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La Linguistique

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Les tenants de cette époque estiment que si les langues sont différentes dans leur détail, leur forme profonde, au contraire, est identique, car l'esprit humain n'a foncièrement qu'une forme, ce qui s'avèrera être une explication insuffisante à la suite de la découverte de nouveaux ensembles linguistiques comme les langues précolombiennes ou asiatiques.

Au XVIII, bcp de grammairiens se posent des pbs de terminologie ; c'est l'époque de l'apparition de la classification en nature et fonction. On commence également à s'interroger sur a fonction du langage ; on pense alors que le langage exprime la pensée, et il faut alors distinguer en lui ce qui relève de la grammaire de ce qui relève de la rhétorique.

On s'interroge également sur l'origine des langues autrement qu'en ayant recours à des explications religieuses. Le philosophe allemand Leibniz suggère que l'égyptien, les langues européennes et asiatiques avaient peut-être un ancêtre commun. Même si ce postulat s'est révélé par la suite partiellement faux, il n'en a pas moins donné un renouveau à la philologie comparée et vers la fin du XVIIIe siècle, un érudit britannique du nom de sir William Jones observa que le sanskrit présentait des similitudes avec le grec et le latin, et il avança l'idée que ces trois langues avaient peut-être une origine commune ; mais c'est avec la publication de Franz Bopp en 1816 d'un mémoire sur leur système de conjugaison respectifs qu'on a la preuve d'une réelle parenté entre les trois langues. Bopp écrira en 1833 sa Grammaire comparée des langues indo-européennes.

Le philologue allemand Jacob Grimm et le danois Rasmus Christian Rask remarquèrent que, lorsque les phonèmes d'une langue correspondaient selon un schéma régulier à des phonèmes qui occupaient une place similaire dans des mots d'une autre langue apparentés sur le plan du sens, les correspondances étaient cohérentes. Par exemple, les phonèmes initiaux du latin pater (« père ») et ped- « pied » correspondent de façon régulière aux mots anglais father et foot (1822).

A partir de ces études de détails, la grammaire comparée va poser l'hypothèse que les langues du monde s'organisent en grandes familles qui sont chacune cohérente et qui chacune développe des systèmes grammaticaux. Pour Shleicher, qui a été influencé par Bopp, Darwin, Haeckel et Lyell concernant leurs études sur le parallélisme entre l'évolution des êtres et des espèces, l'arbre généalogique des langues a trois branches : les langues isolantes (le chinois), agglutinantes (le hongrois) et flexionnelles (le sanscrit). Il estime qu'à l'intérieur de ces branches les langues naissent, se développent et meurent, comme des organismes vivants. Schleicher ne considérait pas la dimension historique des langues - l'histoire relevant des sciences sociales et non naturelles selon lui – mais évolutionniste.

À la fin du XIXe siècle, apparaît l'école des néogrammairiens, cad des linguistes se souciant du changement linguistique en tentant de l'expliquer

; ainsi un groupe de néogrammairiens avança l'idée que non seulement les correspondances de sons entre des langues apparentées étaient régulières, comme Grimm l'avait avancé, mais que les exceptions à ces règles phonétiques provenaient uniquement d'emprunts à une autre langue (ou d'une règle complémentaire portant sur la régularité des changements de sons). Par exemple, le latin d devrait correspondre à l'anglais t, comme dans dentalis qui signifie tooth (dent). Le mot anglais dental a toutefois un son d. Les néogrammairiens en ont conclu que l'anglais a emprunté dental au latin, tandis que tooth (qui contient le t attendu selon la règle de correspondance régulière) est un mot anglais « d'origine ». Ils s'attaquent à nombre de conceptions jugées à priori de la linguistique historique et récusent en bloc les principaux attendus de "l'hypothèse indo-européenne".

Au XX ème siècle, on revient à la "grammaire générale" avec Chomsky et les linguistes cognitivistes qui considèrent qu'il existe une structure commune à la grammaire de toutes les langues correspondant à la structuration et au fonctionnement de l'esprit et de la pensée.

Aujourd'hui, on tend à distinguer la notion de grammaire de celle de linguistique ; si le terme de grammaire peut être utilisé pour décrire la démarche normative et scientifique (scientifique par soucis de respecter une tradition puriste, le terme "linguistique étant nouveau), le terme linguistique ne peut être utilisé que pour désigner la démarche scientifique.

