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Expériences Médicales Nazies

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ace Aryenne devant aboutir à la conservation de sa pureté pour assurer la concentration du génie humain. Pour cela, les nazis se doivent d’éliminer les races qui mènent l’humanité à sa perte.

A partir de cette idéologie de base, des extrapolations peuvent être faites par rapport aux expériences médicales menées dans les camps de concentration. Elles constituent une illustration de l’amalgame des pouvoirs (idéologique, militaire, politique, médical, scientifique) et de l’utilisation d’un pouvoir par un autre. La figuration du pouvoir médical qui en ressort est à l’opposé de la manière dont il est habituellement perçu, soit celui de guérir, donc faire le bien.

Dans le cadre particulier que fut l’Allemagne de 1933 à 1945, nous étudierons dans une première partie comment le pouvoir scientifique peut se mettre au service du pouvoir politique pour prouver la supériorité d’une race. le pouvoir scientifique fut nettement instrumentalisé par le pouvoir politique (I). Puis, dans une seconde partie nous verrons comment ce même pouvoir scientifique peut détourner le pouvoir médical, c'est-à-dire comment des finalités scientifiques (faire progresser la science) peuvent se transformer en justifications à des violations flagrantes tant des devoirs du médecin que des droits des individus : le pouvoir scientifique recourut pour certaines de ses démonstrations utilisées ou commanditées par le pouvoir politique, au pouvoir médical (II).

Jusqu’où le pouvoir scientifique peut-il aller ?

I. Le pouvoir scientifique au service du pouvoir politique

Le premier but des expériences médicales nazies est de prouver la supériorité de la race aryenne. Les médecins placés dans les camps de concentration étaient soumis aux ordres de la hiérarchie militaire allemande. Le pouvoir politique voulait utiliser leur savoir pour parvenir à ses fins. Pour cela, il fallait démontrer par la négative que les Aryens étaient supérieurs et donc que les non-Aryens étaient inférieurs. Des expériences physiques pour démontrer cela furent menées. Certaines d’entre elles avaient pour but de prouver les imperfections des autres races (A), tandis que d’autres tentaient de trouver des moyens scientifiques d’éradiquer ces races (B)

A. Prouver des imperfections

Il existait pour les nazis différentes races : les races à éduquer (latine, asiatique), les races à réduire en servitude (slave, les noires), les races à exterminer (les juive ou plutôt sémite et tzigane). La pureté et la préservation de la race aryenne passait au point de vue scientifique par la preuve de sa supériorité, donc par des expériences à mener sur les personnes des races estimées inférieures. Le Dr Mengele particulièrement, et quoique son rang dans la hiérarchie militaire allemande ne fut pas très élevé, y consacrera beaucoup de son temps.

Mengele fut en mesure de mettre en pratique ses préjugés raciaux sur les milliers de cobayes sur lesquels il a droit de vie et de mort. Ce pouvoir qu’il possède sur des individus en situation d’infériorité est une déformation du pouvoir médical. En effet, ce dernier est logiquement conçu pour être bienfaisant. De plus, le fait que ce pouvoir soit absolu et inconditionné le détourne de sa mission initiale. Enfin, l’objectif même des expériences est erroné : Mengele est au service d’une théorie raciale qui fonde le pouvoir le place, le justifie, lui donne raison d’être et ambition.

* Expériences histologiques et anatomiques. Le Dr Menguele et à un autre niveau le Dr Weber, s’escrimèrent à rechercher une cause infectieuse du Noma facies (Stomatite gangreneuse entraînant la mort) et entamèrent des expériences sur les enfants Tziganes.

Cette maladie rare apparue chez les enfants tziganes leur offre un champ d'investigations qu’ils pensent propice pour prouver les théories de leurs chefs politique: par des études sur cette gangrène sèche du visage, Mengele espère prouver qu’elle est spécifique aux tziganes et, mieux encore, qu’elle serait le résultat de leur « hérédité syphilitique ».

Cette idée s’inscrit dans la droite ligne des théories raciales qui relient le patrimoine génétique et la « purification de la race humaine ». A partir de l’objectif totalement insensé d’obtenir à terme une population pure, uniquement formée d’aryens, le national socialisme utilise la science et les hommes de science pour mettre en place des pratiques eugéniques. Un groupe de population présente les signes d’une maladie, de là on suppose (à tort ou à raison) que cette maladie est génétique, de ce fait on élimine purement et simplement les représentants du groupe de la population.

