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Esclave De Soi

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ne maîtrise de soi, qui serait vectrice de liberté. Ce doute permet à Descartes de démontrer de façon empirique l’existence de notre liberté dans ses Principes de la philosophie. Il faudrait alors faire « tabula rasa », un terme cartésien, et permettre à l’homme de se libérer de lui-même par une soif d’apprendre gargantuesque. Cependant, à l’aide de la réflexion d’Héraclite, il s’avèrerait que les hommes soient condamnés à l’ignorance, car selon lui « ils apprennent mais ne savent pas ». De plus la fin tragique de Faust, nous prouve l’impossibilité de cette tâche, qui serait pourtant vectrice d’une pure liberté, l’ « ex nihilo » du Dieu cartésien. En effet, Faust réalise qu’il n’obtiendra jamais l’ultime sagesse pour laquelle il a vendu son âme malgré l’immortalité offerte par Méphistophélès. Nous pourrions, d’autre part, interpréter ce personnage luciférien comme étant représentatif de notre soif insatiable qui serait à l’origine de nos maux. Ainsi, notre ignorance devient un autre tyran qui nous soumet à l’esclavage de notre propre personne.

La religion pourrait permettre à l’homme de se liberer à travers une élévation spirituelle, espérance que nombre d’hommes au cours des civilisations ont entretenus. Venant du latin « religio », celle-ci est un phénomène aussi divers qu’universel, et à pour attitude phare la foi. Afin d’atteindre cette élévation nous pourrions emprunter le terme de « religion civile », qui à pour but de sacraliser une institution établie par le souverain. Dans son Contrat Social Rousseau défini les dogmes de cette religion qui appellent à la croyance en une divinité bienveillante et une tolérance de tous les cultes. De surcroit, selon lui, celle-ci ne doit rien proscrire. Cette liberté de la croyance présente dans la « religion civile », semble permettre délivrer l’homme de lui-même et de ses pairs. Cependant elle ne reste qu’imaginaire et il semble impossible d’y accéder, du fait des restrictions morales de la société occidentale et de ses institutions religieuses.

Il pourrait alors paraître que la religion, ou d’avantage ses institutions soient aussi vectrices de cette domination de soi. En 1842, Karl Marx écrit que « la religion est l’opium du peuple ». Cela suggère donc que la religion aurait un effet anesthésiant sur l’homme, elle serait la cause d’un hébétement collectif annihilant la sagesse qui requiert l’accession d’un tel état. Celui-ci la décrit comme étant non seulement une ignorance, mais aussi une illusion. Il apparait donc dans ses écrits une aliénation religieuse, qui inscrit Marx dans la lignée des philosophes des Lumières, forts hostiles aux dogmes. La religion pourrait aussi être considérée comme étant créatrice de culpabilité face à la hantise du péché, en particulier dans la religion chrétienne. Cette hantise serait alors vectrice de maux, d’où le terme de « névrose obsessionnelle de l’humanité », utilisé par Freud afin de décrire son encouragement du refoulement à travers ses diverses pratiques. Nous pouvons donc conclure que la religion, bien qu’étant vectrice d’élévation spirituelle chez certains philosophes tels que Pascal, ne peut faire face au rationalisme classique de Spinoza et de Descartes, qui mettent la raison au service de cette quête pour la liberté.

Afin d’approfondir notre réflexion, il convient de définir le terme du « soi », expression à la résonnance résolument jungienne. D’après le Journal of Analytical Psychology de 1985 le soi est « l’organisateur de la vie psychique dans son ensemble ». D’autre part, il est pourrait être décrit comme l’instance qui autour de laquelle s’ordonne le « moi » freudien. Le « soi » et le « moi » peuvent donc être mis en relation lorsqu’un homme serait esclave de lui-même. Selon Freud, l’homme pourrait se libérer de son asservisseur intérieur, à l’aide d’une prise de conscience, provoquée par la psychanalyse. Toutefois, « le moi n’est pas maître dans sa propre maison ». Celui-ci est tyrannisé par le « ça », ses désirs pulsionnels, et son « surmoi », les désirs intériorisés et interdits par notre société. Le refoulement de ces pulsions conduirait l’homme à une lutte psychique appelée, par Freud, la névrose. La névrose nous mènerait donc à nous asservir nous-mêmes. Nous retrouvons chez Nietzsche et Spinoza, la même forme de pensée déterministe. En effet, selon Nietzsche l’homme n’est mû que par ses passions ou par le fait d’ignorer ses passions. Cela démontre que l’homme ne possède aucun contrôle de ses propres sentiments ou pensées. D’autre part Spinoza établit que « la volonté n’est qu’un être d’imagination », ce qui infère que l’homme n’a aucun pouvoir de décision et qu’il est subséquemment assujettit à son « soi ».

Une autre manière de se délivrer de nos passions et de notre mauvaise conscience serait la sublimation. A l’aide de l’art, l’homme a découvert la possibilité de transformer ses afflictions causées par cette tyrannie interne, en une création positive. Ainsi, Nietzsche écrivit : « l’homme à besoin de

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