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Rousseau Du Contrat Social Chapitre 6 §1-4

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onc ici la condition des hommes vivant hors de la société civile. En effet Rousseau distingue deux types d’état de nature ; il y à un « premier » ou « pur » état de nature : c’est l’état animal de l’homme, dans lequel celui-ci, solitaire et heureux, n’est soumis qu’à l’exigence de son instinct de conservation (amour de soi) et à la pitié. Le second état de nature est l’état dans lequel l’homme dénaturé, subit progressivement les modifications (psychologiques, morales) que la vie en société introduit. Exerçant ainsi sa perfectibilité, menant une existence sociale dont les formes peuvent êtres divers, l’homme est peu à peu corrompu par l’amour-propre et l’inquiétude, mais en même temps il se voit pourvu de conscience et d’intelligence dans ce second état. En devenant sociale l’homme devient craintif faible et efféminé ce qui achève chez lui sa force et son courage présent à l’état de nature. Ainsi ce sont les obstacles de la nature de part leur force, et leur endurance qui ont mis à mal les qualités originelles de l’homme et l’ont poussé à changer d’Etat.

Rousseau nous met en garde quand à ce changement d’état qui chez l’homme le conduit à sa perte. Le mode hypothétique employé par Rousseau vise la légitimité du pacte sociale, mais Rousseau n’explicite pas clairement ici ce qui entraine la mort du genre humain. « Alors cet état primitif ne peut plus subsister, et le genre humain périrait ». Contrairement à Hobbes, Rousseau n’assimile pas l’état de nature à un état de guerre. Pour Rousseau, l’état de guerre appartient au second état de nature, il est constitutif au développement de la sociabilité dont il est l’ultime effet avant le pacte. Or Bruno Bernardi dans sa note prévient l’éventuelle erreur qui risque de fragiliser la légitimité du contrat quand à penser qu’il s’agit ici de voir une intention de Rousseau d’évoquer cet « état de guerre ». Bruno Berardi considère cette supposition de Rousseau comme la description d’un processus et non comme le moment du pacte s’effectuant juste avant l’état de guerre engendré par l’homme. Ainsi ce passage de Rousseau renvoie aux modifications, produites par l’intelligence et la perfectibilité humaine qui en se développant à totalement dénaturé la condition de l’homme originel, incitant chez lui l’excitation des passions, le développement des besoins. L’homme en se détournant de l’homme originel est voué à être un homme malheureux. Il est donc lui-même l’objet de sa perte.

Dans le manuscrit de Genève, Rousseau pointe du doigt ce processus purement humain. En effet l’homme ne pouvant se résoudre à être malheureux il ne peut vouloir que se détacher de son être. Le rendant ainsi autre que lui-même. « Sitôt que les obstacles qui nuisent à notre conservation l’emportent par leur résistance sur les forces que chaque individu peut employer à les vaincre, l’état primitif ne peut plus subsister, et le genre humain périrait si l’art ne venait au cours de la nature » L’art se présent alors pour l’homme comme ce qui peut le sauver de ce processus aliénant. Plus précisément ici il est question de l’art politique qui trouve son fondement, dans sa capacité à révéler l’être de l’homme. L’acte politique du pacte est essentiel pour révéler à l’homme son être, et pour qu’il puisse jouir de ses forces. La légitimité du pacte trouve son fondement dans cette quête de l’homme possédant ces forces pleinement ainsi que sa liberté. Le pacte social est rendu nécessaire par la pression des contraintes naturelles, ces contraintes auxquelles l’homme ne plus faire face seul, Il doit ainsi s’unir.

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C’est donc poussé par la nécessité de se tourner vers l’art politique, et avec cette recherche de forme humaine propre que la multitude des hommes veut devenir une unité et confier une volonté unique le soin de régler leur coexistence. Mais les hommes ne peuvent créer ex nihilo, à la façon d’un dieu, une forme nouvelle. Il faut donc qu’ils allient les forces dont ils disposent déjà. « Comme les hommes ne peuvent engendrer de nouvelles forces, mais seulement unir et diriger celles qui existent, ils n’ont plus d’autre moyen pour se conserver, que de former par agrégation une sommes de forces qui puissent l’emporter sur la résistance». Cette « agrégation », « somme de force » renvoie à un certain modèle chimique, c’est le fait de former un tout de partie homogène. Il s’agit donc pour l’homme de former une unité. Cette unité est nécessaire car les hommes n’ont d’autre moyen pour se conserver et l’emporter sur la « résistance » qu’on leur oppose. Ainsi ils doivent additionner la somme des forces individuelles pour pouvoir faire face aux obstacles qui se dressent devant leur conservation.

Cependant, il nous est difficile d’envisager l’agrégation comme une unité possible pour les hommes .En effet si les hommes donnent leur force et leur liberté, ils ne peuvent être alors qu’aliéner par cette unité. Ainsi un engagement des forces individuelles est générateur d'un danger : la liberté individuelle se voit menacée, par cette forme d’unité. « Cette somme de force ne peut naître que du concours de plusieurs : mais la force et la liberté de chaque homme étant les premiers instruments de sa conservation, comment les engagera-t-il sans se nuire, et sans négliger les soins qu’il se doit ?». En effet La force et la liberté étant liées, engager sa force c'est engager sa liberté. D'où un certain problème : qu'ai-je gagné si pour assurer ma conservation j'en viens à perdre ma liberté ? En engagent ma liberté et ma force, je fais partie de l’ensemble auquel je donne me entièrement, il y à peut être ici l’illusion d’une forme de sécurité, d’existence étant soumis à la puissance d’un seul, d’un tout. En me dépossédant de ma liberté et de ma force, je ne peux me reconnaitre dans cette unité.

Au cours du chapitre 3 du livre I du contrat social, Rousseau oppose agrégation à association « que des hommes épars soient successivement asservis à un seul, je ne vois point un peuple et son chef, c’est si l’on veut une agrégation (gregus :troupeau) mais non une association, il n’y à la ni bien public, ni corps politique ».Ainsi il y à d’un coté, l’agrégation qui est un regroupement forcé et l’association un regroupement volontaire. Avec l’agrégation, l’unité formée, ne tient aucun compte des composants. La forme agrégative ne peut être le fondement du pacte social qui est un accord de volonté entre deux entités. Un peuple ne peut se formé sans ce désir d’association, l’union des individus doit résulter de leur volonté. C’est avec cette volonté associative que le pacte trouve sa légitimité. Avec le système agrégatif l’union des individus dépend d’une cause extérieur celle de la conservation, ainsi cette union n’est pas fondé ni en droit, ni en justice ni en équité. L’union fondée sur l’association elle trouve ces causes, en elle-même, elle paraît donc légitime.

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Rousseau va problématiser la forme d’association envisagée, répondant à cette exigence interne : «Trouver une forme d’association qui défende et protège de tout la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant ? ».C’est dans l’association qu’on trouve la condition de légitimité du pacte. Ainsi Le pacte social apparait comme la combinaison de la force et de la liberté. C’est à dire qu’il faut que j'accepte d'engager ma force dans la lutte pour la conservation, à condition de conserver la totalité de ma liberté, c'est-à-dire ma capacité d'agir selon ma propre

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