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Les Femmes Durant La Belle Époque

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ojet de loi en 1886 sur le congé maternité ou encore avec le droit à l’éducation. Mais ces mouvements restent marginaux, car la femme, même si elle aspire à devenir actrice, elle est reléguée comme simple reproductrice appartenant à la sphère privée.

Ceci nous amène à nous demander en quoi l’émancipation de la femme à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle tente-t-elle de s’imposer dans la société, mais ne trouve pas de traduction dans la réalité ?

Pour cela, nous verrons que certes la femme à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle veut et tente de s’émanciper, mais qu’elle est dans le fond que très partiellement et inégalement émancipée.

I-La femme du XIXe siècle veut et tente de s’émanciper …

1) Une émancipation qui passe par le vêtement

Le vêtement est un acteur social sans conteste notamment dans la société de la Belle Epoque. C’est lui qui détermine l’appartenance sociale et c’est aussi lui qui permet une forme d’ascension et de libéralisation. Jusque-là, la femme apparaissait comme une vitrine sociale, car par le costume, elle se doit d’apporter la gloire du père, du mari ou même de l’amant notamment au cours de réception comme l’indiquent les lignes 4 à 9 de l’article 1. La femme semble soumise à une image décorative et de richesse. Le vêtement donne l’impression de plus contraindre la femme que de la libérer des contraintes. Malgré tout, cette mode est encouragée par la femme elle-même qui trouve une identité à travers le vêtement. Ainsi, celui-ci devient plus suggestif au cours du XIXe siècle et ceci se poursuit au cours du XXe siècle comme le mentionne le document 1, aux lignes 9 et 19. Les robes deviennent plus somptueuses et moins couvrantes, car elles laissent apparaître un généreux décolleté au cours des soirées mondaines.

Mais très vite ce dénudé, en plus d’envahir les soirées, s’empare de la journée avec les toilettes que proposent les nouvelles collections de mode à la fin des années 10 comme en témoigne le document 4. Cette mode est une idée de Paul Poiret, créateur de mode né en 1879. En 1906, il élabore une mode inspirée du Directoire, c’est-à-dire qu’il met en place des robes à la taille très haute avec une ligne souple et effilée et qui sont resserrées à la cheville comme cela est indiqué aux lignes 28 et 29. Ces tenues suggestives sont devenues possibles avec les débuts du renoncement du corset. Cet instrument de maintien permet de libérer la femme d’une forme de carcan qui ne faisait la promotion des formes rappelant la maternité c’est-à-dire une poitrine généreuse ainsi que des hanches bien soulignées.

Le renoncement au corset, mais aussi aux crinolines permet aux femmes d’avoir une plus grande liberté de mouvement, car ces robes sinueuses et ajustées sont fendues sur le côté afin de ne pas entraver la marche. Ces tenues font un véritable scandale, car il s’agit de tenue pour le jour : il n’est pas permis dans les codes vestimentaires de porter des tenues aussi suggestives la journée sans passer pour une femme légère voire une prostituée. Cette idée que la femme est associée à la prostitution se fait par le fait que les bras sont découverts, mais aussi que l’on voit le pied et la cheville qui étaient jusque-là cachés. Aussi, la ligne du vêtement, depuis les années 1890, s’est largement simplifiée : elle devient plus stricte et plus sportive laissant de côté les frivolités. Cette simplification répond aussi à une volonté de se débarrasser de carcan, car l’ancienne mode demander beaucoup de temps d’habillage contrairement à celle que propose Poiret. La femme gagnant du temps peut ainsi se consacrer à davantage d’activités sociales comme le travail. Ces tenues mettent fin à la pudeur proclamée par la bourgeoisie du XIXe siècle, mais cependant réaffirmée aux lignes 34 à 36 du premier article, et elles laissent apparaître un nouveau désir chez la femme, c’est celui d’être accepté comme individu social à part entière.