2 Linguistique structurale (X)

Ferdinand De Saussure ; Charles Bally ; Albert Sechehaye ; Henri Frei ; Georges Goulenheim ( deux derniers = également influencés par le cercle de Prague)

Le structuralisme met l'accent sur le système abstrait et sous-jacent de la langue que l'on pouvait distinguer des instances du discours.

a) Les trois distinctions fondatrices

Les fondements de l'apport saussurien se résument dans trois distinctions appelées dichotomies :

• langue/parole : la langue est un phénomène social, collectif, un code commun à tous les membres d'une communauté linguistique ; la parole, bien qu'elle précède la langue, est l'exploitation individuelle de la langue et est donc responsable à long terme des changements qui surviennent dans la langue. Saussure assure le primat de la langue sur la parole. Le langage est constitué de ces deux composantes.

Hjelmslev, à qui l'on doit la notion de métalangage (le langage qui permet de parler du langage), préfère le terme de schéma à celui de langue et usage à parole.

• signifiant/signifié : la langue est constituée de signes linguistiques qui se décomposent en signifié (concept), constitué de traits sémantiques minimaux (sème ou plérème chez Hjelmslev) dont la combinaison donne un lexème ou morphème lexical auquel s'ajoute svt un morphème grammatical (marque du pluriel et ou genre par ex.), et signifiant (image acoustique), constitués de phonèmes (cénèmes chez Hjelmslev). Le signe linguistique est arbitraire. Le signe linguistique n'a donc pas pour fonction de relier une expression à un objet du monde (= théorie de l'autonomie du langage), dans la mesure où le découpage que la langue fait de la réalité varie d'une langue à l'autre.

Hjelmslev appellera contenu le signifié et expression le signifiant.

• synchronie et diachronie : l'étude de la langue est dite diachronique si elle envisage la langue dans son évolution ; elle est synchronique si elle envisage l'état du système de langue à un moment donné de son histoire. Saussure affirme la primauté de la perspective synchronique.

b) La langue comme un système

La langue est un système, une forme (= un réseau de relations entre les signes du système) et non une substance (= un objet du monde), cad un ensemble homogène d'éléments dont la valeur de chacun est déterminée, négativement ou différentiellement, par l'ensemble des rapports qu'il entretient avec les autres éléments ; la valeur de chaque élément dépend de la valeur des autres éléments, il y donc interdépendance entre les éléments du système. Ce système autonome ( = théorie de l'indépendance de la forme) de dépendances internes est aussi appelé structure.

3) L'école de Prague

Vilem Mathesius ; Serge Karcevskij ; Roman Jakobson ; Nikolaï Sergueïevitch Troubetzkoy ; Lucien Tesnière ; Emile Benvéniste ; André Martinet.

Dans le domaine de la phonologie, ils ont répertorié les phonèmes selon leurs traits distinctifs et analysé leurs relations pour décrire le système phonologique et l'impact des différences phonologiques en morphologie.

L'école de Prague se propose justement d'étudier la forme des mots ou des groupes de mots (= syntagmes), la morphologie (= type de mots), ainsi que leurs combinaisons syntaxiques. En ce qui concerne les combinaisons syntaxiques des mots, Tesnière développe une syntaxe de dépendance qui servira de modèle à de nombreux linguistes (ex. : Chomsky). Pour Tesnière, la phrase représente le déroulement d'un procès. Dans la phrase, le centre absolu est le verbe. Il a sous sa dépendance un certain nombre d'actants et de circonstants. Tesnière rassemble sous le nom d'actants les anciennes fonctions sujet (prime actant), COD (second actant), COI (tiers actant). Un nom est a priori forcément actant, et tout adverbe cicrconstant, or un nom peut être utilisé comme adjectif ( ex. : une robe saumon; la femme de Pierre), Tesnière dit alors qu'un mot ou groupe de mots pourra occuper une fonction qui n'a pas été prévue pour lui s'il est translaté, avec ou sans l'aide d'un élément translatif.

Tesnière propose de classer les verbes en fonction de nombre d'actants qu'ils peuvent régir en théorie ; il distingue ainsi les verbes avalents (impersonnels), monovalents (ex. : il dort), divalents (ex. : Pierre mange une pomme) ; et trivalents (Pierre offre des fleurs à Marie).

La syntaxe

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