Les Années-Annie Ernaux - Dissertation Sur La Consommation

bles Lévitan sont garantis pour longtemps ! Chantelle, la gaine qui ne remonte pas ! L'huile Lesieur trois fois meilleure ! (...) dop dop dop, adoptez le shampoing Dop, Colgate, Colgate c'est la santé de vos dents (...) il y a du bonheur à la maison quand Elle est là (...) c'est le soutien-gorge Lou qui habille la femme de goût."

Page 122 "L'Evian fruité, "c'est plus musclé"

Page 229 "La vie, la vraie. Auchan."

Page 230 "L'argent, le sexe, la drogue, choisissez l'argent."

Ernaux, ne va finalement que citer les publicités, après le premier choc de la page 44, qui vont outrer sa conscience, par exemple "Evian fruité, c'est plus musclé". Pourquoi a-t-elle choisi cet encart publicitaire si ce n'est pour sa valeur culturelle pour le moins douteuse, même problème avec celui de la page 230, qui en plus d'être culturellement représentatif de l'avilissement des consommateurs, ajoute une terrible dimension immorale. La publicité, n'est dans l'esprit de l'auteur qu'un moyen de dominer les masses, de les forcer à considérer la consommation comme étant une valeur nécessaire face à laquelle on ne peut s'opposer, "c'était une dictature douce et heureuse contre laquelle on ne s'insurgeait pas ".

En second lieu, la consommation, selon Ernaux s'est matérialisée en un dictateur terrible et pourtant séducteur qui donnera l'impression, par son renouvellement constant, d'être bénéfique. A titre d'exemple, nous avons plusieurs éléments qui induisent ce diktat, à savoir :

Page 121 "La société avait maintenant un nom, elle s'appelait "société de consommation"

Page 122 " La pub montrait comment il fallait vivre et se comporter, se meubler, elle était la monitrice culturelle de la société."

Page 134 "le désir d'acheter bondissait en nous, comme si l'acquisition d'un gaufrier électrique et d'une lampe japonaise allait faire de nous des êtres différents."

Page 194 "Même si il était annoncé que le monde viendrait à l'informatique, on avait pas l'intention d'avoir un ordinateur. Le premier objet devant lequel on se sentait inférieur. On laissait la domination aux autres, en les enviant."

Page 206 "L'ordre marchand se resserrait, imposait son rythme haletant."

Page 228 "Elle ordonnait la célébration des fêtes traditionnelles, Noël et la Saint-Valentin, accompagnait le Ramadan. Elle était une morale, une philosophie, la forme incontestée de nos existences."

Page 230 "Au fur et à mesure que l'usure se marquait sur la peau, qu'elle affectait insensiblement le corps, le monde nous abreuvait de choses neuves. Notre usure et la marche du monde allait en sens inverse."

L'auteur tente donc de nous montrer la domination subtile que la consommation use à l'égard du consommateur, les traditions ne nous appartiennent plus, notre désir non plus. Car on envie, on veut, on n'a pas le temps de s'habituer à quelque chose qu'une autre chose apparaît, ravit nos envies et s'impose comme étant un bien nécessaire.

De plus, l'influence de la nouveauté sur les gens, apporte une certaine référentialité, comme une brève des habitudes de consommation, qui doucement, par l'apport de la nouveauté va changer. Cette influence marquera l'auteur suffisamment pour qu'elle en fasse l'inventaire et une classification. Par de petits commentaires, Ernaux va expliciter les changements, que se soit dans le mode de consommation comme dans le comportement des gens vis-à-vis de l'utilité relative des choses.

Afin d'appuyer notre commentaire, nous allons lister sommairement les différentes pages qui voient l'arrivée de nouveaux biens de consommation et mettre en exergue certains commentaires qu'Annie Ernaux fait par rapport à ces nouveautés.

Page 43 "Il y en avait pour tout le monde, (...) On n'en revenait pas du temps gagné avec les potages express en sachet, (...) on préférait les conserves aux produits frais, trouvant plus chic de servir des poires au sirop que des fraîches et des petits pois en boîte que ceux du jardin. (...) On émerveillait d'inventions qui effaçaient des siècles de gestes et d'efforts, inauguraient un temps où, disaient les gens, on n'aurait plus rien à faire..."

Page 71 "Les gens fond de plus belle, sur une existence meilleure grâce aux choses."

Page 93

Page 121-122

Page 156 "l'apparition de la nouveauté