2) Une volonté de devenir femme

Le vêtement a donc eu pour but d’affranchir la femme qui cesse d’être « la femelle de l’homme », selon la définition de l’Encyclopédie de 1751, afin de devenir la Nouvelle Eve comme l’indique le titre du livre de Jules Dubois publié en 1896. Dans le document 1 aux lignes 17-18, il y a une référence au fait que les femmes sont faites d’argile. Cette référence est présente dans la Bible, car lorsque Dieu à créé la femme, n’ayant pas assez d’argile, il a pris un pair de côtes à l’homme. Ainsi, la femme était soumise à Dieu, mais aussi aux hommes. Mais les femmes voulant se soustraire à cette conception que les hommes sont leur Pygmalion elles décident de s’affranchir de cette tutelle. Les femmes deviennent donc un individu à part entière et ne veulent plus être définies comme la femme, la fille, la mère ou la sœur de. Elles deviennent leur propre créatrice ce qui contribue à l’affirmation d’une identité féminine. Ainsi, la femme choisit quand elle veut se marier, mais surtout quand elle veut avoir des enfants. Cette situation est fortement critiquée par le docteur Quenu dans l’article 3 qui associe mode et extinction de la race. En effet, il considère que le port de chaussures à talon qui est de plus en plus haut contribue à une déformation du bassin de la femme et donc au fait qu’elle ne peut plus porter d’enfant. Mais d’une certaine manière il critique davantage la libéralisation de la femme, par la mode, qui va à l’encontre de l’image de la bonne catholique, dévouée à ses enfants.

Mais bien plus que le simple port de chaussures, la femme choisit par elle-même si elle veut ou non un enfant. Il apparaît alors une idée de régulation des naissances par l’usage de contraceptifs même au sein du couple marié allant même parfois jusqu’à l’avortement qui était fortement proscrit par la société notamment par le corps médical, mais aussi l’Eglise qui considère la femme comme une tentatrice associée à l’image d’Eve comme cela est évoqué tout au long de l’article 1. Ceci permet à la femme d’avoir un contrôle sur sa propre personne qui ne dépend plus des hommes et par ces gestes les femmes ne veulent plus être enfermées dans un rôle de mère ou de nourricière comme en témoigne la poitrine opulente du document 1, à la ligne 33. Ce contrôle des naissances se fait alors dans le cadre néo-malthusien qui avait déjà vu le jour en Angleterre, afin de réduire le nombre des naissances. Ce courant a donc comme ambition de mettre à mal la fonction matrimoniale de la femme associée à la figure de la mère et de sa fonction reproductive. Aussi, quelques hommes souhaitent cette émancipation au point même qu’ils sont appelés les « nouveaux Adam ». Ces hommes voient en elles de nouveaux acteurs politiques qui pourraient se tourner vers le républicanisme, mais de manière privée, elles apparaissent aussi comme des êtres plus sensuels et intelligents comme cela peut être le cas de Villiers de l’Isle-Adam et d’Anatole France.

3) Une émancipation qui s’accompagne d’une plus grande liberté

L’émancipation de la femme correspond aussi à une forme de quête de liberté. Cette quête est permise par des changements sociaux induits par la Révolution industrielle. En effet, de nombreuses activités naissent avec cet événement notamment l’automobile qui est d’abord réservé aux hommes par l’intermédiaire des clubs. Il s’agit d’un lieu de sociabilité proprement masculin qui tend à s’ouvrir aux femmes comme le souligne le document 2, notamment aux lignes 1 à 6. Cette activité est appréciée par les femmes, car elle offre une plus grande liberté et une forme d’évasion. Elle serait même un remède pour soigner les maux psychologiques comme l’indiquent les lignes 1 à 6 du document 2. Ceci contribue à l’individualisation de la société féminine ainsi qu’à l’idée qu’il existe un statut social féminin.

La liberté des femmes passe donc par des activités sportives qui sont permises par l’évolution des tenues : ainsi, on trouve des tenues pour la conduite, mais aussi pour le tennis, le cyclisme ou le ski. Cette individualisation permet aussi l’émergence d’emploi féminin parfois des plus insolites, pour le XIXe et pour le début du XXe siècle, comme le mannequinat que l’on trouve dans le document 4, à la ligne 12. Les « sosies » ou mannequins sont un métier en plein essor qui souligne l’affirmation d’une activité féminine en relation avec l’essor du principe de consommation associé avec la Révolution industrielle. Toutefois, il s’agit d’un métier d’importance réduite bien que de nombreuses femmes acquièrent une liberté par le travail Cette liberté est d’autant plus affirmée avec la loi de 1907 qui fait que la femme dispose librement et pleinement de ses biens et donc de son salaire et n’a donc plus besoin de le donner à son mari. Par le travail, les femmes cherchent à revendiquer leur statut ce qui contribue à l’émergence du féminisme. Ce mouvement permet ainsi de véhiculer des idées nouvelles, voire révolutionnaires, pour les hommes d’où le ton ironique voire cynique de ces journalistes masculins dans les différents articles, notamment les trois premiers, qui s’en prennent à cette nouvelle libéralisation.

Ainsi, la coupure entre sphère privée

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