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Anallyse De Ni D'Eve Ni D'Adam D'Amelie Nothomb

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e des romans autobiographiques d’Amélie Nothomb, où elle revisite sa vingtaine lorsqu’elle était au Japon. Il y a certains chevauchements avec Stupeur et tremblement, mais tandis que ce dernier portait entièrement sur son lieu de travail, Ni d’Eve ni d’Adam l’ignore presque complètement et se concentre beaucoup plus sur son expérience de vie en général au Japon.

Ni d'Ève Ni d'Adam commence avant la période couverte dans Stupeur et tremblement. Ici, elle décrit son retour au Japon, qu’elle avait vu la dernière fois étant enfant. Le roman se concentre sur sa relation avec un étudiant japonais, Rinri, qui répond à l’annonce d’Amélie pour des cours de français. L’Est rencontre alors l'Ouest, créant une double confusion des langues ; chacun essayant de maîtriser celle de l'autre. Ils s'impliquent et finissent par s’engager dans ce qu’on serait tenté d’appeler une histoire d’amour.

Elle l'aime bien, mais ne semble pas l'aimer tout court - «j'aimais bien Rinri» dit-elle, ce qui ne semble pas très passionné. Elle ne refuse pas immédiatement la demande en mariage de Rinri car cela signifierait pour elle une pause dans leur histoire et pour le moment elle ne souhaite pas vivre sans sa «compagnie charmante».

Il y a peu à dire sur 1990, l'année passée pour Amélie à vivre une «double vie» - une esclave du travail la journée, et une fiancée la nuit. Il s'agit en fait d'une phase durant laquelle elle prévoit sa fuite ; qu’elle n’avouera à son fiancé que la veille de son départ pour la Belgique.

Narratologie :

* L’instance narratrice et la voix narrative

Ni d’Eve ni d’Adam est un récit autobiographique dont la narratrice est Amélie Nothomb. A première vue, l’instance narratrice du récit est celle d’un récit premier ou extra-diégétique puisqu’Amélie Nothomb emploie le « je » dès la première page et que l’histoire est déjà terminée pour elle au moment où elle la raconte.

Pourtant, par le biais des dialogues au discours direct rapporté, l’instance narratrice devient intra-diégétique : Amélie assume le rôle de narrateur en exposant une diégèse dont elle fait partie. Les pensées et les actions de la narratrice sont dès lors intégrées et racontées dans le récit.

La voix narratrice, elle, est homo-diégétique voire auto-diégétique ; en effet, Amélie n’est pas un simple témoin des événements, mais bel et bien l’héroïne de son récit.

Ainsi, c’est au travers des premières conversations rapportées aux discours direct et indirect par la narratrice qu’on en apprend sur elle et ses origines : une nationalité belge incomprise de beaucoup, une petite enfance passée au Japon et une maitrise partielle du japonais.

* La temporalité

Dans Ni d’Eve ni d’Adam, Amélie Nothomb fait se correspondre l’ordre de l’histoire et l’ordre du récit : il s’agit d’un traitement synchronique du temps. Le récit lui-même est présenté de manière linéaire, c’est-à-dire que les évènements sont rapportés chronologiquement : c’est l’histoire d’amour entre Amélie et Rinri.

Cette aventure est rythmée alternativement par de nombreuses pauses et scènes. On a une panoplie de scènes de dialogues entre les deux jeunes amants, où la durée du récit est équivalente à celle de l’histoire. S’ensuivent parfois des chapitres entiers de pauses dans l’histoire ; moments du récit où la narratrice nous fait partager sa réflexion et ses sentiments. Cette double mesure où tout se déroule très vite avant de se recentrer sur les pensées d’Amélie est à l’image des évènements décrits dans le récit. En effet, elle s’engage très vite dans cette histoire d’amour avec Rinri, elle replonge rapidement dans la culture Japonaise. Mais comme dans le texte, leur histoire est entrecoupée de pauses produites par exemple par la visite de sa sœur Juliette venue de Belgique pendant un mois ; et de doutes menant à un retour définitif à son pays d’origine.

Au début du récit, l’auteur nous soumet à des conventions narratives qui témoignent de son état d’esprit au temps de l’histoire. Par exemple, les différentes leçons sont relatées avec une fréquence itérative : Amélie et Rinri se rencontrent plusieurs fois dans le même café jusqu’au jour où on assiste à un changement de lieu. Globalement, Amélie finit par se lasser de tout, même de Rinri. Au départ elle s’amuse des découvertes faites au sujet de la culture et de la langue Japonaise jusqu’à en être ennuyée.

