L'Écriture De Plateau

le National de théâtre au Québec l’expérience du jeu et de la mise en scène. Travailler sur le rythme, sur le corps, travailler sur l’énergie et sur l’expression émotive, qui ne vient pas parce que l’acteur la décline mais parce qu’il est entraîné par une musique, un rythme intérieur dans lequel il tombe. L’acteur ne doit pas prendre le temps de ressentir avant de dire les choses et l’écriture de plateau qu’il l’utilise permet cela.

« … révéler l’acteur par le personnage et révéler le personnage par l’acteur, pour qu’il n’y ait plus d’espace psychologique qui puisse les séparer ».

Ce procédé d’écriture se ressent dans ses mises en scène. Certaines scènes relève une importance évidente de la parole du texte pur. D’autres sont des scènes d’images. En effet, le ressentit que l’image a précédé le texte est troublant. Celle-ci parle alors d’elle même le texte n’en est qu’un complément.

De plus, la musique, la lumière, la vidéo, les décors, tout constitue un langage à part entière. La polyphonie est une notion essentielle dans le théâtre de Wajdi Mouawad. Malgré la force et la beauté du texte, celui-ci n’est pas seule matière à communiquer, nous sommes en présence d’un langage du corps, de la chair, un langage poétique révélé par l’harmonie du décor, de la création lumière, des objets, des matières utilisées tels que l’eau. Et cela car il ne sacralise pas le texte : celui-ci est juste un outil qui doit servir le propos en train de se construire sur la scène. Le couper, le déplacer n’est pas un problème, le texte doit avant tout servir le propos qu’il écrit sur le plateau.

Avec ce procédé, Wajdi Mouawad tente de se laisser surprendre au même niveau que le spectateur. Et ce par une réflexion constante sur son écriture.