionnelle. Dans les pages suivantes, je ferai souvent référence au terme «multicanal». Bien que la stéréo est aussi une sorte de multicanal (deux canaux audio), ici, pour plus de facilité, j’utiliserai ce terme pour définir les formats comportants plus de deux canaux audio.

Chavrier Raphaël

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II. Historique

1. Avant le XIXème siècle

Nous le savons, depuis la nuit des temps, l’Homme, grâce à ces deux oreilles, est capable de localiser les sons qui l’entourent. L'ouïe devient alors un formidable sens, bien plus aiguisé que la vue car elle permet un contrôle à 360° autour de nous. Par exemple, un son venant de derrière provoquera toujours de l’anxiété, c’est pourquoi, l’homme se retournera immédiatement pour avoir une confirmation visuelle et évaluer le danger. Ces procédés du cerveau remontent aux instincts animaux de l’homme.

Avant l’apparition des appareils de reproduction sonique, la musique était jouée en direct. L’auditeur percevait bien sûr le son de l’instrument directement mais aussi de nombreuses réflexions dues à l’architecture du lieu. Chaque auditeur ne recevait donc pas les mêmes informations aux oreilles suivant où il était placé. Il faut savoir que la musique, à cette époque, était exclusivement réservée aux aristocrates. C’est ce qu’on appelle la «stéréo acoustique».

2. La monophonie

Puis, les premiers appareils de reproduction sonique font leurs apparitions. En 1877, le phonographe fait son entrée. (voir lexique) A cause des technologies encore peu évoluées et de la complexité à mettre en oeuvre, le phonographe restera longtemps monophonique.

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Figure 1.1: Le phonographe

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Suivirent le graphophone et enfin le gramophone qui ressemblent très fortement au phonographe avec cependant quelques petites évolutions techniques comme l’apparition du disque qui va tout doucement remplacer le cylindre de cire.

figure 1.2: le graphophone

figure 1.3: le gramophone

Il a fallut attendre presque 50 ans pour voir arriver les premiers essais stéréophoniques et presque 90 ans pour que ce système de diffusion devienne populaire. C’est dire le temps qu’il faut pour adopter un nouveau standard !

3.La stéréophonie

En 1931, Alan Blumlein développe les fondements de la stéréophonie et invente une méthode pour enregistrer un son sur un double canal audio et sur un seul sillon de disque de phonographe. On assiste alors au premier enregistrement stéréophonique de l’histoire !

figure 2: Alan Blumlein dans les années 30

Parallèlement à cela, l’évolution du microphone et notamment le CMV3 de

Georg Neumann va faire avancer grandement la qualité des enregistrements (voir lexique). Cette qualité supérieure restera potentielle car aucune machine ne peut, à l’époque, enregistrer avec une telle précision et une telle définition...

figure 3: micro Neumann CMV3

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Heureusement, durant les années 40, le magnétophone et sa bande magnétique vont arrivés dans les studios pour répondre aux demandes qualitatives du microphone à condensateur. Avec l’apparition du magnétophone, l’idée de la stéréophonie se concrétise. Il est vrai, sa mise en place est beaucoup plus évidente que dans le cas du phonographe. Les ingénieurs remplacent alors les têtes d’enregistrement et de lecture par des têtes doubles qui permettent la stéréophonie. Il reste à rendre possible la lecture de plaques enregistrées en stéréo dans le grand public: on standardise un moyen de graver deux canaux sur les côtés des sillons d’un disque vinyle. En fait, le sillon a deux pentes inclinées à 90°. Une pente est la voie droite et l'autre la voie gauche. Dans la tête, il y a également deux cristaux piézoélectriques à 90°. C’est ainsi que la stéréo fait ses premiers pas. Même si beaucoup d’ingénieurs sont grandement séduits par ce nouveau type d’enregistrement, les maisons de disques, ayant peur d’un échec commercial, restent très dures à convaincre quant à l’utilité de ce changement. La stéréo restera assez discrète encore pendant quelques années et ne s’imposera réellement comme leader du marché musical que dans le début des années 60 ! Au même moment, la Hi-Fi, qui avait pour but de démocratiser la musique, rentre dans son âge d’or (voir lexique). Elle reste encore un signe de richesse dans la société mais se démocratise petit à petit ce qui facilite l’insertion de la stéréo dans le marché. Les radios commencent elles aussi à proposer des émissions en stéréo. Alors que la stéréo devient un vrai standard dans le domaine musical, le monde du cinéma n’en est pas là. Il y a bien eu quelques expérimentations dans ce domaine, citons, par exemple, le célèbre Fantasia en 1940 qui développa le «fantasound», modèle stéréophonique très spécifique. D’autres films suivent, dans la même logique, mais ce n’est pas assez pour créer un vrai standard stéréophonique au sein de l’industrie cinématographique. Bref, un grand constat: au début des années 70, le son de l’industrie du 7ème art est très nettement en retard comparé au son de l’industrie musicale !

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figure 4: affiche de Fantasia en 1941

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4. La quadriphonie

Inventée suite au grand succès commercial de la stéréo, la quadriphonie a visé directement le monde de la hifi. La tendance en studio à cette époque tend à utiliser plus de pistes pour chaque instrument et les techniques de l’époque permettent également de sortir des mixages sur quatre bus et non plus deux comme on le faisait en stéréo.

figure 5: disposition des HP en quadriphonie

Le seul problème pour la quadriphonie reste de pouvoir coucher quatre canaux dans un seul microsillon de vinyle alors qu’on a déjà du mal à en faire tenir deux ! C’est pourtant, à l’époque, le seul support de qualité pour le grand public. Les ingénieurs arrivent cependant à contourner le problème de place dans les microsillons par des matriçages complexes et d’autres astuces pour réduire la masse de données. Quatre formats sortent du lot: le Matrx H de la BBC, le SQ de CBS, le CD4 de JVC et le système QS. Ces systèmes, bien qu'opérationnels, ont tous un gros défaut: une importante diaphonie dans les médiums entre les canaux à la lecture. La présence de ces 4 formats rend la tâche très difficile pour le consommateur. Il est vrai, personne ne sait vraiment quel format choisir et bien sûr, les disques ne sortent pas tous dans le même format. Et l’auditeur doit sans cesse recalibrer son système.

figure 6: vinyle de calibration d’un système quadriphonique

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De plus, les utilisateurs doivent s’équiper conséquemment. Une personne qui voulait écouter les premiers albums en quadriphonie de l’histoire devait se procurer quatre haut-parleurs, un ampli quatre canaux ainsi qu’une nouvelle tête de lecture haute précision pour leur platine qui permettait la lecture en quadriphonie. Deuxièmement, comme tous les haut-parleurs

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