De même, les marqueurs de temps qui au début sont très précis (« le 25 janvier 1989 », « le 26 janvier vers 15H », « le 30 janvier 1989, dixième jour au Japon ») se transforment au fur et à mesure que croît la lassitude d’Amélie, en indicateurs de fréquence de plus en plus espacés dans le temps (« de jour en jour », « de semaine en semaine », « de mois en mois »).

Finalement, il semble essentiel pour Amélie de fixer les évènements dans le temps et d’en rappeler la chronologie, ne serait-ce que pour parvenir à se situer elle-même dans cette confusion amoureuse et culturelle.

* Le traitement de l’espace

Le Japon et la Belgique ; entre ces deux pays son cœur balance, et c’est justement dans ces deux pays qu’Amélie choisit de situer l’action de Ni d’Eve ni D’Adam. Elle décrit un espace limité et confiné dans le territoire japonais qui est décrit en long et en large au fur et à mesure qu’elle-même le découvre ou le redécouvre. La Belgique est plus présente dans les traits mêmes d’Amélie, par sa culture belge dont elle est aussi imprégnée et à laquelle elle fait sans cesse référence. De plus, un lien filial important demeure en Belgique : sa sœur Juliette qui occupe une place première dans l’esprit de la narratrice, et donc dans le récit.

Ici l’espace est représenté de manière phénoménologique. Amélie décrit par rapport à sa découverte du lieu, par rapport à sa perception. La description narrativisée implique un déplacement, un mouvement. La narration descriptive raconte et montre en même temps.

Au niveau de l’histoire, on a une approche réaliste. Un espace vérifiable et des lieux décrits avec plus ou moins de détails selon leur degré d’impact sur le personnage : le mont Fuji par exemple est exposé avec une attention toute particulière puisque les six heures de son ascension reste tout de même les six heures les plus belles de la vie d’Amélie. En fait, on a une sélection très dirigée et contrôlée par l’auteur. Bien-sûr la façon dont ça nous est transmis reste bel et bien du récit. Le rapport entre l’histoire et le récit est toujours modalisé, il passe par un point de vue ; ici c’est celui d’Amélie.

Comme dans pour toute relation, la relation entre Amélie et Rinri se développe et s’ancre à la fois dans un espace intérieur et extérieur. Les deux types de lieux nous sont restitués avec les réactions de la narratrice : lors d’une promenade en amoureux au Parc de la Paix, elle se voit obligée de se plier à l’usage local en « bécotant » Rinri sur les bancs publics. Et à la perspective de rester une semaine enfermée seule avec Rinri dans la demeure parentale, elle est prise d’appréhension. D’ailleurs, on s’aperçoit très vite qu’Amélie préfère les lieux publics aux lieux intimes, ces derniers étant apparemment synonymes d’une trop grande implication sentimentale.

Enfin, l’espace japonais dans son ensemble offre une dimension familière malgré seize années d’absence, certains lieux visités dans Ni d’Eve ni d’Adam sont déjà connus d’Amélie et tous sont nommés par la Belge comme si elle n’avait jamais quitté ce pays.

* Les personnages

L'action se concentre autour des deux protagonistes Amélie et Rinri, autour de leur interaction. C’est comme si Rinri offrait à Amélie un moyen de mieux comprendre le Japon et les Japonais.

Amélie revient au pays avec une vision très déformée du Japon même si elle est maintenant adulte et plus rationnelle. Elle a des difficultés avec la langue, mais elle note qu’elle la parle mieux que ce qu’elle ne la comprend.

Même si chacun fait des progrès pour se rapprocher de la culture de l’autre, les différences culturelles subsistent, et parmi les scènes amusantes on trouve la description de Rinri pleurant pour le personnage de Madame de Tourvel dans Les liaisons dangereuses.

Rinri est le fils d'une riche famille. Il roule constamment en Mercedes blanche avec laquelle il emmène Amélie dans toute une variété d’endroits tous plus romantiques afin de la courtiser. Rinri est un personnage central du livre, mais Amélie ne semble guère savoir quoi faire de lui, son véritable intérêt se porte sur le Japon. D’ailleurs, le système des objets dans l’œuvre aide à former le personnage détaché qu’est Amélie dans sa relation : le lit est l’un des rares objets qui témoigne d’une quelconque sphère privée. Par contre, les objets qui attestent de l’intérêt d’Amélie pour la culture japonaise ne manquent pas ; qu’ils soient culinaires comme avec l’okonomiyaki (sorte d’omelette), ou matériels avec le kotatsu (poêle à chaleur).

* L’intertextualité

En lisant «Ni d'Eve ni d'Adam», on ne peut

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