Les recherches menées sur des squelettes et des tissus par August Hirt à l’Université de Strasbourg visaient elles à établir «l’infériorité raciale des Juifs» et une classification des groupes humains. Toutes les analyses restèrent négatives et l’étude hématologique ne montra rien de caractéristique si ce n’est une anémie constante.

Les nazis iront même jusqu’à considérer la guerre comme une opportunité d’étendre leurs recherches scientifiques et de combler leur manque de savoir sur certaines populations. Ils supposent que la guerre qui se poursuit en Europe de l’est est une occasion pour eux de se procurer des modèles de crânes qui selon eux, constituent le prototype même des races inférieures. 115 personnes furent utilisées pour tester des gaz de combat après que le Pr. Hirt ait pris leurs mesures crâniennes. L’objectif est d’utiliser ces crânes comme matériel scientifique afin de montrer les caractéristiques qui définissent leurs présupposés idéologiques des races inférieures. Dans cet exemple, se rencontrent la volonté de prouver une supériorité raciale et le désir d’éradication de ladite race en estimant que la guerre constitue l’opportunité permettant cela. Le désir de domination l’a emporté sur toutes les considérations scientifiques.

* D’autre part, Mengele, et Werner Fischer à Sachsenhausen, dirigèrent des expériences sérologiques sur des Tsiganes, en vue de déterminer comment les différentes races résistaient aux maladies contagieuses.

Ainsi, le fond de la pensée orientant ces expériences serait basé sur l’idée qu’une race inférieure serait forcément imparfaite et le fait qu’une race supérieure serait automatiquement parfaite. Pour atteindre ce pouvoir basé sur des chimères, les nazis utilisent le pouvoir scientifique qui devrait être théoriquement objectif – pour prouver et lutter contre les défauts des « autres » qui n’est en fait qu’une face d’eux-mêmes qu’ils renient.

B. Eradiquer des races

La xénophobie des nazis et leur refus de toute différence est facilitée par le fait de leur puissance militaire, si relative et éphémère qu’elle soit. Il s’agit d’un pouvoir tronqué où l’on veut prouver à tout prix que l’on est supérieur en faisant « table rase » des différences. « Je suis puissant car je suis seul » : tel semble être le message des nazis.

Comment ce genre de recherche apparut-il ? Les plus extrémistes des nazis considéraient le processus de destruction comme un combat racial. Les théoriciens du parti et la SS éprouvant quelques difficultés à prouver le bien-fondé de leur théorie, il leur devenait quasiment indispensable de recourir à l'expérimentation.

En fait, le pouvoir nazi n’est donc pas si puissant puisqu’il a besoin d’un autre pouvoir pour se prouver, le pouvoir scientifique en l’occurrence, et surtout parce qu’il refuse la confrontation et la comparaison : il se base sur des postulats facilités par la violence et les armes.

Le pouvoir scientifique quant à lui est instrumentalisé : au lieu que la science cherche pour elle-même, pour avancer, elle cherche pour prouver des théories raciales.

Nous avons vu précédemment que les expériences pratiquées sur les tsiganes et sur les maladies contagieuses, qui sont des illustrations d’eugénisme, se concrétisaient par des stérilisations.

Comme expériences de stérilisation, nous pouvons citer celle inspirée des effets d'une plante sud-américaine, le Caladium seguinum. Lorsqu'on injectait le contenu de cette plante à des souris et à des rats, on constatait par la suite que ces animaux devenaient stériles.

En lisant un article relatant cette expérience, Pokorny songea à 1' « énorme importance » de cette plante pour concrétiser d’une autre manière les projets raciaux du national socialisme. Il comptait l’utiliser dans une préparation capable de stériliser les gens à leur insu et envisageait d’en expérimenter les effets sur les prisonniers de guerre soviétique.Il demanda à Madaus d’intensifier ses recherches pour pouvoir lancer une culture en serre du Caladium seguinum, en extraire le contenu chimique pour lancer directement des séries d’expériences sur des êtres humains.

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